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Dialogue Etat/secteur privé : Un cadre d’échange pour booster l’industrie et l’artisanat au Burkina Faso

Publié le mardi 27 novembre 2018 à 00h27min

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Dialogue Etat/secteur privé : Un cadre d’échange pour booster l’industrie et l’artisanat au Burkina Faso

Les 26 et 27 novembre 2018, se tient à Bobo-Dioulasso, la rencontre nationale Etat/secteur privé, sous le thème : « Secteur privé et défis de la transformation industrielle et artisanale ». L’objectif général de cette rencontre est de permettre à l’Etat et au secteur privé, d’échanger de manière globale sur les questions majeures de développement. La cérémonie d’ouverture des échanges a été présidée par le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba.

La capitale économique du Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, accueille les 26 et 27 novembre, le cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue État/secteur privé. Durant 48heures, cette rencontre regroupera des membres du gouvernement et des acteurs du secteur privé dans la grande salle de la maison de la culture de Bobo-Dioulasso.

L’objectif général de cette rencontre est de permettre à l’État et au secteur privé, d’échanger de manière globale sur les questions majeures de développement. De manière spécifique, il s’agira pour les acteurs, d’échanger autour du thème central et des sous-thèmes de la rencontre ; d’examiner les préoccupations qui n’auront pas eu de réponses lors des rencontres sectorielles et de faire des propositions de réformes en vue d’améliorer le climat des affaires.

En effet, l’historique du dialogue gouvernement/secteur privé remonte aux programmes d’ajustement structurels (PAS). Les réformes engendrées par les PAS ont entrainé le retrait de l’État des secteurs productifs et l’accroissement du rôle et du poids du secteur privé dans l’économie.
C’est dans ce contexte que les bases d’un dialogue entre le gouvernement et le secteur privé ont été posées à partir de 1992, avec la création d’une commission de concertation État/secteur privé, laquelle commission est devenue une commission permanente de concertation État/secteur privé en 1998.

C’est de cette commission que naitra la rencontre gouvernement/secteur privé (RGSP) et qui a permis d’amorcer un véritable dialogue autour des questions majeures de développement du secteur privé.
Institué en 2001, ce cadre permanent de concertation constitue un instrument d’opérationnalisation des dispositions de la loi n*010/98/AN du 21 avril 1998 portant modalité de l’intervention de l’État et répartition de compétences entre l’État et les autres acteurs du développement.

Cependant, si la pertinence de la RGSP ne fait aucun doute, il n’en demeure pas moins que les acteurs ont relevé au cours des dernières éditions, la nécessité d’améliorer le dispositif actuel en vue de rendre plus dynamique et d’en faire un véritable cadre de concertation permanent. En effet, le dispositif actuel rencontre un certain essoufflement, toute chose qui ne permet plus une mise en œuvre diligente des reformes.

C’est dans le but de renforcer le cadre actuel de dialogue et d’impulser un nouveau souffle que le gouvernement lors du conseil des ministres du 26 septembre 2018, a adopté un décret portant création, attributions, composition et fonctionnement du cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue État/secteur privé. Ce nouveau dispositif prévoit l’organisation et la tenue de rencontres régionales État/secteur privé, de rencontres sectorielles État/secteur privé et d’une rencontre nationale État/secteur privé.

Ainsi, l’édition de 2018 porte sur le thème central : « Secteur privé et défis de la transformation industrielle et artisanale ». Les sous-thèmes associés portent sur les « stratégies et politiques de transformation et de consommation des produits locaux : état des lieux et perspective » et « défis du secteur de l’artisanat face à l’ouverture des marchés et à la concurrence ».

Cette rencontre sera animée par des panels et chaque panel est précédé d’une communication. S’en suivront les échanges entre le gouvernement et le secteur privé en vue de formuler des recommandations.
A l’issue de la rencontre nationale, les conclusions des travaux notamment les recommandations issues des panels seront soumises au comité de pilotage pour examen et transmis s’il y a lieu au conseil des ministres pour adoption.

