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Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

Publié le jeudi 16 juillet 2020 à 22h35min

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Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

Dans cette lettre adressée aux juges, le journaliste Sayouba Traoré, s’insurge contre les jugements infondés. Il plaide pour la prise de mesures contre les cas les plus sérieux

Mesdames les juges,
Messieurs les juges

Permettez à un citoyen de s’adresser à vous ce matin, dans un langage de simple bon sens ! Je souhaiterais vous soumettre les réflexions ci-dessous. Si vous y remarquez des maladresses, je vous serais reconnaissant de les considérer comme telles. Il n’y a aucune intention malveillante dans ma démarche. Et d’ailleurs, je ne vois aucune raison d’avoir des intentions malveillantes à votre encontre.

Je mesure la difficulté de votre tâche, puisque je suis moi-même engagé à expliquer quotidiennement à mon prochain qu’on ne raconte pas ce qu’on veut sur la place publique. Et dans mon cas, je ne suis armé que de ma seule volonté, et je ne suis outillé que de la longue pratique de la déontologie du journalisme. Souvent, mon propos se limite à dire "Tu ne peux pas prouver, tu ne publies pas !". Admettez que c’est très succinct !

Le droit est complexe et les textes des législations sont innombrables et touffues. Si vous considérez simplement les taux d’alphabétisation dans notre pays, si vous considérez parmi les alphabétisés quelques îlots de personnes à même de décortiquer un texte de loi, vous conviendrez avec moi qu’il y a du boulot.

Je ne suis pas un esprit rebelle. En tout cas, ce n’est pas la perception que j’ai de ma personnalité. Toutefois, je suis enclin à refuser que l’on puisse me punir pour une faute que l’on ne m’a pas expliquée. Si vous le permettez, voyons ensemble le problème ! Rien ni personne n’a jugé utile de m’expliquer les règles. Il se trouve que chaque instant de la vie comporte des pièges. Même pour les esprits avertis. Donc, non seulement je ne suis pas prémuni contre les pièges, et quand je tombe dedans, on me sanctionne. Pire, on me punit sans explication. Ce qui veut dire que j’ai toutes les chances de me faire reprendre en faute.

Ce que je décris là, c’est une réalité que je rencontre tous les jours. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que dans une Rédaction, aucun journaliste ne souhaite interviewer un juriste. On en revient avec l’enregistrement d’un discours abscons dont il faut faire le montage sans trahir le propos de l’orateur. Un parfait casse-tête !

On peut considérer que vous avez bien fait de tirer la sonnette d’alarme, en quelque sorte. Tout un chacun a compris maintenant qu’on n’écrit pas ce qu’on veut. Mais, permettez moi d’aller plus loin et de vous faire quelques suggestions ! Elles ne seront pas toujours adroites. Toutefois, veuillez vous persuader que je suis sincère dans mes demandes !

Dans un premier temps, montrez un esprit de bienveillance en libérant ceux qui sont aujourd’hui dans les filets ! Cette clémence vous honorera, croyez moi ! Je ne saurais vous dire la formule judiciaire qui convient, mais je sais que je peux vous faire confiance.

Ensuite, il vous faudra, vous et vos collaborateurs et partenaires, baliser le chemin. Je vois bien que vous ne pouvez pas envoyer quelqu’un devant chaque internaute. Votre charge de travail est considérable et les budgets de nos administrations sont notoirement limités. Mais on pourrait utiliser une démarche qu’on appelle en agronomie "manger l’éléphant". Chaque jour un bout, en somme. Des journalistes outillés pourraient relayer votre message. Des responsables associatifs ont une capacité d’immersion dans les quartiers.

Enfin, et c’est le plus important : fixer une date butoir au-delà de laquelle le marteau pourra sévir. Là encore, je n’ai pas la moindre idée de ce que préconisent les textes. Mais je ne crains pas de vous faire confiance.

