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Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale : Des journalistes à l’école de la justice transitionnelle

Publié le lundi 3 décembre 2018 à 10h00min

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Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale : Des journalistes à l’école de la justice transitionnelle

Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a organisé un atelier de formation sur la justice transitionnelle au profit des journalistes. Les hommes et femmes de médias du 28 au 29 novembre 20018 à Ouagadougou se sont approprié du même coup les missions de l’institution dirigée par Léandre Bassolé.

Permettre aux journalistes de s’approprier les missions et le fonctionnement du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), mais aussi renforcer leurs capacités dans le domaine de la justice transitionnelle en lien avec le HCRUN. Tel est l’objectif général de cet atelier de 48 heures. Débuté le mercredi 28 novembre 2018 en présence de la Secrétaire générale du ministère en charge de la communication, Hortense Zida, du Directeur pays du PNUD, Corneille Agossou et de Léandre Bassolé, président du HCRUN, l’atelier a refermé ses portes le jeudi 29 novembre 2018.

Le formateur Eucher Eklu-Koenanou avant d’entrer dans le vif du sujet a fait faire aux participants un exercice dénommé « la marche du pouvoir ». Cela a consisté à un jeu de rôle imaginaire que chaque participant devait incarner. Sur la même ligne au départ les uns et les autres se sont distancé au fur et à mesure de l’évolution de la scène. Certains sont restés sur la ligne de départ, d’autres étaient bien loin devant cette ligne, tandis que les uns étaient en arrière.

De retour dans la salle de formation il a expliqué que la ligne de départ est celui consacré par la déclaration universelle des droits de l’homme. Tous les Hommes naissent libres et égaux en droit. Ceux qui étaient bien loin devant la ligne sont les décideurs, les détenteurs du pouvoir politique et de la force. Et les acteurs qui se trouvaient derrière la ligne incarnaient les laisser pour compte, les pauvres, les faibles, les marginalisés dans la société, les victimes de ceux qui détiennent la puissance publique. Ces derniers réclament justice et vérité sur les exactions et crimes commis par les puissants.

C’est là qu’intervient la justice transitionnelle. Pour le sieur Eklu-Koenanou, la justice transitionnelle, c’est l’ensemble des mesures judiciaires et non judiciaire qui permet de remédier au lourd héritage des abus des droits humains dans les sociétés qui sortent d’un conflit (armé, régime autoritaire). La justice transitionnelle dispose de quatre mesures centrales qui sont : le procès, la publication de la vérité, la réparation et les réformes administratives. Et quatre droits sont reconnus aux victimes à savoir le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit à réparation et la garantie de non-répétition.

Pour la mise en œuvre de cette justice les pays mettent en place ce qu’on appelle communément une commission justice, vérité et réconciliation (Togo, Côte d’Ivoire). Pour le pays des Hommes intègres, il s’agit du Haut conseil pour l’unité nationale et la réconciliation (HCRUN), instituée à la fin du mandat de la Commission de réconciliation nationale et des reformes (CRNR) créée sous la transition. La principale mission du HCRUN est de contribuer à la création de conditions favorables à la stabilité pour un développement durable.
5065 dossiers déjà enregistrés

A ce jour, l’institution a enregistré 5065 dossiers et d’autres sont en cours d’enregistrement. Cela, afin de rechercher et situer les responsabilités des crimes et toutes autres violations graves des droits humains à caractère politique non encore élucidées de 1960 à 2015. L’institution composée de deux commissions (Commission d’étude et d’orientation, commission de réhabilitation, d’indemnisation et de réinsertion sociale) procède à des analyses sur le plan socio politique, juridique et sur le plan méthodologique afin de répondre à certaines préoccupations.

C’est avec satisfaction que le Président du HCRUN Léandre Bassolé, a procédé à la clôture de cet atelier de formation des journalistes sur la justice transitionnelle. Après la remise des attestations aux participants, il les a félicités pour leur bon esprit de groupe surtout pour la proposition de la mise en place d’un Cadre de concertation entre les médias et son institution.

Pour lui, le monde des médias est une locomotive qui joue un rôle essentiel dans la société. « Tous les pays qui ont vécu une crise emprunte ce chemin (justice transitionnelle) pour essayer de récoler le tissu social, que la cohésion sociale revienne et que le pardon soit là par rapport à ceux qui ont souffert dans leur chair. Et que ceux-là qui ont posé des actes de par leur confession soient pardonnés et réintégré dans la société », a-t-il indiqué.

Il a souligné que la justice transitionnelle qui est réparatrice n’exclut pas la justice classique qui est punitive. L’importance de la justice transitionnelle est que le fautif demande pardon après avoir reconnu sa faute tout en s’engagement de ne plus jamais recommencer.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
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