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Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

Publié le lundi 14 janvier 2019 à 21h29min

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Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

Les évènements qui se sont produits à Nafona (Comoé) dans la matinée du samedi 12 janvier 2019, ne pouvaient passer sous silence. Qualifiant le lynchage de leurs collègues de « barbarie humaine inutile », l’Union nationale police (UNAPOL) a exhorté la population burkinabè à une prise de conscience. C’était ce lundi 14 janvier 2019, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle le syndicat a décrié l’exécution de « missions suicidaires » qui mettent en péril leur vie.

Tout serait parti d’un conflit foncier qui date de plusieurs années. Revenant sur les faits, le secrétaire général adjoint de l’UNAPOL, Rachid Sié Palenfo, explique que la population, visiblement remontée contre un habitant qui n’est pas un autochtone du village, voulait en finir avec lui. Ce dernier ayant été plusieurs fois menacé à mort, a fini par porter plainte à la justice, et le juge qui a tranché en faveur du plaignant a demandé le concours de la force publique. « En exécution du mandat, ils étaient allés pour une personne bien déterminée. La population s’est opposée à l’arrestation et a même organisé cette barbarie qui a été préméditée », s’est offusqué Rachid Palenfo, soulignant qu’il y a d’abord eu une première tentative d’interpellation au cours de laquelle la population s’était opposée.

Au cours de cette intervention, dit-il, « les gens, en voulant comprendre la situation, ont commencé à encercler les agents avec des gourdins. Finalement, ils s’en sont pris aux policiers qui ont fini par faire des tirs de sommation, mais malheureusement, une balle a fauché mortellement une dame. La police a replié et il y a du matériel spécifique qui y est resté », a poursuivi Rachid Palenfo, précisant que « tous les policiers étaient armés. Si c’était une bavure policière, peut-être qu’en ce moment, le village n’existerait plus ».

Par la suite, le secrétaire général adjoint de l’UNAPOL indique qu’une équipe, dont notamment deux agents désarmés, se sont rendus de nouveau sur les lieux. « Ce sont ces deux agents qui ont été pris, qui ont été molestés. Aucun motif ne peut justifier un tel lynchage », a-t-il déploré. D’où cet appel à une prise de conscience de la population. « Vous ne pouvez pas demander à la police d’assurer votre sécurité pendant que vous lynchez lâchement et sauvagement des policiers en mission dans une République », a soutenu le secrétaire général de l’UNAPOL, Armiyaho Zongo.

De son côté, l’UNAPOL ne compte pas se limiter à cette journée de deuil observée en la mémoire des deux collègues qui ont perdu la vie. En effet, dans les jours à venir, le syndicat entend porter plainte contre les personnes qui ont participé d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ces actes ignobles. Ce, d’autant plus que le syndicat appelle les autorités sur l’urgence de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’améliorer la protection physique et juridique du policier.



« Des missions suicidaires »

Conscients du risque de leur métier, les agents de la police estiment cependant exécuter des missions suicidaires. « Quand vous n’avez pas les moyens nécessaires, c’est quand même irresponsable, selon nous, d’envoyer des gens à l’abattoir de la sorte. C’est ce que nous reprochons d’ailleurs à la hiérarchie policière. La hiérarchie se contente d’exécuter les missions sans mesurer l’ampleur du risque », a signifié Armiyaho Zongo. Puis d’ajouter que « un chef, ce n’est pas seulement prendre les rations et crier sur les éléments ; c’est aussi les protéger. C’est surtout éviter de les envoyer dans une mission suicidaire ».


Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 janvier 2019 à 22:05, par le pays va mieux En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    C’est vraiment dommage ce qui s’est passé. Comment arrêter ce cycle d’incivisme qui devient très inquiétant ? Hier c’était des agents de santé qui sont bâtonnés sur le lieu de travail. Aujourd’hui on en vient aux policiers jusqu’à tuer. Sur une vraie révolution pourra remettre tout le monde au pas. Paix à leurs âmes et que les commanditaires soient démasqués et châtiés à la hauteur de leur crimes.

  • Le 14 janvier 2019 à 22:07, par Substance Grise En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Très désolé pour tout cela
    RIP à toutes les 3 victimes.
    Cependant en lisant le recit des èvennements pourquoi après la mort de la femme vous prenez le risque d’envoyer deux autres policiers désarmés quand on sait que avec la mort de la femme la chance que la population soit exitée et incontrolable est très élévée
    C’est un manque criade de professionnalisme .Surtout avec le niveau d’incivisme dans le pays actuellement.
    Soyez plus professionnels desormais.