Mesdames les juges,
Messieurs les juges,
Croyez moi, je suis sensible à l’effort que vous avez dû faire pour lire ce texte. Veuillez me pardonner les insuffisances ici ou là. Car comme dit un proverbe de chez nous "yaam beh la pang kabeye". Traduction approximative : "la volonté ne manque pas, ce sont les moyens qui font défaut". Dans tous les cas, croyez bien que je vous ai écrit ces mots avec toute la sincérité dont mon coeur est capable.
Passez une bonne journée !

Sayouba Traoré

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2020 à 21:03, par El Raz En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide l’assainissement du système

    Bonjour Mr Traoré
    Comment dire. Comme vous avez commencer par vous excuser, je veux bien essayer de vous expliquer.
    Les juges, ce n’est pas de la littérature, surtout le pénal, objet de votre interpellation si j’ai bien compris. Les juges ne font qu’appliquer les textes que vos élus ont adopter à l’assemblée nationale. Votre interpellation devrait donc être adressée à ces élus. Si travail de pédagogie il y a faire, cela leur revient, si toutefois eux maîtrisent les textes qu’ils votent. Les juges n’en sont que l’instrument d’application. Le problème que vous posez est réel mais doit être bien posé pour espérer une solution.
    Respects à vous

    • Le 17 juillet 2020 à 03:44, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide l’assainissement du système

      Vous voyez bien que j’ai raison d’écrire une telle lettre. Moi, universitaire, journaliste depuis de nombreuses années, je me perds dans le grand mécano institutionnel. Comment voulez vous que le citoyen s’y retrouve ? Faites un rapide sondage autour de vous ! Vous verrez combien de Burkinabé savent ce que vous venez d’énoncer. Je ne suis même pas capable de déterminer si vous dites vrai ou non. Reconnaissez à l’intérieur de nous-mêmes qu’il y a la un problème sérieux. Vous ne pouvez pas continuer à raisonner et agir comme si vous étiez seulement entre collègues juristes. Il y a nous, les impotents du cerveau, dont vous devez tenir compte. Parce que nous sommes là et pas ailleurs. Et puis, de vous à moi, tout ce équipage est au service de qui ? He bien, vous êtes au service de nous autres. La grande masse qui n’y comprend rien.

      • Le 17 juillet 2020 à 18:54, par savadogo daouda En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide l’assainissement du système

        Mon frère. et valeureux journaliste, merci pour l’écrit .
        Mais je tiens à préciser que malgrés le courage et le professionnalisme des juges, c’est les voleurs de poulets , de moutons et le bas peuple comme nous qui subissons la rigeur de la lois.
        Oui ,les grands bénéficient de certains égards coupables

      • Le 17 juillet 2020 à 19:09, par savadogo daouda En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide l’assainissement du système

        Mon frère Sayouba Traoré , j’avais voulu échager avec vous, mais la censure incompréhensible de fasonet me l’empêche .
        Merci et du courage à vous Monsieur Traoré

    • Le 18 juillet 2020 à 01:59, par Arouna Yonaba En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide l’assainissement du système

      Meme nos élus qui ont vote’ ces lois ne les maîtrisent pas.C’est seulement a vous les hommes de loi de nous expliquer .Je vous assure que les élus qui connaissent ces lois sont peut être ceux qui ont évolué’ dans le milieu juridique.

  • Le 17 juillet 2020 à 07:01, par YAMEOGO En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Bonjour Mr TRAORE et Merci à Mr EL RAZ pour l’analyse.
    humblement, je pense que El Raz a bien vue !
    logiquement les députés devraient nous revenir à la base pour nous expliquer certaines loi qu’ils (députés) votent à l’assemblée Nationale : mais rien, pas de redévabilité, pas de retour !
    ce qui crée une surprise au niveau de la population quand les juges appliquent certaines lois : pour dire terre à terre que nous entendions que telle loi a été adoptée par les députés, mais nous en savons rien du contenu ! pire quand un citoyen va pour s’enquérir ou demander un document à l’assemblée, on lui tourne en rond !
    juste ma pensée et j’en passe !
    parlons - en !