Le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux. Prenant la parole, il a exprimé les remerciements du gouvernement à l’endroit de la délégation consulaire de la chambre de commerce et d’industrie des Hauts Bassins et à celle du Burkina Faso ; aux autorités administratives et coutumières et à la population de Bobo-Dioulasso pour la tenue de ce cadre de concertation et d’orientation.
« Le cadre de concertation et d’orientation de dialogue gouvernement/secteur privé est une première sous le format actuel.

Dans le passé, il y avait des rencontres gouvernement/secteur privé et nous avons décidé d’innover sous l’impulsion de tous les acteurs, notamment les acteurs du secteur privé qui ont voulu que nous changeons de format.
En faisant en sorte que le nouveau cadre soit encore plus permanent, un cadre beaucoup plus efficace dans la prise en compte des préoccupations du secteur privé pour le dynamisme de notre économie nationale », a laissé entendre le premier ministre Paul Kaba Thiéba.

Selon lui, cette rencontre est très importante car elle va permettre de faire le bilan de ce qui a été fait depuis la dernière réunion. Aussi, elle permet de tenir des réunions dans les régions pour recueillir les préoccupations des acteurs du monde des affaires pour ensuite enrichir ces préoccupations et d’essayer d’apporter donc des réponses.

Il a par ailleurs indiqué que le Burkina Faso compte environ 20 millions d’habitants, dont la majorité est jeune. Pour cela, son gouvernement est en train de réorienter sa politique d’enseignement au niveau du primaire, du secondaire et supérieur pour faire en sorte que tous les jeunes burkinabè aient un savoir faire.
« La clé de la compétitivité, la clé du développement, c’est la formation des jeunes, la formation technique et professionnelle. C’est un processus qu’il faut encourager à travers le renforcement des capacités des jeunes », a-t-il indiqué.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]


Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 novembre 2018 à 09:12, par zamanoma En réponse à : Dialogue Etat/secteur privé : Un cadre d’échange pour booster l’industrie et l’artisanat au Burkina Faso

    Merci pour cette information. La principale préoccupation des affaires au Burkina Faso, c’est la mobilisation des financements adéquats aux besoins des entreprises . Les banques ne s’adaptent pas aux activités des entreprises. C’est le contraire et de ce fait, un dossier de financement s’achèvent après que l’entreprise ait crevé. Le financement demandé vient après le besoin. Les procédures ? On travaille pour donner aux banques car le financement vient tard et le taux est élevé.
    Aussi, le financement de l’investissement n’existe pratiquement pas dans les banques. Les fonds de l’Etat sont insignifiants. Le FBDS, l’AFP/PME peinent pour financer les entreprises.
    La meilleure solution, c’est doter ses fonds des moyens adéquats pour accompagner les entreprises. J’entends par moyens, des hommes compétents en affaires formés dans la gestion des affaires(pas bureaucrates), les moyens financiers, les outils de suivi efficaces des entreprises sur le terrain

  • Le 28 novembre 2018 à 15:28, par Substance Grise En réponse à : Dialogue Etat/secteur privé : Un cadre d’échange pour booster l’industrie et l’artisanat au Burkina Faso

    Tant que vous n’allez pas quitter dans la culture monopolistique qui gangrène le secteur privé qui permet l’enrichissement illicite ar la courte échelle, on n’aura jamais des hommes d’affaires burkinabé prosperer qui ont la volonté de faire avancer le pays
    C’est bien de dire on est riche mais comment y est t on arrivé
    Il nous faut un secteur privé conscient Mais pas des hommes d’affaires prete nom ;les memes depuis qui n’ont rien fait si ce n’est que être champions de la corruption et de la fraude douanière et fiscale depuis plus de 30 ans

  • Le 30 novembre 2018 à 16:47, par KONE En réponse à : Dialogue Etat/secteur privé : Un cadre d’échange pour booster l’industrie et l’artisanat au Burkina Faso

