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Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

Publié le lundi 21 janvier 2019 à 00h00min

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Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

2018, une année assez complexe, marquée par un programme chargé dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la nutrition, mais aussi des avancées dans les domaines de la protection des enfants, de la justice et de la protection sociale. Ce vendredi 18 janvier 2019, la représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Dr Anne Vincent, a dressé le bilan des activités de 2018 de son institution. C’était au cours d’un déjeuner de presse qui a permis à l’institution de présenter ses priorités pour 2019.

En 2018, à la demande du gouvernement, l’UNICEF, avec l’appui d’autres partenaires, a accompagné le gouvernent dans l’organisation d’examens scolaires au profit de 5 000 élèves des régions du Sahel et du Nord qui ont vu leurs écoles fermées du fait de l’insécurité. « L’année dernière, on a eu, au plus mauvais des moments, plus de 5 000 écoles fermées », a noté Dr Anne Vincent. Et à ce jour, dit-elle, « on n’est pas loin de 1 000 écoles aujourd’hui ».

De l’avis de l’ambassadrice des enfants, c’est une énorme préoccupation quand on voit la moyenne d’enfants par école au Burkina. « Cela signifie qu’il y avait presque 100 000 enfants qui allaient à l’école et qui ne peuvent plus y aller. Même si l’accès à l’éducation s’est amélioré ces dernières années, le Burkina Faso a toujours un problème avec l’école. (…) Il y a des régions comme le Sahel où même en l’absence d’insécurité, la scolarisation était faible avec à peu près 7 à 8 enfants en dehors de l’école. Vous imaginez quand il arrive, en plus cette problématique sécuritaire, que les écoles et les instituteurs sont menacés », a-t-elle regretté. Toutefois, dit-elle, des réflexions sont en cours pour que les élèves ne perdent pas leur année scolaire.

En attendant, l’UNICEF, qui appuie le gouvernement dans la prise en charge des « déplacés », chiffre à environ 50 000, le nombre de personnes qui ont été contraintes de quitter leur territoire en raison des risques sécuritaires et des conflits intercommunautaires en 2018. A ce jour, s’exprimant sur la crise à Yirgou, Anne Vincent a indiqué : « Depuis deux jours, il y a une très grosse équipe d’évaluation sur le terrain qui comprend le gouvernement, les Nations unies et les ONG. Ce partenariat très large est en train de mettre en place quatre camps de personnes déplacées qui seront pris en charge par le CONASUR et les partenaires ». Puis de poursuivre : « Pour l’UNICEF, nous allons faire un focus sur la problématique de l’eau et de l’assainissement et avec le MENA, nous allons aussi essayer de recommencer le plus vite possible, même si c’est un minima des cours pour les enfants ».

Par ailleurs, pour maintenir les enfants dans le système éducatif, l’UNICEF entend également relever des grands défis tels que le travail et le mariage d’enfants qui constituent des causes d’abandon scolaire. Reconnaissant qu’il est difficile de déterminer le nombre d’enfants qui travaillent sur les sites d’orpaillage, Dr Vincent évalue à environ 20 000 en 2017, le nombre d’enfant recensés sur les sites d’orpaillage.

Et en 2017, dit-elle, environ 5 000 ont quitté les sites d’orpaillage pour retourner dans les salles de classe grâce à aux interventions de son institution. « Il y a un travail qui doit être fait au niveau des familles pour qu’elles comprennent que ce que l’enfant gagne à l’école en termes de connaissance, d’apprentissage ; c’est pour toute la vie (…), même les mines industrielles ne sont jamais éternelles ».

Quant aux mariages d’enfants, cause d’abandon scolaire pour les filles, Dr Vincent estime qu’un énorme travail d’information doit être fait. « Il est important que l’on comprenne que la population féminine représente 52% de ce pays. Si 52% de la population burkinabè ne va pas à l’école, en termes de développement, c’est une perte énorme pour le pays ».



La crise nutritionnelle était attendue….

En 2018, selon la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance, plus de deux millions de Burkinabè étaient en situation d’insécurité alimentaire. « Environ 600 mille personnes étaient dans un besoin de soutien. Le mot famine est peut-être trop fort, mais les gens avaient trop peu à manger ; ce qui se traduisait par un seul repas par jour, des repas qui n’étaient pas diversifiés », a indiqué la représentante de l’UNICEF, soulignant que le système des Nations unies a appuyé le gouvernement lors de cette crise.

Revenant sur son domaine d’intervention qu’est la nutrition, Dr Vincent a signifié que son institution s’est préparée à une crise nutritionnelle. « Chaque année, nous avons environ 100 mille enfants atteints de malnutrition aigüe sévère. Au regard des circonstances, nous nous sommes dit que les chiffres seraient plus élevés. On s’est basé sur les chiffres et les données des acteurs de l’agriculture qui indiquaient qu’il y aurait un doublement du nombre d’enfants atteints de malnutrition et qu’il fallait que le pays bénéficie suffisamment d’intrants nutritionnels pour environ 200 mille enfants », a-t-elle noté, précisant qu’une recherche active à travers le pays a permis d’identifier et de prendre en charge 30 000 enfants en état de malnutrition aigüe sévère ou de malnutrition aigüe modérée. A ce sujet, Dr Vincent soutient qu’environ 100 000 enfants atteints de malnutrition sévère ont bénéficié des meilleurs soins possibles, avec un taux de guérison de plus de 90%.

