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Croissance verte au Burkina : La Contribution Déterminée au niveau National du Burkina Faso en révision

Publié le samedi 4 juillet 2020 à 22h00min

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Croissance verte au Burkina : La Contribution Déterminée au niveau National du Burkina Faso en révision

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat, la contribution déterminée au niveau national du Burkina Faso est en révision. Pour comprendre le but de cette révision, lefaso.net est allé à la rencontre du chargé de programme du Bureau-Pays de l’Institut Mondial pour la Croissance verte, Lamine Ouédraogo pour appréhender les enjeux de cet exercice de révision.

Lefaso.net : Pouvez- vous nous présenter GGGI ?

Lamine Ouédraogo : L’Institut mondial pour la croissance verte est une Organisation internationale intergouvernementale qui a été créée en 2012 à la faveur de la conférence de Rio + 20 qui a permis de discuter du développement durable de la planète. C’est à cette occasion que l’institut mondial pour la croissance verte a été créée pour soutenir les pays en développement et les pays à économie émergentes à mettre un modèle de croissance verte en y développant et mettant en œuvre des stratégies qui assurent la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale, la durabilité environnementale et la croissance économique.

Le siège de l’Institution est à Séoul en Corée du Sud. A ce jour, l’Institution compte 35 pays membres répartis en deux catégories : les membres contributeurs et les membres bénéficiaires. Le Burkina Faso, qui a adhéré à l’institution en 2018, fait partie des pays-membres bénéficiaires. Avec le gouvernement du Burkina Faso, nous avons convenu d’un cadre de coopération, basé sur trois axes d’interventions : la transition des villes vers la croissance verte, le renforcement de l’adaptation et de la résilience au changement climatique et, enfin, renforcement des investissements et du cadre de gouvernance verts.

Lefaso.net : qu’est-ce que la contribution déterminée au niveau national ?

Lamine Ouédraogo : La contribution déterminée au niveau nationale est le document d’engagement de réduction des gaz à effet de serre que le Burkina Faso a soumis et fait valider dans le cadre de l’accord de Paris signé en 2015. Chaque Etat-Partie de cet accord devrait disposer de ce document qui fixe ses objectifs et ses efforts de réduction des gaz à effet de serre. Il doit également le transmettre au Secrétariat de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques.

Lefaso.net : pourquoi une révision de la contribution déterminée au niveau national du Burkina Faso ?

Lamine Ouédraogo : La révision de la contribution déterminée au niveau national est consacrée par l’Accord de Paris à son article 4 qui stipule que toutes les Parties devraient communiquer une nouvelle Contribution déterminée au niveau national, une tous les cinq ans avec une ambition à la hausse. En révisant ce document cela permet de rendre effectif et réalisable l’ambition de stabilisation du réchauffement climatique dû aux activités humaines en deçà de 2°C, d’ici à 2021.

A ce jour quand on fait le cumul des objectifs de réduction de l’ensemble des contributions déterminées des différents des pays, on est en deçà des attentes. Ce qui veut dire que les Etats doivent faire des efforts supplémentaires en matière de réduction des gaz à effet de serre. Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays a commencé à réviser sa contribution déterminée pour la rendre beaucoup plus ambitieuse. Dans la prochaine contribution déterminée vous verrez que le Burkina va se fixer des objectifs de réduction d’émission plus élevés que ceux contenus dans l’actuelle CDN.

Lamine Ouédraogo Chargé de Programme -Croissance Verte

Lefaso.net : Quelle est la contribution de l’Institut Mondial pour la Croissance verte GGGI à ce processus de révision ?

Lamine Ouédraogo : L’Institut mondial pour la croissance verte partie prenante du processus de révision de la CDN. Dans ce processus, nous travaillons sur quatre axes principalement. Dans l’accompagnement apporté au gouvernement, nous travaillons surtout sur l’appropriation et la mise en œuvre de la CDN qui en est le premier axe. Le reproche fait à l’actuelle contribution est qu’elle n’est pas assez connue des différents acteurs alors qu’il est un document national qui devrait impliquer au moins neuf départements ministériels (l’environnement, l’agriculture, de l’énergie, les transports, etc.) Nous travaillons à ce que tous les acteurs impliqués s’approprient la nouvelle CDN en cours d’élaboration.

Ainsi, le document sera décliné en plans sectoriels, suivant un certain nombre de principes internationaux tel que la prise en compte de la question genre. Pour le deuxième axe, nous allons travailler sur le mécanisme institutionnel, parce qu’il faut pouvoir identifier l’ensemble des acteurs étatiques ou non-étatiques, de sorte à pouvoir bâtir un arrangement institutionnel qui puisse définir les rôles et responsabilités de chaque entité dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle CDN.

Quant au troisième axe d’intervention, c’est de travailler à l’analyse coûts/bénéfices pour démontrer qu’investir dans les réductions des gaz à effet de serre, est rentable, économiquement, socialement et écologiquement. Et dans le quatrième axe, nous allons accompagner le gouvernement et les différents acteurs dans le renforcement de leurs capacités en termes de collecte, de traitement et de production de données lié au gaz à effet de serre. Cela permettrait au Burkina, d’étayer avec des chiffres fiables à l’appui, ses efforts en matière de réduction des gaz à effet de serre, en vue de faciliter une bonne mobilisation des ressources de la finance climat, dans les années à venir.

Lamine Ouédraogo, Chargé de Programme -Croissance Verte

Lefaso.net : Avez-vous un mot de fin ?

Lamine Ouédraogo : Un mot de fin c’est dire que l’Institut mondial pour la croissance verte est au service du Burkina Faso. Il est présent pour apporter sa contribution au développement durable du pays. Il n’a pas d’agenda particulier. Son agenda est celui que le pays lui aura dicté. Si le gouvernement et l’Institution travaillent main dans la main nous pouvons, ensemble, relever le défi du développement durable du Burkina Faso, à travers une croissance verte et soutenue. Vive la croissance verte pour que vive le développement durable du Burkina Faso !

Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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