  • Le 14 janvier 2019 à 22:28, par MOLOTOV En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Les faits :Bavure policière ayant causé la mort d’une dame...et après lynchage de 2 policiers.
    Il faut bine former les policiers et renforcer leur capacité en ’’tirs de sommation’’, en psyco-sociologie de la foule etc.
    Paix à l’âme des défunts.
    Ceci etant qaund je fouine la genèse et le fonds des causes de drame regretable je note : ethnicisme et defiance.
    Oui ethnicisme car selon mes infos et cette déclarations :"..la population, visiblement remontée contre un habitant qui n’est pas un autochtone du village, voulait en finir avec lui". ..Hum cette question d’autochntone et d’allogènes , burkinabè dans un même pays est un poison.Et si la passion du foncier s’en mêle ça devient explosif.
    Ko des gouins de Nafona (Soubakaniedougou) ne veulent pas voir un senoufo originaire de Kankalaba qui est installé sur leurs "terres"..Donc un Senoufo de Kankalaba qui est à moins de 50 km est "etranger" à Nafona !????
    Il faut fouetter tous ces "gouins" ethnocentriques, égoïste et violents de Nafona qui ont commis ces meurtres.Minable. comme mentalité.
    Tolérance zéro pour tous ceux qui mettent la république en danger à cause de leur ethnicisme mortifère et leur défiance de la Justice

    Assez !

    #MOLOTOV

    • Le 15 janvier 2019 à 02:11, par Ram En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

      Mon frère c’est vraiment deplorable ce qui est arriver et on ne souhaite plus que cet acte ignoble se réproduit sur le territoire burkinabé.Mais s’il faut traiter tout l’ethnie de barbar et de mentalité primitif alors tu ne me dira pas que dans ton ethnie tout le monde arrive à controler et à dominer sa capacité cérébrale ? Que diras-tu du genocide peulh à Yirgou ?

  • Le 14 janvier 2019 à 23:21, par Mafoi En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Une première interpellation de ce gourou puisqu’il a des individus acquis à sa cause s’était très mal passée puisque du matériel spécifique de la police y était resté et je suppose que les faits se sont passés en plein midi.Rebelote un autre jour et cette fois-ci avec des policiers non armés et ce qui devait arriver,arriva.C’est inadmissible.Raison pour laquelle dans un autre article,j’accusais les hauts gradés de nos FDS d’être trop déconnectés de l’aspect sécuritaire car chacun est dans son petit coin entrain de faire son propre business au lieu de s’occuper dont il est vraiment payé.Dans ce cas précis,pour se rassurer du bon déroulement de l’opération,on n’avait pas besoin de faire de grandes écoles militaires pour cueillir cet indélicat.Il aurait fallu que les policiers aillent très tôt le matin le chercher pendant que les gens ne sont pas encore réveillés au lieu de chercher à faire le spectacle en plein jour.Je pense donc que ce syndicat fait du hors sujet lorsqu’il appelle les autorités sur l’urgence de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’améliorer la protection physique des policiers d’autant que plus haut,le même syndicat se contredit en confiant que si c’était une bavure policière,peut-être qu’en ce moment,le village n’existerait plus.En clair pour moi,la responsabilité de ce drame malheureux incombe à la hiérarchie policière qui n’a pas été pas à la hauteur sans occulter la barbarie de cette horde de hors la loi qu’est la population

  • Le 15 janvier 2019 à 03:54, par 421 En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    lVous les policiers , vous avez parfaitement tort . Vos 2 collègues ont trouvé la mort parce qu’ ils ont été les premiers à tirer sur cette femme aux mains nues sous le regard de ses frères et soeurs .Cela est inadmissible et condamnable par la loi . Si vous répétez la meme chose dans n’importe quel village du Burkina , vous aurez les memes reactions . Messieurs les policiers ,apprenez plutot à travaiiler dans les règles de l’art .

  • Le 15 janvier 2019 à 08:03, par citoyen En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Paix aux âmes des disparus et que Dieu protège notre cher pays. Que force soit rester à la loi.Sinon.............

