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Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

Publié le lundi 6 mai 2019 à 22h55min

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Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

De Yirgou, on en reparle. Une mission conjointe Commission nationale des droits humains (CNDH) et Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a séjourné du 15 au 22 février 2019 dans cette localité qui a fait l’amère expérience d’un massacre communautaire en début d’année. Ce 6 mai à Ouagadougou, les enquêteurs étaient face à la presse pour révéler ce qu’ils ont vu, entendu, et ce qu’ils recommandent à l’Etat pour panser les plaies déjà ouvertes, et éviter d’autres drames de la même nature.

Connaitre les causes profondes du massacre de Yirgou pour prévenir de tels drames. Prendre des mesures immédiates pour préserver la dignité des victimes et alléger leurs souffrances. C’est ce qui a sous-tendu la mission conjointe de deux structures. La Commission nationale des droits humains (CNDH) en tant qu’institution de promotion , de protection et de défense des droits humains, et la structure chargée de la réconciliation nationale (HCRUN) , ont mis en synergie leurs efforts afin de faire un diagnostic de la situation et de proposer des mesures urgentes en vue de la sauvegarde des liens sociaux .

Pour ces deux organismes, le drame de Yirgou interpelle toutes les consciences individuelles et collectives, au niveau local comme national. Il interpelle en particulier l’Etat burkinabè quant à sa capacité d’anticipation, de prévention et de gestion républicaine.

Le président du HCRUN, Léandre Bassolé, et Namoano Kalifa Yemboado Rodrigue, président du CNDH, étaient face à la presse avec leurs différentes équipes pour la restitution de leur mission conjointe. Du 15 au 22 février, les équipes des deux structures ont fait immersion dans 7 localités, comprenant l’épicentre du drame et les localités environnantes. Il s’agit de Yirgou, Bagrin, Korko, Foubè, Biguélé, Barsalogho, Kaya. 150 personnes au total ont été enquêtées. « L’objectif de la mission n’était pas d’aller chiffrer les victimes. En matière de droit humains, lorsqu’une seule personne perd la vie, c’est déjà grave », a prévenu Namoano Kalifa Yemboado Rodrigue, président du CNDH tout en précisant que c’est l’ampleur du phénomène qui leur importait.

Il s’est agi de « faire l’état des lieux des violations et atteintes diverses aux droits humains dans le cadre du drame de Yirgou, d’évaluer les initiatives en cours pour y apporter des solutions », a expliqué Léandre Bassolé qui a lu la déclaration liminaire. En sus de cela, la mission s’est attelée à établir les circonstances qui ont mené aux abus allégués dans la localité de Yirgou ; à collecter des informations sur la situation et les abus aux droits de l’homme commis ; à évaluer les réponses apportées aux besoins des populations dans les camps de déplacés ; à formuler des recommandations.

La responsabilité de l’Etat

Les conférenciers ont noté des violations graves aux droits à la vie, à la sécurité, à l’intégrité physique et morale, à la propriété, à la liberté de circulation, à l’éducation, à la santé…

« Les différentes atteintes aux droits humains recensées traduisent l’insuffisante réponse de l’Etat face à l’insécurité qui règne dans la localité, conformément à son obligation de protéger les individus contre les atteintes aux droits humains (…). La lente réactivité des FDS et la tolérance affichée à l’égard des groupes d’autodéfense en armes révèlent un manquement de l’Etat à cette obligation et qui a favorisé l’ampleur des massacres commis », lit-on dans le rapport.

A l’endroit du gouvernement donc, la CNDH et le HCRUN ont recommandé entre autres : la nécessité de diligenter les enquêtes judiciaires pour la manifestation de la vérité sur les événements et entreprendre toute action afin que justice soit rendue ; prévoir un mécanisme d’assistance judiciaire au profit des victimes ainsi qu’un mécanisme de protection des témoins et des victimes ; recenser et prendre en charge les personnes ayant besoin de prise en charge psychologique ; étendre l’assistance humanitaire aux familles d’accueil.

En outre, ils plaident pour l’amélioration de l’aménagement des camps en prévision de la saison des pluies ; l’organisation des campagnes de délivrance gratuite de documents d’état civil et de documents d’identification ; le renforcement du maillage sécuritaire de toute la zone. Aussi, il urge selon les missionnaires, de faciliter le retour des personnes déplacées dans leur village d’origine, de prendre des mesures pour la réouverture immédiate des écoles de la zone, et surtout d’engager une réflexion générale au niveau de l’Etat sur la question des groupes d’auto-défense.

En retour, la CNDH et le HCRUN s’engagent à entreprendre des actions de sensibilisation des populations sur les questions de droits humains , de réconciliation et de cohésion sociale et à assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations.

