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Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

Publié le mardi 7 mai 2024 à 22h15min

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Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

L’entrée dans la période de chaleur ne s’est pas faite seule au Burkina Faso. Elle s’accompagne comme à son accoutumée de coupures d’électricité. Cependant, l’année 2024 présente une facette différente à travers l’irrégularité et la longue durée des délestages. Tout le monde subit et les élèves en classe d’examen qui ont besoin de lumière pour "bosser" dans la nuit ne sont pas en reste.

Depuis le mois de mars, la majorité des Burkinabè est privée d’électricité pendant plusieurs heures de la journée. Les délestages se font surtout ressentir durant la nuit, où plongé dans le noir et dans la chaleur, chacun fait de son mieux pour "survivre" jusqu’au matin. Avec une fréquence difficile à maîtriser, plusieurs personnes sont affectées par la situation. Parmi ces personnes, il y a les élèves surtout en classe d’examen. Pour ces élèves, le dernier trimestre scolaire marque le début d’un marathon pour être à jour du programme et des exercices.
Malheureusement, avec les coupures d’électricité, ils ont un double effort à fournir.

Lire aussi : Burkina / Coupures d’électricité : L’incapacité de la SONABEL à avoir de l’énergie même pour ses propres services suscite l’indignation d’habitants de l’arrondissement 3 de Ouagadougou

Sakinatou Dondassé, élève en terminale A4 au lycée Marien N’Gouabi explique que suite aux coupures, ses parents ont acheté des lampes pour qu’elle puisse étudier. La jeune élève se débrouille donc avec cela pour assimiler le minimum possible les nuits. « Heureusement pour moi je ne suis pas du genre à apprendre mes leçons les nuits mais c’est en général la journée que je révise. Mais les nuits avec la chaleur ce n’est pas facile surtout qu’il y a aussi des coupures d’eau, je ne me sens pas en forme », fait-elle savoir. Sakinatou qui utilisait ses temps pendant la nuit pour faire des exercices aurait souhaité connaître le programme des coupures d’électricité pour mieux s’organiser.

Sakinatou Dondassé, élève en classe de terminale A4 au lycée Marien N’Gouabi

Contrairement à elle, Eugène Stéphane Bouré, en classe de terminale D dans même établissement, n’arrive qu’à étudier la nuit. « Avec ces coupures, je suis un peu freiné dans ma préparation pour l’examen », dit-il peiné. Il a donc décidé de réviser au petit matin ses leçons et de traiter ses exercices pendant la journée. « On ne pourra pas justifier un échec par les coupures d’électricité donc nous sommes obligés de redoubler d’efforts. Ce sont les lampes que j’utilise parce que nous n’avons pas tous les moyens d’installer des plaques solaires », ajoute-t-il.

Toujours dans le même établissement, Walid Ouédraogo qui se prépare pour son examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) est également affecté par le délestage. En raison des délestages, il est obligé d’utiliser ses heures de repos pour faire des exercices ou apprendre ses leçons. « Actuellement, je n’ai pas de temps pour me reposer. Il faut chaque fois apprendre les leçons parce que les coupures sont très longues », a indiqué le jeune Walid précisant que l’examen se rapproche de plus en plus.

"Actuellement je n’ai pas de temps pour me reposer il faut chaque fois apprendre les leçons parce que les coupures sont très longues" indique Walid Ouédraogo en classe de 3ème

Des difficultés communes

Un peu partout chez les élèves, la difficulté d’étudier sans électricité se pose. Même si l’absence d’électricité varie d’un quartier à un autre, tous subissent son impact sur leur préparation. Pour les élèves en classe terminale C où les exercices sont nombreux, il est difficile de maintenir les travaux de groupes les soirs. « En général, nos travaux de groupe sont programmés les soirs mais avec les coupures, vu qu’il n’y a pas de de groupe électrogène on a dû stopper », déplore Abdoul Aziz Kaboré, élève en classe de terminale C au lycée Bogodogo de Ouagadougou.

