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Paiement de l’aide spéciale à la réinsertion sociale : Le processus entamé ce 18 mai 2020

Publié le mardi 19 mai 2020 à 22h10min

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Paiement de l’aide spéciale à la réinsertion sociale : Le processus entamé ce 18 mai 2020

Le président du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, Léandre Bassolé, a procédé, dans la matinée du mardi, 19 mai 2020, à la remise symbolique de chèques aux fonctionnaires de police révoqués et militaires radiés à la suite des incidents malheureux de 2011. C’était au cours d’une cérémonie sobre qui a vu la participation du ministre de l’économie, Lassané Kaboré et celui de la sécurité, Ousséni Compaoré.

Pour cette dernière phase, ce sont 130 policiers révoqués et militaires radiés qui bénéficient de l’aide spéciale à la réinsertion sociale. Le montant varie entre 1 500 000 F CFA et 3 500 000 F CFA. Les chèques sont recevables jusqu’au 22 mai 2020, au siège du Conseil économique et social, à Ouagadougou où le président du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a procédé à la remise symbolique de chèques, le mardi, 19 mai 2020.

« Nous venons d’achever le traitement d’un dossier, celui des policiers et militaires qui étaient concernés par la mutinerie de 2011. Et nous avons pensé que le chemin parcouru pour parvenir à cette conclusion méritait que nous marquions un pas juste au moment où nous allons clore ce dossier pour que nous voyions et que nous donnons à voir aussi aux populations burkinabè les résultats de ce que peut être une union d’action. Vous aurez remarqué qu’aujourd’hui, il y a tous ceux qui sont concernés par les deux décrets qui ont été signés et qui prennent en compte la nécessité sur la base de propositions faites par le HCRUN d’aider les bénéficiaires de l’aide auxquels le paiement va permettre de se réinsérer, d’être là avec nous », a signifié le président Léandre Bassolé à l’issue de la cérémonie.

Même si nous donnons des montants extraordinaires, et qu’on ne s’est pas réconcilié, nous n’allons pas pouvoir bâtir cette nation, dixit le ministre de l’économie

Le traitement des dossiers ne s’est pas fait en un jour. Ce fut un long processus qui a associé d’autres acteurs dont le gouvernement est l’acteur clé. Il a d’ailleurs débloqué 4 milliards de F CFA pour faire face aux multiples dépenses. « On n’a pas tout dépensé puisqu’il y a des formations qui vont suivre avec des kits comme le président du HCRUN l’a dit. C’est un processus que nous nous sommes engagés à accompagner jusqu’au bout », a précisé le ministre de l’économie, Lassané Kaboré.

Il a tenu à remercier tous les acteurs qui ont accepté cette démarche. Ce qui permettra, selon lui, de tourner définitivement cette page sombre de l’histoire du Burkina Faso. Avec un chèque de 3 500 000 F CFA, le représentant des bénéficiaires, Farma Tiéba, espère accroitre son activité commerciale. « Depuis 2011, nous sommes en train de nous battre comme nous pouvons », a-t-il confié avant de remercier le HCRUN pour le travail déjà abattu.

Le représantant des bénéficiaires xrime sa reconnaissance au HCRUN

« Les bénéficiaires de l’aide demandent toujours justice »

Malgré tout, la lutte se poursuit après cette dernière phase de paiement de l’aide spéciale à la réinsertion sociale. « Je voudrais que l’Etat sache que la lutte n’est pas finie parce que nous sommes dans un pays de droit. Quand la justice dira son verdict, à partir de là la satisfaction viendra », a souligné M. Tiéba. Est-ce qu’on peut s’attendre à une réconciliation dans les prochains jours ? « Le HCRUN a fait son travail en tant que justice transitionnelle. Mais les cœurs ne sont pas toujours apaisés », a-t-il rétorqué.

La fin de l’aide à la réinsertion sociale marque le début d’une autre étape, celle de la reconversion professionnelle sociale de 255 militaires radiés et fonctionnaires de police révoqués, qui par le canal du HCUN ont exprimé le besoin. Pour ce faire, le gouvernement a instruit le ministère de la Jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes (MJPEJ) de les accompagner.

Selon M. Dakouré, le MJPEJ va s’appuyer sur son dispositif de formation professionnel pour faciliter la réalisation de la formation

L’intervention du département se fera en termes de formation modulaires qualifiantes dans divers métiers ; parmi lesquels l’agriculture, la boulangerie-pâtisserie, la coiffure esthétique, la construction métallique, la coupe-couture. Il s’agit de formation de courte durée variant entre 2 et 3 mois, intensifs et pratiques qui seront sanctionnées par des attestations de formation, selon le représentant du MJPEJ, Jean Philippe Dakouré.

En plus des formations aux métiers les bénéficiaires recevront une formation en entrepreneuriat, en comptabilité de base et en gestion de crédit à l’issue desquelles, ils écriront leur projet d’entreprise de réinsertion professionnelle et simuleront sa gestion. Soucieux du devenir de ces personnes, le gouvernement mettra à leur disposition des kits pour leur permettre de s’installer, à l’issue de leur formation.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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