Il faut vite retisser le lien social brisé suite à ces évènements. Parce que, à en croire les conférenciers, sur le terrain, les communautés peulh et mossi se regardent en chiens de faïence, chacune accusant l’autre d’être à la base du malheur qui s’est abattu. La méfiance est désormais de mise. « Les membres de la communauté peulh sont loin de faire confiance à la communauté mossi. Peu d’entre eux comptent un jour partager un espace commun avec leur agresseur….Du côté des membres de la communauté mossi, la communauté peulh est strictement liée à l’extrémisme violent et est complice de toutes les exactions commises », peut-on lire dans le rapport de la mission conjointe.

Outre la méfiance, il y a le sentiment d’injustice et d’insécurité qui reste prégnant. Les membres de la communauté peulh estiment que l’Etat, notamment le système judiciaire, fait peut d’effort ou pas du tout pour arrêter ceux qui ont initié les représailles pour tuer les peulh. « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches », se désolent certains rescapés.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 mai 2019 à 19:37, par discret En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    A bien écouter les différents collectifs, le HCRUN et autre CNDH c’est comme si la communauté peulh est exempte de tout reproche et que nos frères peulh ne sont que des victimes sur toute la ligne. ATTENTION aux langages irréfléchis de nos autorités. Une représaille est une réaction et non une action. Pourquoi l’autre réagit-il ? Tout burkinabè qui ne veut plus partager d’espace avec les autres burkinabè est libre. Quand un père veut séparer ses enfants en bagarre il doit éviter de chercher à plaire. J’ai trop horreur des termes stigmatisation par-ci stigmatisation par-là, patati patata. Vous attisez le feu sans le savoir car de part et d’autre chaque communauté a perdu des etres chers.

  • Le 6 mai 2019 à 20:13, par Ouedraogo Mahamoudou En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Belle opération.la population est abandonnée.ceux qui connaissent la zone savent qu’il n’ya pas la sécurité.

  • Le 6 mai 2019 à 21:17, par Guimbo En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Vraiment pathétique !!! Puisse Allah en ce mois de caréme reconcilier les coeurs.

  • Le 6 mai 2019 à 21:18, par La vérité En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Il est temps que le gouvernement et le chef de l’Etat prennent leurs responsabilités pour punir les coupables de part et d’autres. Il faut mener des investigations sérieuses et démasquer tous ceux qui ont participé à ce massacre. L’injustice est source de beaucoup de malheur. En outre , il faut mener une opération similaire à Otanpunu au nord. Nous sommes condamnés à vivre ensemble pour pouvoir vaincre les forces du mal sinon nous perirons tous. Les terroristes n’ont pas d’amis.

  • Le 6 mai 2019 à 21:29, par SID PAWALEMDE En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    La CNDH et le HCRUN se moquent de qui ? Dites nous comment le chef de Yirgou a été tué. Même pendant la guerre mondiale, proche de la préhistoire, on n’a pas tué quelqu’un de cette façon. Allez interroger les communautés autres que Peulh de Boukouma, de Liki, de Djika etc.…. Ils vont vous dire que s’il y’avait eu 4 ou 5 Yirgou en plus de Arbinda, le djihadisme allait finir au Burkina car ils se connaissent là-bas sur le terrain. Personne ne vient du Mali ou du Niger pour les exécuter, puis les égorger. Ce sont leurs voisins directs. Alors il n’est pas question de faire quoi que ce soit aux groupes d’auto défenses. A bon entendeur, salut. De la façon dont le chef de Yirgou a été tué, sa famille devait faire un millier de morts en représailles. Celui qui va à Yirgou et qui ne commence pas par déplorer la méthode de mort du Chef et se poser des questions "cette façon de tuer provient de quelle culture ????" Nous n’allons même pas lire son rapport qu’il soit HCRUN ou CNDH.

  • Le 6 mai 2019 à 21:57, par Un Burkinabê En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Quelle honte ! Je ne sais vraiment pas à quoi servent ces 2 structures. Dites la vérité au lieu de jouer à la politique. C’est avec l’argent des contribuables (différents du peuple) que vos structures et leurs membres vivent.

  • Le 6 mai 2019 à 22:39, par Rêem-sinda kaboré En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Souvent lisez bien avant de jeter le sort à l’État.Le sage est celui qui lit à la fois dans les livres et dans la vie. Gandhi ajoute,son exigence pour la verit lui a elle -meme enseigné la beauté du compromis.

  • Le 7 mai 2019 à 02:36, par Le patriote "le vrai" En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Messieurs Léandre Bassolé et Namoano Kalifa Yemboado, vous faites trop d’amalgame. Ici il s’est agi d’une opération de légitime défense. Est-ce que vous avez rendu visite à la famille du défunt chef du village de Yirgou ? Je vous répète qu’il n’y aura pas d’arrestation des gens qui se sont défendus contre des assaillants. Monsieur Léandre Bassolé, si c’est de cette façon que vous conduisez la réconciliation au Faso, on est mal barré et je vous conseille de démissionner pour aller vous reposer. D’ailleurs, la fonctionnalité et la lucidité de votre cerveau à ce stade-ci laissent à désirer.