    • Le 17 juillet 2020 à 10:03, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

      Je pense comme vous. Mais n’oubliez pas que le citoyen voit d’abord le juge qui sanctionne. En tout cas, on ne peut pas continuer à voter des textes que le citoyen ne peut appréhender et continuer à appliquer des textes qui échappent à l’entendement du citoyen. Reconnaissez avec moi qu’il y a là un problème !

  • Le 17 juillet 2020 à 08:32, par koh En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Mr El raz
    mr Traoré parle de l’ignorance des textes par la population. c’est pour dire que la formule " nul n’est sensé ignorer la la loi " ne doit pas être appliqué parce que les gents ne comprennent pas souvent.
    Peut ceux qui votent ces lois comprennent mais est ce que ceux qui doivent les appliquer comprennent ?

  • Le 17 juillet 2020 à 11:02, par El Raz En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Il me faut préciser mon post précédent :

    1/ Je suis d’accord qu’il y a un problème. Le citoyen subit le système judiciaire alors même que le système judiciaire est censé être au service du citoyen.

    2/ Je pense qu’on ne devrait pas interpeller les juges par rapport à ce problème car ceux ci ne font que mettre en oeuvre les textes qui ont été voté par les députés.Le travail de vulgarisation des textes, de formation et d’information relève à minima du rôle des représentants (députés) et citoyens lui même (d’où l’expression " nul n’est censé ignorer la Loi "). Dans certains pays, les projets de lois sont à la disposition de tous et non votés en catimini SOUS les PUPITRES de l’assemblée nationale comme c’est le cas chez nous. Pour illustrer, on a aboli récemment la peine de mort. A t-on expliqué au citoyen le pourquoi du comment ? Le citoyen est mis de côté dans l’élaboration de ces textes et pour s’en approprier, il ne lui reste plus que les textes (quand ils sont facilement disponibles) rédigés dans un langage abscons et indigeste.
    Pourquoi l’interpellation n’est pas adressée aux autres acteurs judiciaires tels que les avocats, plus à même d’expliquer et les textes et la décision à leur client ?
    Parce que leur rôle est principalement de DEFENDRE tant disque le rôle du juge est principalement de DIRE LE DROIT, pas de l’expliquer.
    En résumé, le problème est réel mai il faut le poser à la bonne personne.

    3/ je ne suis pas du monde judiciaire et encore moins juge

    Cordialement

  • Le 17 juillet 2020 à 11:43, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Nous sommes d’accord pour l’essentiel, et cela me suffit.

