La province de la Kossi est déclarée zone épidémique de fièvre jaune depuis le 13 juillet 2004 après la confirmation d’un cas suspect identifié dans le village de Yalankoro, localité située dans le département de Barani à 25 km à la frontière de la République du Mali. Considérant la gravité de cette maladie qui ne connaît aucun traitement curatif de nos jours la malade suspecte de Yalankoro est décédée de sa maladie juste avant la confirmation des institutions d’analyse et de contrôle agréées.

Face à cette situation qui a plongé la province dans un climat d’épidémie exceptionnelle, la réaction d’urgence des responsables locaux de la santé ne s’est pas fait attendre à travers la conception d’un plan stratégique de riposte. Le 17 août dernier, les membres du Comité provincial de secours d’urgence, de réhabilitation (COPROSUR) et autres partenaires ont été invités à se pencher sur les différents aspects de l’organisation pratique de la mise en œuvre du plan de riposte. Ce plan essentiellement basé sur une campagne spéciale de vaccination contre la fièvre jaune pourrait intervenir du 20 au 24 août 2004 sur toute l’étendue du territoire provincial pour une population-cible de 270 104 personnes soit 98 % de la population totale de la Kossi.

Les autorités sanitaires de la région de Dédougou et particulièrement du district sanitaire de Nouna conscientes des enjeux de cette campagne et au regard des énormes difficultés d’accessibilité de bon nombre de villages en pleine saison hivernale ont sollicité l’implication des partenaires pour qu’une mobilisation conséquente soit observée tout au long de l’opération. Tout est fin prêt pour le démarrage de cette opération : vaccins, seringues et autres consommables sont déjà disponibles au district sanitaire de Nouna.

Un montant de quatorze (14) millions de francs CFA est mis à la disposition des responsables locaux pour mener à bien la campagne. L’Etat ayant joué sa partition dans ce climat d’incertitude, la balle demeure à présent dans le camp des responsables locaux de santé et leurs partenaires qui devront s’investir sur le terrain pour réduire considérablement les risques d’une épidémie éventuelle de fièvre jaune aux conséquences dramatiques pour les populations de la Kossi.

Daouda KONATE
AIB/KOSSI