  • Le 7 mai 2019 à 05:03, par Sidéré En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Face au travail de professionnels qu’ont accompli le CNDH et le HCRUN, la réaction que je qualifierais d’épidermique et de "primitive" des internautes discret, SID PAWALEMDE et Un Burkinabê est telle qu’on n’a pas de mal à imaginer à quelle ethnie ils appartiennent. D’autres vont certainement suivre. Il faut dire qu’avec ce type de mentalité ce pauvre pays n’est vraiment pas tiré d’affaire ...

  • Le 7 mai 2019 à 06:40, par Moktar En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Je comprends pourquoi ces pays sont les derniers de la planète. Ceux qui qui pensent qu’en massacrant les peuls, on arrivera à vaincre le terrorisme se trompent. À l’allure où vont les choses, chaque ethnie risque d’être confinée dans sa zone : les Mossi au centre, les bobos à l’ouest, les gourmantches à l’est, les peuls au nord, etc. La fédération du Burkina Faso. Quelle honte ! Non on ne construit pas pas un pays dans la haine de l’autre. Ah l’intelligence, quand tu nous manque...

  • Le 7 mai 2019 à 06:50, par discret En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    je ne suis jamais intervenu dans ce forum avec des critiques qui peuvent choquer ; car si on ne peut pas construire il ne faut pas détruire. J’aime surtout des internautes comme toudou, ka... pour ne citer qu’eux, mais ils sont nombreux à faire la fierté de ce forum par la maitrise des sujets qu’ils abordent, cela soit dit en passant. Maintenant analysons les élucubrations de ces collectifs : rien qu’à regarder leur composition et leur centre d’intérêt meme le plus quidam des burkinabè sent de l’éthnicisme exacerbé et l’opinion publique est invitée à prendre parti. Cela n’est pas une recherche de vérité et de solution à un problème ; mais pieds joints, des hautes autorités sont attelées comme des bœufs et ne savent plus choisir de mots qui conviennent à la situation. Elles ne parlent que de génocide et de stigmatisation de peulh. Elles oublient meme de noter dans leur galimatias ce que subissent les autres communautés vivant à ARBINDA, LIKI, BOUKOUMA, DJIKA....la CNDH et le HCRUN disent que nos frères peulh s’offusquent de voir porter des armes qui ont servi à les tuer : pathétique !!! Comme le dit sid pawalmdé : les gens se connaissent. Vous pensez qu’à Arbinda, à Liki, à Boukouma, à Djika et à Yirgou les autres victimes ne voient pas circuler leurs bourreaux ? nous nous connaissons tous à Arbinda ici situé entre les 3 colines que je nomme GNOUNI à l’est, WASSA au nord et KOUROU au sud. Boukouma ce havre de paix avec sa mare qui s’étire de Liki au sud à Dempella à 3km de Sikiré au nord. Djika ce centre commercial dynamique situé à une trentraine de km au sud d’Ankouna ce beau village commercial de la commune de Pensa. Ah !!! Yirgou !!! Yirgou !!! à une soixantaine de km au sud de Barsalogho. c’est là qu’un chef a été tué sans état d’ame. Il semblerait que des koglweogo ont quitté Boulsa pour venir faire des représailles. Mes questions : combien de villages habités par des peulh existent entre Boulsa et Yirgou ? les koglweogo se sont-ils arretés dans un seul ? Dirigeants de ce pays, vous avez mal choisi vos qualificatifs au début de ce problème et ils font leur effet logique aujourd’hui. Vous avez forgé dans l’imaginaire collectif de certains bourreaux qu’ils sont des victimes et de là tout se justifie. Je reviens et pardon aux ames sensibles et à ceux qui ne partagent mon opinion.

  • Le 7 mai 2019 à 09:42, par Kado En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    SID-P.... dites moi en quoi la vie du chef est-elle superieure aux plus de 200 autres vies ? Arretez vos pensees sauvages SVP. Il n’y a pas une vie qui soit moins qu’une autre. Il faut changer de mentalité. Nous deplorons la mort tragique du chef et de celle de toutes ces centaines de victimes innocentes. Nous devons plutot prier que Dieu nous vienne en aide pour combattre ce mal qui nous persecute chaque jour.
    Le seul cas de Yirgou mal geré par Roch le disqualifie deja des prochaines elections. Dieu n’est pas dans les calculs politiques et rendra Justice et au chef et a la communauté Peulh.
    Fraternellement !