  • Le 17 juillet 2020 à 11:46, par La cour ! En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Mr Sayouba TRAORÉ,
    Je n’arrive pas à comprendre la raison profonde de votre interpellation d’aujourd’hui, quand on sait la Justice Burkinabé est aussi vielle le territoire de Haute Volta d’antan, et que, à vous entendre, vous avez des années et des années d’expérience de journalisme à votre actif. Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire aujourd’hui et aujoudh’ui seulement ou alors, Qu’est ce qui vous avait motivé à ne pas vous intéresser à la Justice pendant vos longues années de carrière passées ??? Et pourtant la Justice n’a pas changé depuis ce temps....
    Monsieur Sayouba, il faut savoir que :
    1) Le Droit est une Science (sociale), ce qui veut dire que le Droit n’est accessible qu’aux initiés ! Ça vous paraîtra pédant mais c’est ça la vérité. Le juge, c’est comme le chirurgien. Ce n’est pas au moment où la malade est sur la table d’opération qu’il doit chercher à ce que le chirurgien lui explique les détails scientifiques de sa.maladie (c’est peut-être maladroitement dit mais vous comprendrez certainement ce que je veux dire...)
    2) La loi est tout juste l’instrument de travail du Juge, mais elle n’est pas l’œuvre du Juge ! Le juge n’est pas n’ont plus le responsable de la politique pénale dans un Etat.
    Je conviens avec vous qu’il y a un vrai faussé entre Les députés qui votent la Loi au nom du Peuple , les Juges qui sont chargés de l’appliquer au nom du Peuple, et le Peuple à qui on applique la même Loi sans qu’il y comprenne grand chose. Mais à qui la faute, si les députés votent des Lois au nom du Peuple et ne retournent par vers leurs électeurs et mandataire (le Peuple) pour expliquer ce qu’ils ont voté comme Loi ?
    3) Je me permets d’être réservé quand vous dites << on me punit sans explications >>. La réserve de fonde sur le fait sauf si cela a commencé hier nuit pendant mon sommeil, il n’existe pas de type de procès où on explique pas à l’accusé quelle la faute commise et quel est le texte de loi qui interdit cela. Et mieux dans tous les palais de justice du Burkina, l’accusé est assisté d’un Interprète s’il dit ne pas comprendre le français ( quelle que soit sa langue, y compris les langues étrangères).
    4) Et quand vous demandez de libérer ceux qui sont détenus, je me demande jusqu’où vous entendez faire la promotion de l’impunité. On les libère et on recommence à en emprisonner d’autres ou bien on arrête d’emprisonner ? AVEZ-VOUS déjà été victime de vol, d’escroquerie, d’abus de confiance, du viol d’une proche parente, d’assassinat d’un proche ? Non Monsieur Sayouba TRAORÉ, ceux qui sont en prison n’y sont pas pour des faits commis sur des Juges, mais pour des faits commis sur ceux au nom de qui les lois sont votées et le Droit dit. Et surtout, ne faites jamais une telle requête aux parents d’une victime, ils le prendraient pour autre chose.
    Bien cordialement.

    • Le 17 juillet 2020 à 12:43, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

      Je n’ai pas assez de biscuits pour répondre à votre texte savant. Et je crois l’avoir déjà mentionné. Quelques précisions cependant. Je ne demande pas à la justice de vider les prisons. Je ne m’intéresse qu’à ces quelques Burkinabé soupçonnés de délits sur les réseaux sociaux. Ceux que je mettrais dans le même sac que Rahouf. Je pensais en toute sincérité que cela était suffisamment clair. J’ai des lacunes importantes en Droit. Mais pas au point de demander de la clémence pour un assassin ou un coupeur de route. Si ma demande n’est pas suffisamment explicite, merci de me permettre de la clarifier ici. Je n’ai pas non plus la prétention d’aller dire à un juge ce qu’il doit faire. J’ai déjà suffisamment de difficultés dans mon propre travail.

  • Le 17 juillet 2020 à 12:13, par Desi camille En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Salut a tous et merci a TRAORE pour avoir leve le lievre. Les reactions sont d’une richesse que j’ai rarement vue sur ce forum. Bravo pour ces contributions hautement appreciees.

  • Le 17 juillet 2020 à 12:56, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Je suis à l’initiative d’un groupe de discussion "Les eaux calmes" sur Facebook. J’ai mon propre mur sur Facebook. De plus, on m’a chargé d’administrer le groupe d’une structure associative sur WhatsApp. Tous les jours, je dois supprimer des publications. Parfois je suis amené à bloquer un internaute. Vous n’imaginez pas les difficultés qu’on éprouve à expliquer des règles simples à certaines personnes. De ce fait, il y a des gens qui sont fâchés à mort contre moi. La plupart ne comprennent pas quand j’explique qu’on ne peut pas partager toutes sortes de publications. Vous avez tous vu passer les thèses complotistes les plus délirantes à propos du Covid19. On perd un temps fou à expliquer qu’on ne peut pas reprendre à son compte de telles aberrations. C’est ce qui a motivé mon écrit aux juges. Certaines personnes que je pensais avoir un niveau de compréhension élevé m’ont désagréablement surpris par la teneur de leurs écrits. Voilà pourquoi je me suis convaincu que les évolutions technologiques ont place dans toutes les mains des outils que nous ne sommes pas tous capables de maîtriser. Voilà pourquoi j’ai produit ce texte. Et je suis loin de regretter cette initiative. Car il le fallait vraiment.