Certains ont pu trouver des alternatives à proximité de chez eux pour maintenir leurs groupes d’étude. C’est le cas de Doriane Pedambou et de ses camarades qui se retrouvent à la Paroisse universitaire St Albert Le Grand de la Rotonde où il y a un groupe électrogène qui leur permet d’étudier.

Abdoul Aziz Kaboré, élève en classe de terminale série C au lycée Bogodogo

Le cri de cœur de ces élèves est que la SONABEL puisse rééquilibrer la fourniture d’électricité afin qu’ils aient toutes les chances de leur côté pour affronter les examens.

Lire aussi : Burkina : Quand la SONABEL s’affaisse, le démarrage de la saison des pluies devient l’espoir !

Farida Thiombiano
Lefaso.net

P.-S.

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Vos commentaires

  • Le 8 mai à 06:31, par Adam En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    Je ne comprends pas ; les examen se passent de nuit ? Au village est-ce qu’on parle d’electricité là-bas ? Mais c’est là-bas qu’il y a souvent les forts taux d’admission aux examen. Continuer à vous cacher derrières de faux alibi

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  • Le 8 mai à 07:56, par La verite En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    Bon courage aux enfants ce n’est pas facile dans ces conditions. Je propose les alternatives suivantes qui peuvent nous aider à sortir de cette situation qui sauf erreur est due à notre dépendance énergétique vis à vis des pays voisins qui eux même peinent à couvrir leur besoin.
    Le gouvernement peut promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire en levant les droits de douanes sur les plaques, les composants et les batteries.
    Cela permettra à plusieurs ménages de disposer d’au moins une plaque solaire pour avoir de l’électricité. Pour les ménages démunis, le gouvernement peut les accompagner sous la forme de prêts pour l’installation d’une plaque solaire par famille. De cette manière plusieurs familles ne dépendront pas de la SONABEL et le besoin en énergie auprès de la SONABEL se réduira pour permettre à cette société de prester pour les entretprises.

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  • Le 8 mai à 09:46, par Kouda En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    Pour paraphraser quelqu’un de bien connu, tous les écoliers et écolières qui veulent bosser avec l’électricité sont des personnes qui veulent vivre à l’européenne.
    En réalité, les dommages causés par le manque d’électricité, sa non disponibilité ou disponibilité aléatoires sont très diffus, insidieux, durables et incalculables. Mais cela, seules des personnes qui peuvent bien réfléchir, sans passion, avec recul peuvent le comprendre.
    Bon courage et bonne chance à tous les élèves du Burkina Faso.

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  • Le 8 mai à 10:40, par Badaru En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    C’est vraiment difficile pour tout le monde, mais il faut faire preuve de RÉSILIENCE. C’est vrai que les élèves des années 80 et même ceux des campagnes et des villes secondaires étudient sans électricité, mais ne faisons pas l’apologie de la médiocrité. Mais que faire ? À COURT TERME il n’y a pas de solution. Allons nous passer le temps à nous plaindre ? Il faut trouver plutôt des alternatives pour les élèves et l’ensemble de la population. J’espère que malgré les multiples incitations, les burkinabé garderont leur calme légendaire. Si on peut dire YEL KA YE sur son lit d’hôpital ce n’est pas quelques heures sans électricité qui vont nous pousser à la révolte.

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  • Le 8 mai à 12:03, par Ladji En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    Qu’ils adaptent car beaucoup d’élèves vivaient ça avant cette année.

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  • Le 8 mai à 20:09, par Manuel En réponse à : Ouagadougou : Quand les élèves en classe d’examen doivent composer avec l’obscurité

    Bonjour
    Bon courage à nos enfants !
    On voit que certains n’ont jamais été à l’école !!
    Des pauvres enfants évoquent leurs difficultés pour étudier et certains illettrés trouvent qu’ils demandent la lune !!
    Pauvres burkinabè, on est tombé très très bas pour ne plus comprendre la détresse de nos concitoyens !!
    C’est quoi cette attitude à toujours condamner les autres ?
    Ridicule !!?

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