    Les PME innovantes et l’entrepreneuriat au service de la création d’emplois et de la croissance
    Contexte et introduction
    Les PME innovantes et l’entrepreneuriat peuvent soutenir la reprise et la croissance à long terme...
    ... comment l’action publique peut
    - elle exploiter les possibilités qui s’offrent ?
    nt concrétiser le potentiel de ces entreprises en matière de création d’emplois et de croissance à long terme, les gouvernements doivent veiller à
    Instaurer un environnement qui stimule l’entrepreneuriat et n’impose aucune charge inutile aux PME innovantes, ainsi qu’un ensemble adéquat de politiques structurelles compensant les carences du marché, des systèmes et de l’État dans des domaines tels que le financement, l’accès aux marchés et aux réseaux du savoir
    , la gestion des actifs intellectuels et le capital humain entrepreneurial
    . Les pouvoirs publics doivent à la fois traiter les problèmes qui ont été exacerbés par la crise et mettre en place un cadre d’action plus propice, à l’avenir, à une croissance tirée par l’innovation.
    2.L’importance des PME innovantes et de l’entrepreneuriat a été reconnue dès les débuts du
    Processus de Bologne de l’OCDE sur les politique sà l’égard des PME et de l’entrepreneuriat. En juin 2000, la Charte de Bologne sur les politiques à l’égard des PME, adoptée par 48 pays membres et non membres de l’OCDE, a formulé une triple recommandation : améliorer la capacité des PME à gérer l’innovation, diminuer les obstacles financiers à l’innovation dans ces entreprises et faciliter leur accès aux réseaux nationaux et mondiaux de l’innovation. Cette recommandation a été réitérée par la Déclaration ministérielle de l’OCDE d’Istanbul de juin 2004
    visant à promouvoir la croissance des PME innovantes et compétitives sur le plan international, dans laquelle les Ministres se sont engagés à coopérer pour mieux réduire les obstacles que rencontrent les PME pour accéder aux marchés internationaux et
    à évaluer les effets de la mondialisation sur ces PME, en examinant notamment les questions de l’accès aux financements et du soutien apporté à l’innovation.
    3.Tirant parti des activités d’analyse et de partage de l’information du Groupe de travail de l’OCDE sur les PME et l’entrepreneuriat dans ce domaine et d’autres sources très diverses, la présente Réunion à haut niveau
    « Bologne +10 » examine et cherche à valider en commun les politiques nécessaires à l’exploitation du potentiel de l’entrepreneuriat et des PME innovantes dans la période qui fait suite à la crise
    4 mondiale financière et économique. Le débat est centré autour des questions suivantes :
    •De quels obstacles (problèmes relatifs au marché, aux systèmes, à l’état et aux comportements) l’action des autorités doit
    - elle s’occuper pour que des « start-ups » se créent et qu’une saine dynamique entrepreneuriale
    se développe ?
    •Comment l’État doit-il traiter les obstacles qui entravent la croissance des PME innovantes ?
    • Quelles sont les politiques les plus efficaces et les plus efficientes dans ces domaines ? Comment peut-on les optimiser compte tenu des contraintes budgétaires actuelles de maints pays ?
    I. L’impact des PME innovantes et de l’entrepreneuriat sur la création d’emplois et la croissance
    Les entreprises nouvelles et les PME à forte croissance représentent la majorité des créations d’emplois
    et stimulent l’efficience dynamique grâce
    à des augmentations de productivité
    4.Différents éléments essentiels caractérisent la contribution des PME innovantes et de l’entrepreneuriat à la création d’emplois et à la croissance :
    •Les PME représentent la majorité des entreprises et de l’emploi– à savoir, dans la zone OCDE, quelque 99% de l’ensemble des entreprises et les deux tiers des emplois. Le graphique
    1 présente les statistiques pour le secteur manufacturier.
    Compte tenu du poids des PME en termes d’emploi, les autorités doivent prendre en compte les répercussions des politiques qui les visent.
    •Les entreprises de création récente jouent un rôle prédominant en matière de création d’emplois.
    Dans tout un éventail de pays, on leur doit entre 1 et 6% de l’emploi nouveau
    2). Presque toutes les créations nettes d’emplois aux États-Unis entre 1977 et 2005 se sont produites dans des entreprises âgées de moins de cinq ans (graphique
    Une fois lancées, les nouvelles entreprises restent majoritairement des PME ;
    il faut mettre en place des politiques et des conditions générales adaptées à celles-ci pour préserver leur effet positif sur l’emploi.
    •Les entreprises à forte croissance jouent un rôle disproportionné vis-à-vis de la création d’emplois.
    Sur une période de cinq à dix années, en France, en Italie, aux Pays-Bas et en Grèce, le premier décile des entreprises connaissant la plus forte croissance a ainsi généré entre 50 et 60% des gains bruts d’emplois ; ce taux tutoie même les 90% en Espagne (OCDE,2002).
    Près de la moitié de ces entreprises à forte croissance ont d’abord été des PME.
    Si la probabilité de croissance rapide décroît avec l’ancienneté de l’entreprise, ce sont en grande majorité des PME établies depuis plus de cinq ans.
    D’un pays à l’autre, le poids des entreprises à forte croissance varie toutefois beaucoup ME à forte croissance sont leur vocation exportatrice et leur capacité d’innovation, dont une exploitation efficace des actifs intellectuels, des réseaux actifs et des financements appropriés
    (OCDE,2002, 2010a).