  • Le 17 juillet 2020 à 15:45, par Ka En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Mon petit frère Sayouba, merci pour ce réveil de conscience destiné aux baigneurs du marigot de la justice. Tout dont tu avances n’est pas une discussion de maquis, mais de ce qu’on devait y réfléchir sérieusement et revoir profondément nos systèmes judiciaire, car ce n’est pas seulement au Burkina, mais dans tout le continent, même si le combat pour la justice est celui le plus difficile à mener, et qu’on ne se bat pas pour personne en particulier, mais pour que la JUSTICE soit pour TOUS (sans exception). Avec tout dont tu avances, il est temps de revoir nos lois sur le droit, car dans la société primaire du Burkina, comme ce qui se passe avec les policiers des Etats Unis, ou ceux de la France, qui a ôté des vie comme celle d’Adama Traoré au nom de la loi, nos sociétés primaires à 90% ont l’impression qu’il s’agit des lois pour TUER tous ceux qu’il pointe du doigt, et à la satisfaction personnelle. Surtout avec ce qui s’est passé aux Etats Unis et en France qui est mondialement connu, partout comme au Burkina le ton est toujours plein de la haine contre nos lois et ceux qui les appliquent, et ne respecte aucune mesure, et prennent ceux qui sont détenus arbitrairement comme des supposés accusés, sollicitent ce que tu avances. Oui on doit appliquer nos lois, mais appliqués des lois en mettant des personnes innocentes en prison, comme délivrer un Certificat de décès ‘’’Mort naturel’’’ pour le capitaine Thomas Sankara assassinés avec ses douze compagnons, demande de revoir nos lois existantes et revotez des lois plus fortes destiné a toutes les couches et non pas comme dire que l’état en tant que pouvoir, est une force a travers les lois, la justice, l’armée, la gendarmerie, la police ou les prisons .C’est à cause de ça, que nous avons vu l’exemple approprié qui illustre le mieux cette situation était le régime de Saye Zerbo avec le CMRPN. Saye Zerbo en tant que chef de l’Etat, décrétait des lois pour défendre les intérêts de la classe au pouvoir. ’’’La justice condamnait les pauvres types et protégeait les représentant de la classe au pouvoir : La gendarmerie réprimait les malheureux et respectait les riches qui n’étaient pas inquiétés : La police traquait les pauvres citoyens que l’on n’hésitait pas à menotter tant dis que les riches étaient protégés.’’’ Merci petit frère pour cette réflexion qui donne un réveil de conscience pertinent.