  • Le 15 janvier 2019 à 08:49, par Vérité indiscutable En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Comment une population peut-elle s’opposer à des policiers dans leur travail ?
    Si les mêmes populations sont capables de tuer deux policiers pacifiques, cela donne raison complètement à la mort de cette dame.
    Cette population est ingérable.
    Y a pas d’autorité dans mon pays. Chacun se fait sa loi.
    Vraiment du n’importe quoi !!!

  • Le 15 janvier 2019 à 09:29, par TOERE En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    C’est très choquant ,énervant et révoltant ce qu’il nous a été donné de voir à la TNB hier au journal . Mme le Haut-commissaire de la COMOE se déplaçant dans ce village de criminels sauvages qu’est NAFONA ,à la tête d’une délégation ,pour dit elle venir prôner le calme ,la retenue ,la réconciliation etc. .
    A cette rencontre, on voyait même un monsieur en tenue genre DOZO se pavanant et certainement un des criminels meneurs . Finalement, le BURKINA FASO est -il encore un pays normal ou pas ? Comment, après un crime aussi odieux ,alors même, qu’on n’a même pas encore enterré ces deux policiers massacrés avec une barbarie digne de monstres ,que le syndicat des policiers a décidé d’observer un deuil en mémoire de leurs camarades assassinés ,que le syndicat donnait une conférence de presse sur ces évènements choquants ,une autorité gouvernementale se permet d’aller rencontrer quasiment au même moment ,une bande de criminels auteurs de cette sauvagerie sous le prétexte de venir prôner une prétendue réconciliation ? Donc on passe par pertes et profils l’assassinat de ces deux policiers .Si Mme a agit sur sa propre initiative ,elle doit être virée illico presto . Si elle a été instruite par le gouverneur ,lui aussi viré . Si c’est le ministre de l’administration territoire qui vient encore illustrer son irresponsabilité en donnant de telles instructions ,viré à jamais .
    Ce village méritait d’être mis sous quarantaine ,que tous les habitants soient rassemblés dans une cour par exemple et inculpés immédiatement à charge pour eux de dénoncer les meneurs et les exécutants de cette barbarie .Mais non ,tout comme à YIRGOU ,le gouvernement à travers ses représentants locaux sont partis se livrer à un applat-ventrisme répugnant devant des criminels au vu et au su de toute la Nation . On est où finalement dans ce pays ?Et on veut que demain d’autres villages ne lynchent pas des gendarmes ,des policiers ,à fortiori des fonctionnaires civils dans l’exercice de leurs fonctions .
    J’ai trouvé d’ailleurs l’attitude des responsables de l’UNAPOL pas suffisamment ferme et stricte devant ce drame odieux qui a emporté leurs deux camarades . L’UNAPOL aurait dû engager de fortes actions telle que faire converger tous les policiers du grand ouest sur ce village et mater proprement tout les habitants ,jusqu’à la livraison à la justice des assassins .Où alors arrêter toutes autres missions de ce genre ou même de sécurité, tant que justice ne sera pas rendu à leurs camarades à travers un procès public où ces barbares sont exposés sur les écrans de télé à toute la nation . Quand même ,il y des limites à tout . On ne peut tout pardonner face à un crime de ce genre .

  • Le 15 janvier 2019 à 09:48, par 007 En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Heureusement que l’allogène n’est pas un mossi, sinon on aurait tout entendu dans ce forum. Cela aurait même degeneré en conflit intercommunautaire localisé à Nafona. Contrairement à ce que les gens pensent, le mossi aussi est stigmatisé dans certaines regions de ce pays. Et cela, bien avant l’apparition des kogleweogo, ces justiciciers, hors-la-loi moyennâgeux. Ce n’est pas le peulh seul qui est stigmatisé dans ce pays, seulement lui (le peulh) a le malheur d’être toujours en infériorité numérique là où il s’ installe.Puisse Dieu aider le burkinabé a se départir de la haine gratuite de l’autre, sur la base de perceptions, parfois erronées. Chacun est assis dans son petit coin et pense que sa petite ethnie est meilleure à celle de l’autre. C’est ça l’africain, encore à l’l’étape de l’actualité des tribues. Dommage !

  • Le 15 janvier 2019 à 09:50, par SOUNDJATA En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    POLICIERS vous avez tout à fait raison. dans quel siècle sommes nous ?

