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An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce les couleurs de la commémoration et dénonce l’enlèvement d’étudiants

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Publié le jeudi 16 mai 2024 à 22h21min

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An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce les couleurs de la commémoration et dénonce l’enlèvement d’étudiants

L’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) a présenté, ce jeudi 16 mai 2024, à Ouagadougou, l’agenda du 34e anniversaire de l’assassinat de l’étudiant en 7e année de médecine Dabo Boukary. C’était au cours d’une conférence de presse.

À l’occasion du 34e anniversaire de l’assassinat de l’étudiant en 7e année de médecine Dabo Boukary et près de deux ans après la tenue du procès, l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) a décidé d’instituer désormais la date historique du 19 mai de chaque année comme Journée Dabo Boukary dans les universités. Selon le président de l’UGEB, Fousseni Sourabié, cette journée vise à magnifier l’esprit de sacrifice, de résistance et d’abnégation qui doit inspirer les étudiants dans la lutte pour la défense de leurs droits démocratiques et sociaux.

Pour marquer d’une pierre blanche cette commémoration, plusieurs activités seront à l’honneur comme la nuit du maracaña, une compétition de poom-sae-open taekwondo, un meeting et un tournoi de football. D’autres domaines artistiques seront également au programme. Pour permettre une grande participation des étudiants, les activités se dérouleront à l’université Thomas Sankara et à l’université Joseph Ki-Zerbo. Au-delà de Ouagadougou, les dix sections au plan national de l’UGEB ont également prévu une série d’activités. Le président de l’UGEB s’est réjoui de la tenue du procès au cours duquel les accusés ont été reconnus coupables puis condamnés à des peines de prison allant de 10 à 30 ans avec des amendes.

La défense des intérêts matériels et moraux des étudiants est inséparable de l’esprit de sacrifice et de résistance, selon le président de l’UGEB, Fousseni Sourabié

Pour l’UGEB et ses militants qui ont su se mobiliser 32 ans durant, la tenue du procès est « une victoire d’étape ». Après cette victoire remportée, faut-il tourner la page ? La réponse de l’UGEB est claire : « Bien sûr que non ». En effet, dit-elle, l’esprit de sacrifice et d’engagement de Dabo Boukary mérite d’être reconnu par les générations d’étudiants. « Ce sacrifice symbolise une jeunesse combattante et qui valorise la figure de la jeunesse estudiantine », dit-il.

A la question de savoir si l’UGEB n’en fait pas un fonds de commerce à travers l’organisation d’une journée à la mémoire de Dabo Boukary, M. Sourabié dira : « pour nous, la question de l’esprit de sacrifice, de résistance, et d’engagement sont nécessaires dans la lutte pour la défense des intérêts des étudiants. De ce point de vue, nous estimons qu’il est important, au regard du sacrifice et de l’esprit d’engagement dont Dabo Boukary a fait preuve, que nous devons travailler à perpétuer ces valeurs au sein de la jeunesse estudiantine. C’est pour cette raison que nous avons jugé important de continuer la commémoration. Au-delà de tout, il faut également rendre hommage à Dabo Boukary pour le sacrifice qu’il a consenti pour la défense des intérêts des étudiants. Ça, c’est assez important. C’est même un devoir de mémoire ».

La commémoration de ce 34e anniversaire intervient dans un contexte national marqué par la persistance de la menace terroriste qui endeuille les populations civiles et les forces de défense et de sécurité, entraînant des millions de personnes déplacées internes avec à la clé une crise humanitaire ainsi que la fermeture d’écoles, privant plusieurs milliers d’apprenants de l’accès à l’éducation.

Des militants étaient présents à cette conférence de presse

Selon l’UGEB, le prétexte de guerre est invoqué pour justifier les restrictions des espaces de liberté, les disparitions forcées et finalement pour museler le vaillant peuple. « Au niveau de nos universités, c’est un marasme total », constate l’UGEB. « Pour avoir réclamé de meilleures conditions de vie et d’études et dénoncé l’application de mesures anti-étudiantes dont ils sont victimes, des étudiants ont fait l’objet d’enlèvements manu-militari. À ce jour, plusieurs camarades ont été enlevés, d’autres, par conséquent, sont sous le coup de menaces et de tentatives d’enlèvement », a-t-elle dénoncé.

Parmi les étudiants enlevés figurent notamment Paul Damiba, Hamidou Savadogo, Alain Sidibé Ouédraogo, Bilta Hien, Ousmane Tou, Alexis Nacoulma, Issaka Ouédraogo et Saïdou Sawadogo. Répondant à une question d’un journaliste, le président de l’UGEB, Fousseni Sourabié, a laissé entendre que ces derniers ont été enlevés par des gens se réclamant des forces de l’ordre, notamment la police. Il a, pour terminer, lancé un appel à l’ensemble des étudiants burkinabè, où qu’ils soient, à se mobiliser pour faire des activités du 19 mai 2024, un franc succès.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Messages

  • Jeunes, cela se voit sur les photos que vous êtes très inquiets et désemparés face à l’avenir , à tel point que je n’ai pas pu regarder les photos deux fois !
    Les générations précédentes et celle actuellement au pouvoir (via un coup d’état ) ont échoué lamentablement, alors, à vous les jeunes, mobilisez-vous, organisez-vous, soyez imaginatifs et créatifs, pour prendre en main votre destinée, personne ne va le faire pour vous et à votre place. Bonne chance à vous !

  • Chers étudiants, chers UGEB,
    Je vois la peur dans vos yeux. Malheureusement, ces personnes qui continuent d’entraver les libertés au Burkina Faso, ont été étudiants, ont milité dans l’ANEB et l’UGEB, et sont même des ministres d’Etat aujourd’hui. Ce n’est pas pour vous décourager, mais il faut revoir les fondements de ces organisations syndicales qui sécrètent des autocrates et des oppresseurs de générations en générations. J’ai personnellement, lors du 40 ème anniversaire de l’UGEB, il y a plusieurs années en arrière, interpellé le plus honnête des présidents de l’époque, le regretté André Tibiri, sur le fait qu’une organisation dont 90% des membres servent d’une façon ou d’une autre le pays au plus haut niveau, Et que cette élite ne travaille pas à améliorer les droits humains et le bien être du peuple, me cause un souci. Il faut revisiter les fondements des organisations étudiantes et faire en sorte que les personnes qui passent par là soient les meilleurs défenseurs des droits de l’homme et du bien être du peuple. Je peux vous dire sans me tromper que ceux qui parlent aux oreilles de IB aujourd’hui, sont des militants ANEB et UGEB issus des années de plombs du régime Compaoré et qui ont entre 1998 et 2005, reclamés le pain et la liberté pour le peuple. Bon courage à vous.

  • Voilà un qui a sûrement fait le "malheur" de sa famille. Il gagne bac qui était assez sélectif à son époque plus la bourse, au lieu de t’occuper de sa bosse comme moi, lui qui venait d’un milieu modeste, il va se fourrer dans des problèmes qui ne le regarde pas. Sache où mettre les pieds.

  • 19 mai : journée DABO Boukary dans les universités du Burkina. Et c’est encore parti pour une autre guerre entre étudiants et administrations des universités. En effet, il faut s’attendre à ce que les étudiants exigent la non programmation des activités ce jour-là afin de leur permettre de dérouler les leurs. Vivement que cela n’arrive pas car ne contribuera qu’à augmenter les retards académiques.

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