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Relations France-Afrique sous Chirac : « Une politique de dominés à dominants et ça a toujours été ainsi », Moussa Zerbo, député de l’UPC

Publié le jeudi 26 septembre 2019 à 15h00min

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Relations France-Afrique sous Chirac : « Une politique de dominés à dominants et ça a  toujours été ainsi », Moussa Zerbo, député de l’UPC

Lefaso.net : Quand on parle de la Françafrique, que retenir du président Chirac ?

Moussa Zerbo : C’est un homme que j’ai personnellement connu tout comme le président Mitterrand. Nous avons vu qu’ils avaient plus ou moins les mêmes politiques. Vous savez que la politique de la France envers l’Afrique, ça n’a véritablement pas changé ; ça a toujours été les mêmes politiques, une politique de dominés à dominants et ça a toujours été ainsi.

Avec Chirac, on peut dire que c’est quelqu’un qui avait montré une certaine bonne volonté de pouvoir apporter des changements en Afrique. Mais au final, le résultat escompté n’a pas été celui qu’on attendait. On retient de lui un grand homme politique qui a beaucoup fait pour son pays et également pour les pays d’Afrique même si cela reste un peu discutable.

Pourtant, le renouveau politique de la rupture totale de la Françafrique a été annoncé par Macron à Ouagadougou ?

Parler d’une rupture de la Françafrique, vous savez que les discours restent les discours et les faits sont têtus. Nous attendons de voir véritablement la matérialisation sur le terrain. Sinon de façon générale, la politique française envers ses anciennes colonies n’a pas véritablement changé. Nous attendons de voir toujours comment cela se matérialisera sur le terrain.

Au même moment, la jeunesse africaine décrie de plus en plus la présence française en Afrique ?

Cela est dû à plusieurs facteurs, parce qu’il un certain nombre de faits, notamment les faits liés à l’aspect sécuritaire. Si vous prenez un peu au Mali, des voix commencent à s’élever ; les gens ne comprennent pas comment la France peut être présente, avoir de la logistique sur le sol africain et qu’on ne sente pas véritablement les choses bouger.

D’une certaine façon, on a le sentiment que la France ne joue pas franc- jeu et certains vont même jusqu’à les traiter de complices. Vrai ou faux, je pense que je ne suis pas technicien en la matière ; je n’ai pas mené des investigations en la matière qui puissent me permettre d’infirmer ou de confirmer. Mais qu’à cela ne tienne, je pense que c’est un sentiment qui est ressenti par la jeunesse africaine, de voir carrément s’opérer cette rupture avec les anciennes pratiques qu’on a avec la France .

Interview réalisée par edouard Samboé
Lefaso.net

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