    –à tout le moins aux États-Unis.
    •À plus long terme, les entreprises de création récente, les PME à forte croissance et les PME en général peuvent générer des innovations et augmenter la productivité
    –même si elles peuvent grever cette dernière lorsqu’elles ne parviennent pas à améliorer leurs performances
    .La rotation des entreprises, c’est-à-dire les sorties d’entreprises et leur remplacement par des entrées, aurait représenté 20 à 40% de la croissance de la productivité du travail dans différents pays européens et aux États-Unis (OCDE, 2003).
    •Un groupe restreint de PME innovantes est à l’origine d’innovations de rupture. Ce sont souvent
    (mais pas toujours) des PME à forte croissance.
    Les entreprises de création récente signent une part non négligeable de l’ensemble des brevets déposés par les entreprises, mais cette proportion varie fortement d’un pays à l’autre (voir le graphique

    •La contribution du secteur des PME à la R-D nationale est également très inégale, et plus forte dans les petites économies que dans les grandes.
    •La mondialisation semble influer sur l’entrepreneuriat. À titre d’exemple, l’amélioration de l’accès aux marchés s’accompagne de hausses du stock de PME (OCDE, 2010c)
    .

    NOTE DE SYNTHÈSE
    Il ressort d’études récentes portant sur la croissance que le rythme de la croissance dans un pays donné est pour une large part fonction de :
    1) sa capacité de s’intégrer dans l’économie mondiale grâce aux échanges et à l’investissement
     ; 2) son aptitude à préserver l’équilibre de ses finances publiques et la stabilité de sa monnaie
     ; et 3) sa capacité d’instaurer un environnement institutionnel garantissant l’exécution des contrats et le respect des droits de propriété.
    A l’heure de la mondialisation, les économies en transition et en développement, et les entreprises qui y ont leur siège, éprouvent des difficultés majeures lorsqu’elles cherchent à renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles afin d’être en mesure d’exploiter les possibilités qui s’offrent à elles dans les domaines des échanges et de l’investissement.
    Les PME jouent un rôle essentiel dans les pays en développement et en transition. La proportion de PME dans le nombre total d’entreprises excède en règle générale 90 pour cent hors secteur agricole ; les
    PME sont une source essentielle d’emplois et génèrent des recettes considérables tant sur le plan intérieur qu’à l’exportation. Aussi le développement des PME s’affirme-t-il comme un axe majeur de la lutte contre la pauvreté.
    La mondialisation et la libéralisation des échanges sont pour les PME synonymes de perspectives, mais aussi de défis inédits. Pour le moment, seule une faible proportion des PME a les moyens d’appréhender et d’exploiter ces possibilités nouvelles et de faire face aux enjeux qui se dessinent.

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