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Tension autour d’un terrain du quartier Lanoiyiri de Ouagadougou entre d’anciens résidents et un pasteur : La version du pasteur Patrice Tiéndrébéogo

Publié le lundi 9 mars 2020 à 00h44min

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Tension autour d’un terrain du quartier Lanoiyiri de Ouagadougou entre d’anciens résidents et un pasteur : La version du pasteur Patrice Tiéndrébéogo

La soirée du samedi 22 février 2020 a été mouvementée au quartier de Lanoiyiri de Ouagadougou. Des individus, se réclamant anciens résidents de la zone, ont sommé le pasteur Patrice Tiéndrébéogo de la Mission biblique internationale d’intercession et d’évangélisation (MBIIE) de quitter son terrain. Pourtant, l’homme de Dieu affirme détenir les documents qui attestent qu’il est le propriétaire du lopin de terre. Après plusieurs jours de démarches infructueuses pour entendre la version du pasteur, nous avons dû publier un premier article avec uniquement le point de vue des résidents. A la suite de cet article, nous avons enfin pu rencontrer le pasteur Tiendrébéogo pour mieux comprendre ce qui l’oppose aux résidents du quartier Lanoiyiri.

Selon les explications du pasteur, après les inondations du 1er septembre 2009, l’Etat avait procédé au dédommagement des personnes affectées, en leur octroyant des parcelles à Yagma pour leur permettre de se réinstaller. Aussi, la zone a été déclarée inhabitée. C’est ainsi que le pasteur Patrice Tiendrébéogo a décidé, en 2010, d’entreprendre des démarches pour développer le volet social de son église, afin de venir en aide les enfants déshérités. Avec les démarches auprès de l’administration, l’église a été attributaire officielle du terrain. « Depuis 2010, je suis le propriétaire du terrain et j’ai même l’attestation d’attribution », clame le pasteur Patrice Tiendrébéogo.

Il ne comprend donc pas pourquoi certaines personnes l’empêchent de délimiter son terrain. L’une des explications, selon le pasteur, c’est que, dans la zone, « certains bénéficiaires, après avoir vendu leurs parcelles, reviennent encore pour se réinstaller ». Et au vu de ce retour, des individus, après un entretien avec le maire de l’arrondissement 11, Ibrahim Maré, lui ont conseillé de délimiter sa zone.

« C’est à partir de cette rencontre que j’ai décidé de prendre ce qui m’appartient et de laisser le reste à d’autres », a affirmé le pasteur Patrice Tiendrébéogo.
Il affirme s’être rendu à la Direction de la topographie de Ouagadougou avec les documents, afin de pouvoir délimiter son terrain par le bornage.

« Quand les techniciens sont arrivés pour commencer le travail, quelques instants après, deux personnes sur une moto sont arrivées. Il s’agit d’Idrissa Compaoré surnommé ‘‘Koro Dris’’, et Ilboudo Moussa. Ils ont commencé à menacer et à proférer des injures. Du lieu de bornage, ils ont continué à l’église et ils ont menacé de brûler l’église le dimanche », confie le pasteur.

Suite à cet incident, le pasteur s’est rendu à la mairie pour montrer au maire les documents en sa possession qui témoignent qu’il est le propriétaire du domaine. Le maire a donc pris contact avec les anciens résidents pour leur apporter la preuve que le terrain appartient au pasteur. Mais, déclare Patrice Tiendrébéogo, même avec les preuves, les menaces continuaient. Pis, le vendredi 28 février 2020, un groupe est venu défoncer la porte de l’église et menacer d’y mettre le feu.

« Et c’est là que j’ai osé faire ce que je n’ai jamais fait de ma vie : attaquer quelqu’un en justice. J’ai décidé de saisir le procureur du Faso et l’affaire a été transférée en justice afin de taire toutes les divergences. Ainsi, elle sera jugée au pénal parce que nous sommes dans nos droits et certains veulent nous empêcher », a expliqué le pasteur.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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