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Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : « 90% des filles n’ont pas la possibilité de changer leurs serviettes hygiéniques à l’école »

Publié le lundi 3 juin 2019 à 07h30min

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Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : « 90% des filles n’ont pas la possibilité de changer leurs serviettes hygiéniques à l’école »

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales et ses partenaires ont célébré l’édition 2019 de la Journée internationale de l’hygiène menstruelle sous le thème « Il est temps d’agir ». C’était ce jeudi 30 mai 2019 au lycée Yamwaya de Ouahigouya.

C’est une journée qui a été placée sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale et sous la co-présidence des ministres en charge de l’Eau et de l’Éducation nationale. L’organisation de cette activité a connu la présence effective de diverses autorités de la région, du maire de la commune de Ouahigouya et des acteurs de l’éducation. L’objectif principal étant d’accroître la mobilisation sociale sur l’importance de la Gestion hygiénique des menstrues (GHM) en milieu scolaire et communautaire.

Le plateau omnisport du plus grand établissement secondaire de la cité de Naaba Kango a été pris d’assaut par des scolaires venus des différents établissements de la ville pour mieux comprendre la problématique des menstrues, phénomène naturel dans la vie d’une femme jusqu’à la ménopause. Animations, prestations d’artistes, théâtre de sensibilisation sur la gestion hygiénique des menstrues, remise de kits de nettoyage, visite de stands d’exposition d’associations et d’ONG spécialisées dans le domaine de la GHM étaient au programme de cette journée célébrée au Burkina Faso depuis 2014.

Apporter des réponses durables à la gestion hygiénique des menstrues

Oméa Ouédraogo, porte-parole des filles à cette manifestation, a livré un message de plaidoyer adressé aux décideurs afin qu’ils les aident à gérer convenablement leurs cycles menstruels. Pour mademoiselle Ouédraogo, l’insuffisance de toilettes pour femmes et de dispositifs de lavage de mains dans les établissements ne favorisent pas une gestion hygiénique des menstrues. Elle a donc saisi l’opportunité pour demander aux gouvernants et aux partenaires de les aider à lever le tabou sur les menstrues et à obtenir du matériel adéquat pour assurer leur hygiène menstruelle.

Pour Dr Anne Vincent, représentante résidente de l’UNICEF au Burkina, le thème de cette année interpelle chacun à plus d’engagement pour accompagner les femmes et les filles à trouver des solutions durables pour la gestion hygiénique des menstrues. « 83% des filles, lorsqu’elles ont leurs règles, participent moins aux cours ; 21% sont absentes et 90% n’ont pas la possibilité de changer leurs serviettes hygiéniques à l’école », laissera-t-elle entendre, se référant aux résultats d’une étude menée au Burkina et au Niger.

Pour ce faire, elle a invité à aller au-delà des paroles pour permettre à toutes les filles d’avoir accès aux informations, aux installations et aux autres matériaux dont elles ont besoin pour gérer leurs règles dans l’intimité, la sécurité et la dignité. « Je vous renouvelle ici l’engagement de l’UNICEF aux cotés de l’État burkinabè à soutenir les actions en faveur de la promotion de l’hygiène menstruelle, conformément à l’ODD6, et à soutenir les objectifs de développement durable relatifs à la santé, à l’éducation et à l’égalité des sexes d’ici l’horizon 2030 », a rassuré Dr Anne Vincent.

L’engagement de tous les acteurs est requis

Le Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’Éducation, a, de prime abord indiqué qu’il accordait un intérêt particulier à cette journée mondiale. Pour le Pr Ouaro, il est temps d’agir car au regard des impacts sur la performance des filles à l’école, des actions fortes sont nécessaires. Le ministre indiquera que son département s’y attelle.

Pour preuve, il a évoqué entre autres l’élaboration d’outils de communication sur les menstrues et d’un module de formation des acteurs de l’éducation. « J’exhorte la communauté éducative, qui a le soutien de l’UNICEF, à s’engager pour la réussite des activités de promotion de la GHM dans les établissements », a lancé le ministre.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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