A 8h, la cathédrale était déjà bondée de fidèles catholiques, et d’autres confessions religieuses. Ils sont venus assister aux vœux de fidèles, de servir à vie la Communauté du chemin neuf. Sur leur visage se dégageait une fierté d’être les élus du jour. Tout de blanc vêtu, comme pour témoigner de la pureté de leur cœur et de leur bonne volonté, ils se sont engagés totalement dans le moule de la communauté. Après les dernières installations et les informations ordinaires, c’est à 9h que la procession débuta. Une procession composée de plusieurs religieux, essentiellement venus de la Côte d’Ivoire (Rodrigue Yapi, celui qui doit être ordonné prêtre est Ivoirien).

Rodrigue Yapi

« Que celui qui doit être ordonné prêtre avance »

« Que celui qui doit être ordonné prêtre avance ». C’est cette appellation symbolique pour l’Eglise catholique, et utilisée pendant les ordinations presbytérales, que Monseigneur Léopold Ouédraogo a prononcée d’entrée de jeu. « Adsum : Me voici », dira celui qui doit être ordonné prêtre, Rodrigue Yapi.

Après un rappel des atouts et du charisme de Rodrigue Yapi, fait par le père François Michon, responsable international de la Communauté du chemin neuf, Monseigneur Léopold Ouédraogo l’a déclaré apte à être ordonné prêtre, en ces termes : « Après concertation avec tes premiers responsables, et guidé par l’Esprit saint, nous te déclarons apte à devenir prêtre ». Et ce fut un tonnerre d’ovations et de cris de joie dans la grande famille Eglise.

Le couple Ézéchiel et Claudine Hébié

A la suite de Rodrigue Yapi, 7 autres fidèles ont prononcé leurs vœux d’engagement à vie dans la communauté. Ce sont Dominique Solange Assalé, Christine Assi, Jean Doulkom, Ezéchiel et Claudine Hébié, Abraham Méhizan, Wendyam Viviane Perpétue Tapsoba et Albert Zongo.

Parmi ces appelés de Dieu, l’histoire d’Ezéchiel et Claudine Hébié retient l’attention. En effet, c’est un couple qui a traversé des moments difficiles, au point d’envisager même le divorce. C’est alors que le couple se rendit à la Communauté du chemin neuf pour avoir ce que Claudine Hébié appelle « un divorce réussi ».

Mais après une retraite à Cana au sein de la communauté, le couple décide alors de rester uni, et même de s’engager au sein de la communauté. Dès lors, il ne quitte plus la communauté. « Nous invitons donc tous les couples à confier leur mariage à Dieu et à s’approcher aussi des communautés pour prendre conseil par moment. Des difficultés, il en existe, mais avec la prière tout finit par s’arranger. Aujourd’hui, nous rendons grâce à Dieu pour ce qu’il a fait pour nous », a témoigné Ezéchiel Hébié.

Jean Doulkom

Des élus heureux de s’être engagés

A la fin de la célébration, les élus ont manifesté leur joie à travers des pas de danse exécutés dans la cour de la cathédrale. Pour eux, l’appel du Seigneur est d’abord un sentiment de joie en raison du service qu’ils se doivent de rendre. Pour Rodrigue Yapi, « quand le Seigneur appelle, c’est toujours grand. Au fond, son appel nous dépasse. Il a rejoint le désir le plus grand qui est en moi, qui aujourd’hui me donne beaucoup de joie de pouvoir me donner et donner, et surtout d’être au service de l’homme ».

Jean Doulkom lui aussi éprouve des sentiments de joie : « C’est une bénédiction que le Seigneur m’a donnée. Je prie par ailleurs que le Seigneur apporte la paix dans mon pays, que le Seigneur puisse toucher les cœurs de ceux qui croient qu’ils font un bon combat, pour que mon pays puisse retrouver la paix ».

Monseigneur Léopold Ouédraogo a quant à lui salué l’initiative de Rodrigue Yapi. En effet, il a choisi de se faire ordonner prêtre sur le sol burkinabè. Pour Monseigneur Léopold, « c’est une preuve de fraternité et cela nous fait savoir que pour suivre le Christ, il faut par moment s’oublier et penser à l’intérêt de l’autre. En ce moment on ressort enrichi ».

En rappel, la Communauté du chemin neuf est née d’un groupe de prière en 1973 à Lyon, en France, et est arrivée au Burkina en 1997. C’est une Communauté catholique à vocation œcuménique. Elle compte aujourd’hui près de 2000 membres dans une trentaine de pays, qui ont choisi de vivre « pauvres et humbles pour se mettre au service de l’Eglise et du monde ». Son fondateur est le père Laurent Fabre.

Judicaël DOULKOM (stagiaire)
Lefaso.net