  • Le 15 janvier 2019 à 11:22, par citoyen LAMBDA En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Mr l’internaute 421 ,vraiment en cette période surchauffée au pays ,évitez d’en rajouter à la colère et à la douleur des familles éplorées de ces deux policiers qui sont aussi par ailleurs ressortissants d’autres villages du BURKINA . Objectivement, vous pensez que des policiers peuvent arriver dans un village et aller tirer directement sans aucune raison sur une femme ? Quand même ,quelle que soit l’insuffisance de la formation de ces policiers ,je ne les vois pas tirer gratuitement sur une femme . Sachez que d’autres témoins racontent le contraire de ce que vous dîtes . D’abord c’est cette femme qui se serait permis de s’opposer farouchement à l’interpellation du malfrat parce que elle était la tante de celui-ci . De quel droit ,elle peut se permettre une telle outrecuidance ?Elle a alors ameuté le village dont les habitants sont venus encercler les deux policiers pour les agresser . Naturellement ,devant la menace de plus en plus évidente ,il fallait bien que les policiers cherchent à se dégager par des tirs de sommation en l’air comme le prescrit leur loi en de pareilles circonstances . Et dans leur résistance à la foule avec la lutte engagée ,une bouscule a fait dévier la trajectoire d’un tir de sommation en l’air et cela a conduit une balle a atteindre cette femme .
    Donc, non seulement cette femme qui a trouvé la mort que nous regrettons tous est à l’origine des évènements ,mais les villageois n’avaient même pas à s’en prendre aux policiers qui sont venus pour faire leur travail . Bien au contraire ,il est étonnant qu’il n’ y ait pas eu un seul sage dans ce village pour raisonner et cette dame et la population pour éviter ce qui est arrivé.
    Alors ,s’il vous plait ,n’en rajouter pas et respecter aussi la douleur des parents des deux policiers . Ne cherchons jamais ni à encourager ,ni à justifier ce genre d’évènement triste car demain vos parents ,vos enfants pourraient en être victimes. Et en ce moment ,il m’étonnerait que vous souteniez un tel raisonnement .

  • Le 15 janvier 2019 à 11:22, par citoyen LAMBDA En réponse à : Policiers tués à Nafona : Un arrêt de travail en la mémoire des victimes

    Mr l’internaute 421 ,vraiment en cette période surchauffée au pays ,évitez d’en rajouter à la colère et à la douleur des familles éplorées de ces deux policiers qui sont aussi par ailleurs ressortissants d’autres villages du BURKINA . Objectivement, vous pensez que des policiers peuvent arriver dans un village et aller tirer directement sans aucune raison sur une femme ? Quand même ,quelle que soit l’insuffisance de la formation de ces policiers ,je ne les vois pas tirer gratuitement sur une femme . Sachez que d’autres témoins racontent le contraire de ce que vous dîtes . D’abord c’est cette femme qui se serait permis de s’opposer farouchement à l’interpellation du malfrat parce que elle était la tante de celui-ci . De quel droit ,elle peut se permettre une telle outrecuidance ?Elle a alors ameuté le village dont les habitants sont venus encercler les deux policiers pour les agresser . Naturellement ,devant la menace de plus en plus évidente ,il fallait bien que les policiers cherchent à se dégager par des tirs de sommation en l’air comme le prescrit leur loi en de pareilles circonstances . Et dans leur résistance à la foule avec la lutte engagée ,une bouscule a fait dévier la trajectoire d’un tir de sommation en l’air et cela a conduit une balle a atteindre cette femme .
    Donc, non seulement cette femme qui a trouvé la mort que nous regrettons tous est à l’origine des évènements ,mais les villageois n’avaient même pas à s’en prendre aux policiers qui sont venus pour faire leur travail . Bien au contraire ,il est étonnant qu’il n’ y ait pas eu un seul sage dans ce village pour raisonner et cette dame et la population pour éviter ce qui est arrivé.
    Alors ,s’il vous plait ,n’en rajouter pas et respecter aussi la douleur des parents des deux policiers . Ne cherchons jamais ni à encourager ,ni à justifier ce genre d’évènement triste car demain vos parents ,vos enfants pourraient en être victimes. Et en ce moment ,il m’étonnerait que vous souteniez un tel raisonnement .

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