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Complexe Pô-Nazinga-Sissili : La biodiversité en danger

Publié le vendredi 16 août 2019 à 00h09min

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Complexe Pô-Nazinga-Sissili : La biodiversité  en danger

L’écosystème du corridor biologique reliant le Parc national Kaboré-Tambi (PNKT) à la forêt classée/Ranch de gibier de Nazinga (FC/RGN) est en danger sous l’effet des menaces anthropiques. Tel est le constat fait par le groupe de plaidoyer conduit par l’ONG Naturama en juillet 2019 dans les localités de Gon-Boussougou, Zoaga, Zabré, Ziou et Pô. Face à cette dégradation avancée de l’écosystème, il est nécessaire de prendre des dispositions pour sauver ce sanctuaire de diversité biologique.

Le complexe Pô-Nazinga-Sissilli (PONASI), qui constitue un refuge et des voies de migration pour beaucoup d’animaux vulnérables ou menacés, en l’occurrence les éléphants, est aujourd’hui en danger. De nos jours, ce complexe subit de plein fouet l’action des hommes, mettant ainsi en danger la biodiversité. L’occupation de la faune sauvage par les hommes, les diverses formes d’exploitations néfastes des ressources naturelles sont autant de menaces.

Cette situation peu reluisante a un impact sur les ressources naturelles et alimente en retour la pauvreté des communautés par un processus de dégradation de la base de production.

Cette dégradation continue met en danger les écosystèmes qui composent le complexe, à savoir l’eau, la biodiversité et la résilience climatique. « Donner une protection à cette partie, c’est permettre à des communautés de revivre à travers les opportunités qu’offre le corridor en matière de retombées économiques », a souligné Emile Ouanré, ressortissant de Zoaga.

En effet, une étude sur la gouvernance de l’eau et de la biodiversité a fait ressortir plusieurs préoccupations concernant le corridor biologique. Elle révèle une surexploitation du bois de chauffe dans la commune rurale de Ziou, des conflits hommes-éléphants du fait de la proximité de quelques champs et surtout l’occupation de la zone tampon du corridor par divers acteurs (éleveurs, agriculteurs, maraîchers).

Dans un contexte marqué par le changement climatique qui accroît la vulnérabilité des écosystèmes, il est indispensable pour les autorités en charge du volet environnement de conjuguer leurs efforts avec d’autres partenaires pour résoudre l’équation environnementale du PONASI. Pour l’agent des Eaux et forêts, le sergent Batté Nagoam, « doter le corridor de statut va permettre de mieux exécuter le travail sur le terrain ».

Des engagements forts ont été pris dans ce sens. Cependant, les acteurs ont du mal à prendre des décisions pour protéger cette biodiversité naturelle. Comme l’opinion burkinabè s’est levée pour dire non au fameux projet qui allait mettre en danger la forêt de Kua, il est aussi nécessaire de contrer la dégradation avancée de l’écosystème du PONASI.

La protection de cet écosystème contribue au bien-être des populations locales et permet d’atténuer les conflits hommes-faune, de valoriser le potentiel écotouristique de la zone. Elle va aussi assurer la fourniture durable de biens et services environnementaux au bénéfice des communautés riveraines et d’offrir des opportunités socio-économiques aux populations.

En rappel, ce corridor de migration a été créé à la faveur de la composante Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) du projet de Partenariat pour l’amélioration de la gestion des écosystèmes naturels (PAGEN). Avec cet espace, les animaux ont la possibilité de migrer entre le Burkina et le Ghana.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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