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Urbanisme : « Les Gilets verts » veulent s’attaquer aux problèmes fonciers au Burkina

Publié le dimanche 13 septembre 2020 à 16h26min

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Urbanisme :  « Les Gilets verts » veulent s’attaquer aux problèmes fonciers au Burkina

Le mouvement « les Gilets verts » a animé une conférence de presse, le samedi 12 septembre 2020 à Ouagadougou, aux fins de présenter le mouvement et son champ d’action au public burkinabè. Né en juin 2019, et reconnu le 1er juin 2020, ce mouvement entend s’attaquer aux problèmes du foncier urbain et rural au Burkina Faso.

C’est dans le souci d’apporter sa pierre pour « le développement de la nation et l’autonomie personnelle » que ce mouvement dénommé « les Gilets verts » à vue le jour. Ce mouvement entend à sa manière contribuer à trouver des solutions aux préoccupations des populations burkinabè, dans le domaine du foncier urbain et rural, expliquent les conférenciers composés du président Fréderic Yaméogo, du secrétaire général, Harouna Dimzouré et du secrétaire chargé du partenariat et des relations extérieures, Cyrille Kaboré.

Selon eux, l’accès aux logements décents et sains, aux lotissements, est une préoccupation majeure pour la population burkinabè, particulièrement pour sa jeunesse. Même dans la plupart des zones situées en périphérie de Ouagadougou, le prix des parcelles a connu une envolée vertigineuse, soulignent-ils. A cela, s’ajoutent les prix hallucinants des logements locatifs et la difficulté d’accéder à des logements sociaux de qualité et à moindre coût.

Participants à la conférence de presse

Les leaders des « Gilets verts » affirment que le phénomène est devenu un commerce lucratif pour certaines personnes sans sentiments et avides d’argent. Dans le même temps, regrette le président du mouvement, Fréderic Yaméogo : « Nous assistons de plus en plus à un recul de nos autorités politiques et administratives, dans le domaine du foncier, à la satisfaction des propriétaires terriens et des promoteurs immobiliers, et cela au détriment de nos vaillantes populations qui vivent dans la misère ». C’est croire que les habitants sont laissés à eux mêmes sans grande protection au milieu de cette « jungle ».

Des chiffres alarmants

Au regard de la situation, le mouvement s’interroge sur l’avenir du foncier au Burkina. « Que devient la levée de suspension des lotissements particulièrement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ? Quelles sont les attributions réelles dévolues aux promoteurs immobiliers ? Que deviennent les projets étatiques des logements sociaux et les stratégies de l’Etat afin de permettre et de faciliter l’accès aux logements sociaux à la grande majorité de la population au Burkina Faso ? », se demandent les conférenciers.

Ils évoquent quelques statistiques d’enquête sur le foncier, notamment la conférence d’urbanisme du club RFI du 3 octobre 2019 qui montre que sur les 400 000 parcelles recensées dans la ville de Ouagadougou, 200 000 ne sont pas mises en valeurs et que le nombre de promoteurs immobiliers est passé de 50 en 2018 à 268 en 2019 avec moins dune dizaine véritablement en règle.

Les journalistes et quelques gilets verts présents à la conférence de presse.

Le rapport d’enquête de l’Assemblée nationale en 2016 fait aussi ressortir que 105 000 parcelles ont été détournées entre 1995 et 2015 avec des responsabilités situées mais sans suite. Ce rapport indique aussi que les sociétés immobilières doivent à l’Etat burkinabè plus de 16 milliards de F CFA.

Le secteur du foncier au Burkina a donc d’énormes difficultés selon, le mouvement « les Gilets verts », qui demande à l’Etat de prendre à bras le corps ce problème et veiller à l’application des lois encadrant la promotion du foncier au Burkina Faso, donner un délai de mise en valeur des vieilles parcelles et des terrains, sous peine de retrait, veiller à la transparence dans les attributions des lotissements et logements sociaux ainsi qu’au suivi et à l’application des textes sur les logements locatifs, etc.

Pour sa part, le mouvement n’entend ménager aucun effort pour soutenir l’assainissement du secteur, selon ses premiers responsables. Il (le mouvement) se dit ouvert à toute personne qui entend épouser son idéologie. Le mouvement « les Gilets verts », dont le slogan est « le Faso en marche », entend aller au-delà des simples dénonciations des faits sociaux et de l’égrenage des difficultés et contraintes dans le secteur.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2020 à 03:55, par PAK En réponse à : Urbanisme : « Les Gilets verts » veulent s’attaquer aux problèmes fonciers au Burkina

    Votre initiative peut être intéressante de s’attaquer à un problème qui affecte une bonne partie des populations rurales comme urbaines. Mais les appellations "Gilets jaunes", le "Faso en marche" ressemblent à du pure plagiat des concepts qui ont été en vogue chez les anciens colons. Vraiment dommage que vous soyez habillés en "Gilets jaunes" pour promouvoir un concept cousin de "Gilets verts" alors que vos cerveaux pouvaient vous permettre de créer un concept original pour vous. Depuis qu’un Mouvement politique a conduit son initiateur au pouvoir, beaucoup de politiciens en Afrique francophone sont devenus des lanceurs de Mouvement avec la conviction qu’il suffit de lancer un Mouvement pour rejoindre le fauteuil présidentiel. Du courage surtout !

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