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Burkina : « Ne pas inclure les 30% de quota jeunes dans le texte qui sera adopté le 5 décembre, c’est exclure plus de la moitié de l’électorat », selon le Balai citoyen

Publié le jeudi 28 novembre 2019 à 23h20min

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Burkina : « Ne pas inclure les 30% de quota jeunes dans le texte qui sera adopté le 5 décembre, c’est exclure plus de la moitié de l’électorat », selon le Balai citoyen

Le Balai citoyen a organisé, le jeudi 28 novembre 2019, une conférence de presse à son siège. Ce face-à-face avec les journalistes était une occasion pour faire le bilan des activités menées dans le cadre du programme « Alliance jeunes et parlementaires », lancé en avril 2018 avec le soutien financier de l’ONG Oxfam. C’était aussi une opportunité pour tracer les perspectives pour la poursuite des activités.

« Alliance jeunes et parlementaires » est un projet pilote de 24 mois qui vise une meilleure prise en compte des intérêts socioéconomiques et politiques des jeunes dans les instances de prise de décisions. Il bannit toute forme de discrimination basée sur le sexe, le handicap, l’origine socio-professionnelle et politique des participants. Après 20 mois d’exécution dudit projet, le Balai citoyen a jugé nécessaire de faire une halte afin de dresser le bilan des réalisations. C’est dans cette optique, qu’il a convié les hommes de médias dans ses locaux, à Ouagadougou.

Au titre de la première phase du projet qui a démarré en avril 2018 et pris fin en septembre 2019, 202 jeunes femmes et hommes de Bogandé, Dori, Pô et Ouagadougou dont l’âge varie de 17 à 30 ans, ont bénéficié de diverses formations ; 12 immersions ont permis aux jeunes du projet d’être des observateurs pendant plusieurs auditions de commissions à l’Assemblée nationale (AN), a relevé le chargé de projet, Kiswendsida Yambré.

Outre cela, les jeunes du projet ont défini trois objectifs de plaidoyer en vue de contribuer à plus de représentativité des jeunes à l’AN et rapprocher les députés de la population. Il s’agit de l’adoption d’un quota jeunes de 30% sur les listes de candidatures aux législatives de 2020 ; le recrutement de 127 jeunes assistant(e)s parlementaires et la couverture de la radio du parlement aux 45 provinces du pays. Pour ce faire, diverses actions ont été menées dont des audiences et des activités de plaidoyer dans les quatre villes. Toujours au titre du bilan, la deuxième phase du projet qui a démarré en janvier 2019 pour s’achever en mars 2020 est, de l’avis de M. Yambré, une continuité des activités menées au cours de la première phase. Elle couvre les villes de Koudougou et Tenkodogo.

En termes de perspectives, des activités d’envergure sont prévues dans les semaines à venir afin de mobiliser plus de jeunes autour des objectifs de plaidoyers. Au nombre de celles-ci figure une campagne nationale avec des jeunes des six localités du projet, ainsi que la jeunesse militante des partis politiques. Le rendez-vous est fixé les 7 et 8 décembre prochains à Koudougou. A Tenkodogo, le Balai citoyen ambitionne organiser une campagne de sensibilisation sur le processus électoral au profit de la jeunesse. Le but ultime de l’ensemble des actions de plaidoyer est de concourir à l’adoption d’un quota jeunes de 30% sur les listes de candidatures aux élections législatives de 2020.

Actuellement, un projet de loi est en examen à l’Assemblée nationale mais le texte ne précise pas la place réservée aux jeunes femmes et jeunes hommes. Selon le chargé de projet, il s’agit d’une grave omission et d’une injustice faite à 72% des Burkinabè, qui aspirent aussi, à contribuer au développement de leur pays.

A la question de savoir si le quota jeunes n’a pas un caractère discriminatoire, le vice-président du Cercle des juristes pour la vulgarisation du droit, Mouhyiddine Ouédraogo, répond : « Il y a une discrimination mais ce genre de discrimination est positif. Beaucoup de conventions internationales encouragent à ce qu’il ait plus de discrimination positive pour permettre à certaine couche de la population de participer aux instances de prise de décisions ».

De son côté, le chargé de communication de l’AJP, Hassimi Zouré, pense que l’Assemblée nationale peut se donner les moyens qu’il faut pour l’effectivité de l’extension de la couverture médiatique de la radio du parlement. En rappel, une convention-cadre a été signée en janvier 2019 avec l’AN pour la mise en œuvre des activités du projet AJP.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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