Notons que cette conférence de presse visait à renforcer le partenariat entre l’UNICEF et les organes de presse, dans le cadre de l’exécution de ses différents programmes.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2019 à 09:22, par Justice En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

    C’est vraiment déplorable ce qui se passe. Je me demande si le ministre de l’éducation est conscient de la situation.
    j’ai rencontré une dizaine de jeunes filles collégiennes dans mon quartier venant de la boucle du Mouhoun. Ces filles cherchaient du travail dans les concessions car leurs écoles sont fermées.Certaines étaient en classe de troisième. Cette situation m’a vraiment attristée car je sais que certaines risquent de ne plus retournées à l’école pour de bon ... et les conséquences...
    Ministre de l’éducation, membre du gouvernement s’il vous plait cette situation est sérieuse

    • Le 21 janvier 2019 à 15:28, par LE CITOYEN En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

      Tout le monde est coupable, entre 2014 et 2019, la masse salariale a été multipliée par trois voire quatre. Actuellement les enseignants sont en grève non déclarée pour un statut dit "valorisant", c’est à dire augmentation de salaire. Tout le monde syndical refuse la trêve sociale. Dans ces conditions, même si on équipe convenablement les FDS vous croyez qu’ils vont aller risquer leur vie pendant que d’autres boivent leurs vins et mangent leur caviars ? En disant cela je ne pense pas aux dirigeants, ils sont très peu nombreux pour impacter significativement sur l’avenir du pays, je pense à tous les travailleurs du publics qui sont dans des revendications pendant que le pays coule. Nous avons besoin d’un sursaut national avant qu’il ne soit trop tard car nous n’avons qu’un seul pays que nous devons léguer à nos enfants. Si nous ne sommes pas contents de nos dirigeants, chassons les pour mettre ceux qu’il faut à leur place mais pas travailler à créer les conditions d’une faillite du pays.

  • Le 21 janvier 2019 à 10:15, par HUG En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

    La situation est très critique car l’éducation est un droit pour tout enfant. Cependant cela n’est pas le cas pour l"ensemble des enfants comme le dit l’article. Qui est responsable de cette situation ? Les terroristes ou l’Etat ? Quand l’Etat est fort il nous écrase quand il est faible nous périssons disait un penseur. Aux enfants exclus de l’école par la force des choses, nous sommes de cœur avec vous.

  • Le 21 janvier 2019 à 10:32, par tenga En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

    Alors cher insurgés plus rien ne seras comme avant ? maintenant achille de faso net tu es ou et l’autre insurgé venez voire votre bilan il est très bizar pauvre BF.

  • Le 21 janvier 2019 à 11:47, par YAAM SOBA En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

    Voici des vrais chiffres. Le gouvernement nous annonçait 400 écoles fermées. Pourtant L’UNICEF affirme qu’il y’a plus de 5000 écoles fermées.
    Par la faute de l’incompétence du Président Roch, le Burkina est devenu comme l’Afghanistan. Un pays avec des réfugiés à l’intérieur de leur territoire sous la barbe du gouvernement. J’ai honte !

  • Le 21 janvier 2019 à 12:00, par citoyen En réponse à : Education au Burkina : « Presque 100 000 enfants ne vont plus à l’école », soutient Anne Vincent, représentante de l’UNICEF

    le slogan plus rien ne sera plus comme avant évolue dans le sens négatif, je préfère un Burkina d’avant où il y’avait la sécurité, l’entente entre les communautés, la paix que le Burkina d’aujourd’hui envahi par le Djihadisme, l’égoïsme des soit-disant intellectuelles fonctionnaires qui en complicité avec le gouvernements corrompus, inconscients, malhonnête qui se réveille tard après avoir fait en trois ans le centuple des morts que Blaiso a fait en 27 ans. Franchement où est l’intégrité dans tous ça ? le problème n’est seulement le premier ministre et son gouvernement incompétent démissionnaire après avoir mis le pays 10 ans en arrière mais c’est le président lui même en la personne de Roch M. KABORE le Burkina a besoin d’un homme fort comme le disait Blaise COMPAORE, seulement pas un homme fort comme Blaise. on est pas mur pour une institution forte dont son sens commun est la démocratie. les soit disant intellectuelles se cachent derrière ce diablosse de la démocratie pour construire des duplexes, détourner des fonds destinés au bien être de la population, des revendications salariales qui dépassent des normes sociales nationales et communautaires sous-régionales. Je vous pose la question : quant est ce que l’agriculteur pourra être prise en compte dans le partage de la richesse de ce pays ? Quand est-ce que l’éleveur, le pécheur, la couche sociale la plus faible pourront dire que oui maintenant ils bénéficient la richesse de ce pays. Arretez-moi ça ; les fonctionnaires égoïstes, le gouvernement ventrus, le président incapable et j’en passe. Le Burkina a besoin d’un révolutionnaire dépourvue de tout intérêt égoïste qui peut taper les points sur la table pour dire tel ou tel ministre comment a-tu fais pour construire tel immeuble ? Pourquoi promène tu avec un kalachnikov ? Pourquoi veux-tu qu’on augmente ton salaire ? et qu’est ce qu’on fait pour ceux qui ne sont pas fonctionnaire ? quelle militaire peut être à la tête de l’armée et qui peut résoudre notre problème d’insécurité. un révolutionnaire qui n’a pas besoin de texte pour frapper : un PAUL Kagamé.

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