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Dédougou : Solidar Suisse et l’OCADES se mobilisent contre le travail des enfants dans les champs de coton

Publié le lundi 28 octobre 2019 à 09h30min

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Dédougou : Solidar Suisse et l’OCADES se mobilisent contre le travail des enfants dans les champs de coton

Ce vendredi 26 octobre 2019, dans la salle polyvalente Mgr-Judes-Bicaba, a eu lieu le lancement officiel du projet « Promotion de l’abandon du travail des enfants dans les champs de coton (PATEC) ». C’est Solidar Suisse et l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES) des diocèses de Dédougou et de Banfora qui vont mettre en œuvre ce projet qui ambitionne de dire non à l’exploitation des enfants dans les champs de coton. Programmé sur une période de 16 mois, le projet va mobiliser plus de 350 millions de F CFA qui seront investis dans les communes de Dédougou, Tchériba, Yé dans la région de la Boucle du Mouhoun, et dans la commune de Tiéfora dans les Cascades.

C’est avec les autorités administratives, coutumières et locales d’une part et, d’autre part, les acteurs et les partenaires de la filière coton des régions de la Boucle du Mouhoun et des Cascades que l’atelier de lancement officiel du projet Promotion de l’abandon du travail des enfants dans les champs de coton (PATEC) s’est tenu dans la matinée du vendredi 25 octobre 2019, dans la salle polyvalente Mgr-Judes-Bicaba, au Centre Benkagni. C’est le haut-commissaire de la province du Mouhoun, Balili Badjel, qui a présidé la cérémonie de lancement en lieu et place du gouverneur empêché. Le haut-commissaire était entouré au présidium par les premiers responsables de l’OCADES Caritas de Dédougou et Banfora, et Dieudonné Zaongo, représentant pays de Solidar Suisse.

Le mot de bienvenue a été prononcé par le secrétaire exécutif de l’OCADES Caritas Dédougou, l’abbé André Toé. Il a souhaité que ce projet en faveur des enfants, et par extension en faveur de l’avenir, soit un plein succès et atteigne les résultats escomptés. Après cette intervention, c’est le représentant pays de Solidar Suisse qui a adressé son allocution à l’assemblée. Dieudonné Zaongo a, d’entrée de jeu, traduit sa reconnaissance et sa gratitude aux partenaires du projet. Il a présenté son institution en ces termes : « Solidaire Suisse est une ONG suisse qui s’engage pour une société plus juste sur le plan social, politique et économique ».

Cette ONG est présente au Burkina depuis maintenant 45 ans. Dans son programme de coopération au Burkina Faso, elle se fonde sur trois thèmes prioritaires que sont l’éducation de base multilingue formelle, le sous-programme Démocratie et participation et le sous-programme Travail décent avec plusieurs composantes dont le volet Lutte contre le travail des enfants. C’est dans ce sous-programme que s’inscrit le projet qui sera mis en œuvre par Solidar Suisse et localement par les OCADES de Dédougou et Banfora.

Du choix de la zone d’intervention

Selon le représentant pays de Solidar Suisse, le projet PATEC a été une réalité grâce à un travail de terrain commandité par l’ONG en 2016 et réalisée par le Centre d’études, de recherches, et de formation pour le développement économique et social (CERFODES) dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun sur le phénomène du travail des enfants dans les champs de coton. Les conclusions de cette étude ont montré qu’il demeure de nombreux défis à relever. A titre d’exemple, 60% des enfants travaillant dans les champs de coton ne disposent d’aucune protection. Par ailleurs, un partenaire de Solidar Suisse a mis en œuvre, en 2018, un projet pilote de sensibilisation basée sur l’approche Risques, attitudes, normes, capacités et autorégulation (RANAS).

Ce sont ces résultats sur le terrain qui sous-tendent le présent projet qui aura pour but d’apporter des alternatives aux producteurs quant aux risques et aux contraintes liées à l’utilisation des enfants dans les champs de coton et aussi pour promouvoir une culture durable du coton.

De la mise en œuvre

Dans la mise en œuvre de ce projet financé par la Coopération internationale allemande (GIZ) avec le soutien financier du ministère fédéral allemand de la Coopération économique, les équipes travailleront dans les communes de Dédougou, Tchériba et Yé dans la région de la Boucle du Mouhoun, mais aussi dans la commune de Tiéfora dans la région des Cascades.

Pour atteindre l’objectif global qui est de contribuer à lutter contre le travail des enfants dans le secteur du coton au Burkina Faso, quatre axes stratégiques ont été indentifiés à savoir « le développement d’un mécanisme de veille, d’alerte et de suivi, la sensibilisation des producteurs et des enfants, le développement d’une forte alternative d’éducation et de formation des parents et des enfants, le développement d’opportunités de diversification de sources de revenus pour les producteurs ».

Après la présentation du contenu du projet, les participants ont salué la pertinence de ce projet dans un contexte où la protection de l’enfant est plus qu’une nécessité. C’est ce qui a motivé d’ailleurs la pleine participation saluée par la Direction de la protection de l’enfance du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire et par la Direction de la lutte contre le travail des enfants du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale.
L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina a tenu à saluer la mise en œuvre de ce projet qui va contribuer à limiter, voire éradiquer l’exploitation des enfants dans les champs de coton.

Ainsi, Eloi Bazié, le représentant de la SOFITEX Dédougou, a exprimé sa joie en ces mots : « Je me réjouis de voir que ce projet viendra contribuer à lutter contre le travail des enfants, à promouvoir les bonnes pratiques agricoles ».

Après les mots de reconnaissance et de remerciement de l’abbé Charles Rodolphe Sib, directeur exécutif de l’OCADES Banfora, et du représentant pays de Solidar Suisse, le haut-commissaire a mis fin aux travaux aux environs de 12h30.

D. LAWALI

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Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2019 à 12:25, par Antou En réponse à : Dédougou : Solidar Suisse et l’OCADES se mobilisent contre le travail des enfants dans les champs de coton

    Bonjour et merci pour cet article. Je veux juste comprendre : quand ces ONG et autres viennent nous parler de travail des enfants dans les champs de coton, ils parlent d’enfants de quel âge ? Vous pensez qu’un cotonculteur sérieux va laisser son champ à la merci des morveux comme vous voulez nous le faire comprendre ?
    Par ailleurs dites nous, un paysan qui ne vit que du fruit de la culture( toutes espèces confondues) vous lui demandez d’épargner son fils de ce travail, et que deviendra cet enfant ? Faut-il attendre que ce dernier ait 15 ou 20 ans avant de travailler au champ ?
    Vaut mieux relativiser les choses et orienter les actions vers d’autres aspects qui ont trait au bien être de l’enfant et même de la cellule familiale.
    Avez vous pensez au devenir de ces millier d’enfants déplacés aujourd’hui ? Le rebondissement psychologique dans les cinq ,dix ans à venir, y a t-il des mesures qui sont prévues ?

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