  • Le 19 juillet 2020 à 00:57, par Mechtilde Guirma En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    Mon cher Sayouba, j’admire ton humilité. En effet si tu avais de lacunes en droit, tu n’aurais pas posé ce dilemme qui taraude tout le monde aujourd’hui Magistrats comme non magistrats. Tu as posé simplement la question pour recueillir tous les avis possibles afin de mettre les gouvernants sur un fait accompli qui nécessite une rectification, la vraie cette fois et devant leurs responsabilités. Tu as posé la question en tant que doctrinaire comme tous les quidams des sciences humaines et sociales. Et je pèse mes mots, car même l’analphabète possède les mêmes capacités que les universitaires, d’interrogation et d’interpellation devant l’iniquité, surtout quand il se voit déraciné de son milieu, par la suppression de sa culture, par le déguerpissement de sa terre sans droit, et l’oblige à commettre des actes « illicites » voire délictueux pour survivre. Même si on vidait les prisons, c’est parce que, en définitif, en fouillant bien ce que je viens d’énoncer, on reconnaîtrait qu’il y aurait bel et bien une raison qui pousse à le faire. Ce serait la seule forme morale, qui ferait justice à ces prisonniers sans voix et qui reconnaîtrait leur droit de dire précisément non à l’impunité de l’État, du système. Ne parle-t-on souvent de réinsertion sociale, alors que les véritables déracinés se trouvent au sommet de l’État. En résumé Sayouba a posé ici la question de la loi dans sa rigueur et sa jurisprudence au détriment comme je l’ai toujours expliqué de l’équité de la doctrine et de la coutume.
    La question de l’équité que Sayouba a bien ciblée, rejoint bel et bien celle de la doctrine et de la coutume. En gros c’est la question des religieux et des non religieux et la chefferie traditionnelle. Le droit doit les concerner tous (aussi bien comme objets que comme sujets) dans l’équité c’est à dire : la liberté de ceux qui croient et de ceux qui ne croient pas. Ils ont tous un même idéal, la paix, le respect des uns et des autres par leurs valeurs universelles qui (en principes premiers) permettre à l’humanité de conserver ses vrais repères et sa continuité. Mais il arrive qu’un dernier élément, la coutume, les mette en désaccord. Or en droit il est spécifiquement signifié, qu’une coutume est celle acceptée par la majorité de la population sinon la quasi-totalité. Que se passe-t-il donc dans notre pays ? Je n’ai pas besoin de le rappeler. La cour répond bien à Sayouba que : « Le Droit est une Science (sociale), ce qui veut dire que le Droit n’est accessible qu’aux initiés ! Ça vous paraîtra pédant mais c’est ça la vérité ». Bien dit, mais n’oublions pas qu’il y a droit et droit, ou si vous voulez le « positif » et le « naturel » (ce que vous appelez en langage moderne : le légal et le légitime). Le premier est celui des initiés. Le second celui de tout le reste (que constitue le tissu social). Et si l’on parle de Science Sociale devra-t-on oublier qu’elle est elle-même une branche des sciences humaines qui présente au départ et d’emblée des principes généraux comme normes qui permettent à leur tour tout le monde de vivre en bonne intelligence dans la cohésion sociale, en reconnaissant aux groupes humains ses valeurs du fait de leur universalité (comme mentionnée plus haut). C’est pourquoi moi j’ai été scandalisée par la déclaration péremptoire d’un homme de Dieu pendant la transition qui disait, qu’il ne fallait pas confondre le juridique au sociologique. Ce qui m’a amenée à me poser la question : quelle est la base du juridique pour motiver l’érection des règles de droit applicables à une Société et sur quoi repose la part du sociologique pour des groupes vivant en société et en cohésion.
    Ceci pour dire que le juridique et le sociologique sont comme deux faces d’une même médaille, pour les sources de droit : la première s’occupe de la loi et de son application qui devient ce qu’on appelle jurisprudence, la seconde pour son équité dans le respect des normes édictées par la doctrine et aussi de la coutume. Ce qui revient à la question de la constitutionalité de la loi. Mais une constitutionalité dans la lettre et l’esprit. Et c’est souvent là que le bât blesse. En effet revenons aux deux faces de la médaille : dans la première, la Constitution, tout est dit : toutes les libertés sont énoncées en toute lettre et dans les normes qui conviennent bel et bien à celle de la société pour permettre un vivre ensemble en respectant nos traditions, nos coutumes nos doctrines religieuses. Par contre, dans le code des personnes et de la famille, l’esprit n’y’est pas. Ce code semble nous avoir été imposé. Il nous vient d’ailleurs. Là dedans les pratiques religieuses et coutumières nous sont subtilement refusées. Nos terres confisquées notre économie hypothéquée par un système de commerce inique etc. dont Sayouba ne cesse d’ailleurs de dénoncer les effets pervers des aides et des dettes.… toutes choses qui instaure une zizanie politique résultant parfois du bicéphalisme de institutions suites à des insurrections (une forme assez grave de l’anarchie), germe de la division et la fracture sociale. La raison : Parce que seuls les dits « initiés » de la loi et de la jurisprudence mettent en coupe réglée (par la force, la corruption) la Société toute entière. Tandis que ceux de l’équité de la doctrine et de la coutume (comme Sayouba dans sa profession de communicateur et les autres comme le paysan, le médecin, juge, l’enseignant etc. et les religieux, et les coutumiers), n’ont pas d’espace dans notre système démocratique, de prise de parole en tant que partie prenante des décisions politiques qui les concernent pourtant tous. C’est pourquoi, l’appel au dialogue social par des initiés sociaux n’est pas une simple péroraison comme ce que nous l’avons connu jadis, mais des « sonnettes d’Alarme » réelles et fortes. Et, cela presse : c’est dans l’immédiat. Malheur à ceux qui mal y pensent.

