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Syndicat burkinabè des magistrats : Arrêt sur 20 années de combat pour une justice indépendante

Publié le mardi 5 novembre 2019 à 17h00min

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Syndicat burkinabè des magistrats : Arrêt sur 20 années de combat pour une   justice indépendante

Le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), une des trois organisations syndicales de la profession, a commémoré, le samedi, 2 novembre 2019, son 20e anniversaire. Un arrêt de bilan et de perspectives placé sous le thème : « Le SBM : 20 ans de lutte pour une magistrature indépendante, efficace et crédible ».

« Depuis sa création, le Syndicat burkinabè des magistrats a toujours fait l’effort d’avoir pour boussole, les objectifs qu’il s’est fixé ; peu importe l’époque et peu importe la personne à la tête du ministère. Cette constance et cette fidélité à ses objectifs lui ont permis de surmonter toutes les difficultés rencontrées depuis sa naissance et de s’insérer dans le milieu judiciaire comme un syndicat dont la contribution qualitative ne peut, sous peine d’exposer sa bonne foi, être contestée », rapportent plusieurs confrères de la place des propos à l’ouverture du secrétaire général du SBM, Moriba Traoré.

Moriba Traoré, secrétaire général du SBM

Il s’est donc réjoui de l’apport du syndicat pour le bon fonctionnement de l’institution judiciaire, relevant que le SBM marche toujours dans le canal des objectifs qu’il s’est fixé depuis sa création, il y a deux décennies. Il s’agit, notamment, de la défense des intérêts matériels et moraux des magistrats, de l’indépendance de la justice, la promotion du droit et des institutions judiciaires et la dernière (et non des moindres) qui est de poursuivre l’unité des magistrats, lit-on dans les colonnes de confrères. Des acquis qu’il dit placer également dans la synergie d’action entre les autres organisations de la justice, notamment des syndicats de magistrats.

« Sur le terrain de la défense des intérêts moraux et matériels des magistrats, de l’indépendance de la magistrature, de l’unité des magistrats, on a fait des bonds significatifs et je pense que le SBM a une grande part contributive. Tout ne peut pas être mis à l’actif du SBM, mais dans ce combat qui a permis d’engranger des avancées significatives, il y a une part significative du SBM, même s’il faut ajouter la part des autres syndicats de la magistrature et des syndicats hors du milieu judiciaire », capitalise le secrétaire général du SBM, Moriba Traoré.

Me Halidou Ouédraogo (2ème à partir de la gauche)

C’est également dans ce sens qu’est allé maître Guy Hervé Kam, premier secrétaire général du SBM, pour qui, le travail du syndicat a permis d’engranger des acquis, surtout en ce qui concerne l’indépendance de la justice (signalons au passage que Me Kam a démissionné de la magistrature en décembre 2006).
A l’en croire, c’est la dynamique de la quête de l’indépendance de la justice qui a conduit à la création du SBM, en octobre 1999.

« Le 16 décembre 1998, dans la marche pour l’affaire Norbert Zongo, la population a attaqué la justice, et ces attaques étaient récurrentes. Au niveau des magistrats, nous nous sommes dit que, puisqu’il n’y avait pas de répondants du côté des magistrats à travers les syndicats existants, il fallait créer un syndicat pour qu’ensemble les magistrats puissent se donner la main et arracher leur indépendance, parce que nous croyons que cette indépendance-là, personne ne l’aurait donnée de gaieté de cœur aux juges et que c’était à eux de se battre pour cela. Pour cela, il fallait un cadre organisé pour le faire. (…). », retrace Guy Hervé Kam, pour qui, il est tout à fait possible pour un magistrat d’exercer sa profession avec toute la rigueur qu’il faut, sans exposer sa carrière.

Me Guy Hervé Kam, premier secrétaire général du SBM

« Depuis la transmission du flambeau, il n’y a pas eu de défaillances dans la lutte des magistrats pour l’indépendance de la magistrature », scrute l’ancien porte-parole du mouvement Balai citoyen, Me Kam.

L’avocat encourage les magistrats à travailler à donner à la justice burkinabè, « un visage humain ». Ce qui implique que les hommes qui l’animent soient conscients du fait qu’une indépendance sans responsabilité est un danger pour les citoyens.

Cet arrêt commémoratif a été marqué par des communications autour des thèmes suivants : « mouvement syndical et l’indépendance de la justice » ; « droit et juge » ; « le juge de demain » et enfin « le juge burkinabè a-t-il tout pris à la république ? ».

La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence effective des responsables des deux autres syndicats à savoir, le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) et le Syndicat burkinabè des Magistrats (SBM), de leaders syndicaux de la Fonction publique et de figures du monde judiciaire et de défense des droits de l’Homme, à l’image de l’ancien président du MBDHP ((Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples), l’avocat Halidou Ouédraogo.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2019 à 19:00, par Indjaba En réponse à : Syndicat burkinabè des magistrats : Arrêt sur 20 années de combat pour une justice indépendante

    Felicitation au syndicat des magistrats qui est assez responsable. Le seul moyen pour vous de garder cette independance c’est d’eviter la corruption en votre sein , c’est d’etre audacieux, c’est d’etre travailleur , c’est de ne dire que le droit, c’est d’eviter de soutenir des positions syndicales ou politique au lieu de dire le droit. C’est d’eviter certaines declarations potentiellement compromettantes comme celle que vous avez faite en son temps pour supporter les GSP radiés.

  • Le 6 novembre 2019 à 08:26, par Le réaliste En réponse à : Syndicat burkinabè des magistrats : Arrêt sur 20 années de combat pour une justice indépendante

    A mon avis, il était plus réaliste que les magistrats au Burkina Faso aient un seul syndicat. Cela prouvait qu’ils étaient d’abord entre eux afin de mieux dire le droit et contribuer de façon collégial à sensibiliser les autres organisations syndicales ainsi que les populations au respect des lois règlements du pays. Etant divisés en trois structures syndicales, nos magistrats n’arriveront jamais à satisfaire les justiciables, ni à être très utiles aux populations surtout celles les plus démunies.

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