  • Le 7 mai 2019 à 09:58, par Libre Pensee En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Ecoutez ! HCRUN ou CNDH.c’etait l’ocasion de dire la verité et rien que la verité : Que les Peuls de cette zone arretent de collaborer avec les Djihadistes... Point Barre !

    Ce qui s’est passé est regrettable Certes !

    Au mali c’est la meme situation qui se passe , pourquoi les habitants de ces zones vont s’en prendre au Peuls ?
    Les Peuls sont ils entrain de mettre en pratique les enseignements de KOUFA ?... On tourne avec la verité !!

  • Le 7 mai 2019 à 12:26, par HUG En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Internaute discret, on ne doit pas rendre justice soit même dans un Etat démocratique. Les Kogolwéogos ne sont ni gendarme, ni policier encore moins des militaires. Je ne défends personne c’est juste une analyse.

  • Le 7 mai 2019 à 15:41, par KARIM En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    A tous les peuls ou à ceux qui defendent les peuls ; je dis simplement pourquoi au mali et au Burkina ; ce sont les peuls qui sont soi disant visés par ces actions !!!!!!!!

  • Le 8 mai 2019 à 11:35, par Le general En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Arrêtons,de collaborer avec les terroristes,qui profitent pour atteindre leurs objectifs,c’est pas parce qu’on est nomade qu’on doit accepter d’héberger tout le monde.

  • Le 8 mai 2019 à 11:55, par M.S. En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Quand des événements malheureux comme ceux de Yirgou surviennent, il est souhaitable que nous prenions le temps qu’il faut pour chercher à comprendre tous les contours de l’affaire, mais aussi les implications à court, moyen et long termes de chacune des options possibles de recherche de solution. Ce qui qui n’implique pas que les autorités compétentes, avec le concours des structures habilités, ne doivent pas prendre urgemment des mesures conservatoires et des dispositions qui siéent pour éviter l’aggravation de la situation ou d’autres dérapages.
    Ceci dit, nous gagnerons tous à œuvrer pour le renforcement de l’État de droit, accompagnant nos autorités pour que force reste à la loi, en évitant la tentation de se rendre justice soi-même. Aucune composante communautaire de notre pays de peut être majoritaire dans toutes les localités du Burkina Faso. Si toute une communauté doit être prise pour cible parce qu’un de ses membres a commis (ou aurait commis) une bavure, ce serait un précédent fâcheux et dangereux pour toute la nation. Ça n’arrive pas seulement qu’aux autres. Si on peut se croire majoritaire dans une localité donnée et donc bénéficiant de la force du nombre, on peut aussi se retrouver minoritaire ailleurs où se sont d’autres qui bénéficient de la force du nombre. Quand force reste à la loi, aussi bien le faible et le pauvre que le fort et le riche se sentent protégés et se réfèrent aux structures chargées de faire respecter les droits des uns et des autres, et des réparations. Si par contre, nous affaiblissons l’État au profit de la loi de la jungle, alors, il est d’une évidence implacable que nous sommes tous de potentielles victimes. Comme dit l’adage, le plus fort ne le demeurera jamais éternellement, et on ne peut pas être plus nombreux partout.
    Ces événement me rappellent un pays voisin où le voltaïque à l’époque, abusivement appelé mossi, était généralement reconnu pour être travailleur, courageux, ne reculant devant aucun défi. Mais, mais ... dans d’autre circonstances, être voltaïque / mossi, à l’époque, était synonyme te tous les qualificatifs à connotation péjorative (bagarreur, voleur, auteur de rapts de femmes ...)
    Vous comprendrez et admettrez avec moi que si toute exaction commise par un membre d’une communauté devrait être payée par tous les membres, en n’en finirait pas avec les pogroms. Un État fort, avec des règles établies pour tous, et où la loi est la même pour tous, est une garantie de quiétude et de paix durable pour tous ... Posons toujours balle à terre et évitons d’attiser le feu. Celui qui croit s’en tirer à bon compte quand commencera l’incendie, sera peut-être le premier à y laisser la peau. Ça n’arrive pas seulement qu’aux autres.

  • Le 8 mai 2019 à 18:01, par pataamleukré En réponse à : Yirgou : « Certains se pavanent encore avec les armes qui ont été utilisées pour assassiner nos proches » (rescapé)

    Je condamne les tueries d’où quelles viennent,même celles faites en dehors du Burkina Faso.
    Cependant je constate que là où il y a ces genres de problèmes(ethnie contre ethnie) ,pour ce qui concerne le cas du Burkina que je connaisse le mieux,le peul reste le dénominateur commun.
    Je peux citer les cas de Manga,de celui du pays lobi il y a quelques années .Il y a eu en ces lieux des meurtres opérées par des peuls suivi de représailles des familles des victimes.
    Pour la paix et le vivre ensemble ,il va falloir inviter les peuls à se remettre en cause ,car à en croire certains ils auraient le couteau "trop facile".

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