  • Le 20 juillet 2020 à 18:40, par Burkinabe En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

    @ Mr. Traore . Je comprend un peu ce que vous dites , neamoins j’ai l’impression que vous avez un peu de partis pris contre la Justice . reconnaissons qu’au Burkina Faso , la justice n’as jamais jouer son role de 3eme Pouvoir ou meme jouer son role de Justice tout court . Ceci etant due a different raison entre autre principalement son manque d’independance . Aujourdh’ui grace a l’insurrection la Justice Burkinabe a un peu d’independance . Vous avez eu a dire que la majorite dans des Africain connaisse un peu leur tradition dans un de vos interview avec le faso.net que j’ai lu . Raouf Bayire et ses Camarade doivent savoir que l’autorite ca se respecte , ils doivent connaitre le respect d’autrui. Bayire parle du Procureur du Faso:Harouna Yoda comme si ils ont garde les moutons ensemble . il Dis : "Si il sort il sera bastonner " " Procureur Yougou-Yougou " "Affairiste " De toute l’histoire du Burkina -Faso nous n’avons jamais eu un Procureur du TGI aussi Travailleur, Integre et Just.
    Ancien Ministre , Gendarmes de La garde Presidentielle , Juge compromis , tout le monde est attaguer et appeller a s’expliquer . Les FDS faisaient des abus de pouvoir : Tortures pendant le couvre feu du Covid19 ; Il les a rappeller publiquement a l’ordre et a la retenu : laisser le faire son boulot
    Il est tout simplement travailleur , sincere et just .
    Bayire et ses camarades doivent etre punis categoriquement et severement pour que ca serve de lecon a tout le monde.
    Jai lu votre ecris sur le rappel des FDS a l’ordre par Le Procureur du Faso , vous m’avez sembler avoir un parti-pris Il joue son Role , Il prend just la place qu’un Procureur dois prendre dans le sphere de maintient de l’ordre et de la Justice .

    • Le 22 juillet 2020 à 09:41, par Sayouba Traore En réponse à : Justice : Sayouba Traoré plaide pour l’assainissement du système

      Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, je n’ai aucune dent de quelque dimension que ce soit contre la justice. Et comme je l’ai déjà dit je reconnais mes propres insuffisances et je suis prêt à faire amende honorable quand on me démontre que je fais fausse route. Ma proposition, c’est tout simplement un citoyen Burkinabé qui s’adresse à une autorité Burkinabé. Pour avoir vécu des expériences moi-même je peux dire que la grande majorité des Burkinabé utilisent les réseaux sociaux sans connaître les règles. C’est comme les droits d’auteur. Quelqu’un m’a dit qu’une de mes photos de reportage c’est sa photo. Il a même ajouté "c’est moins qui l’ai copiée". Vous voyez dans quelle soupe étrange nous naviguons. Je crois fermement que mon schéma en trois étapes pourrait contribuer à assainir le climat. Quand à ceux dont vous citez les écrits, ils serviront d’exemple pour conscientiser les autres. En tout cas, ils ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas. Voilà pourquoi la date butoir pour sévir est importante à mes yeux. Pour mon cas personnel, Rassurez vous. Je n’ai jamais eu affaire à la justice Burkinabé et je ne vois aucune raison d’en vouloir aux juges.

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