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Braquage sur l’axe Ouagadougou-Pô : Des bandits défient les forces de l’ordre

Publié le mardi 26 juillet 2005 à 07h50min

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Des bandits ont encore fait parler d’eux sur l’axe Ouagadougou-Pô le dimanche 24 juillet 2005 à 9h42 mn (selon une victime, témoin oculaire) en attaquant à main armée un car et des véhicules empruntant la route nationale n° 5.

Le ministre Djibrill Bassolé de la Sécurité en compagnie du chef d’état-major de la Gendarmerie, le colonel Mamadou Traoré et le gouverneur de la région du Centre-Sud étaient sur les lieux hier 25 juillet pour constater les faits et envisager des mesures à prendre.

Bilan : un mort (Bassirou Ouédraogo), 7 blessés dont 4 graves, des matériels emportés ainsi que des espèces sonnantes et trébuchantes pour un montant d’un million 549 mille 500 francs CFA.

Dimanche 24 juillet 2005, il est 9h42 mn lorsque des bandits (au minimum 7 selon un témoin, une dizaine selon la gendarmerie), armés de pistolets, de kalachnikovs et de fusils de chasse ouvrent le feu sur un car SKV (Société Kossouka Voyage) et des véhicules personnels sur l’axe Ouagadougou-Pô (à 120 km de la capitale). Bilan : un mort du nom de Bassirou Ouédraogo, sept blessés, dont 4 graves qui ont été convoyés sur l’hôpital Yalgado Ouédraogo.

Du matériel, notamment, des sacs portant des effets vestimentaires, des portables et de l’argent d’une valeur d’un million 579 mille francs CFA ont été emportés par les bandits. Ces derniers ont même ouvert le feu sur le poste de gendarmerie situé juste à l’entrée du pont du Nazinon avant de prendre la fuite avec leur butin. Selon les explications des pandores en faction dans ce poste, les bandits, après avoir dépouillé les citoyens de leurs biens, ont emporté leur butin sur des motos de marque CG avant de prendre la broussaille. Le journaliste Ouézzen Louis Oulon de la RTB, victime de l’attaque alors qu’il était en compagnie de Me Sawadogo Harouna a affirmé que les bandits s’étaient répartis en trois groupes distincts. Ils ouvraient le feu de face ou de profil sur les véhicules pour les obliger à s’immobiliser selon lui. Le chauffeur du car SKV qui a reçu une balle à la jambe selon une source médicale, a dû essuyer les tirs des bandits. Perdant du sang, il immobilisera le car à un kilomètre du lieu de l’attaque. (lire encadré) Pour ce qui est de l’identité des bandits, les pandores ont affirmé qu’ils s’exprimaient en bambara et en peulh. Selon le chef d’état-major de la gendarmerie, le colonel Traoré, trois (3) suspects ont été interpellés.

Cependant, le colonel Traoré a laissé entendre qu’il avait l’impression que c’est le même groupe de bandits qui écume la zone.

Pas d’implication de gendarmes

L’audacité de l’attaque des bandits n’a pas laissé le ministre Djibrill Bassolé indifférent.Le ministre a affirmé qu’après l’assassinat des policiers de Koupéla, l’acte commis par les braqueurs est d’une grande abomination. Le premier flic du Burkina compte relever le défi lancé par les bandits. Cependant, il en appelle à la contribution des populations. Pour le chef d’état-major de la gendarmerie, l’information selon laquelle des gendarmes seraient impliqués dans cette attaque est "purement fausse".
"Il n’y a pas eu d’implication de gendarmes ou de qui que ce soit dans cette attaque".

Le colonel va plus loin en disant que les bandits utilisent des complices qui circulent sur les mêmes types de motos qu’eux pour donner le signal de la patrouille. En effet, une patrouille se fait en permanence sur cette voie. Mais, elle n’a pas empêché les bandits d’opérer. Pire, de "rafaler les véhicules et le poste de gendarmerie", d’arracher le véhicule d’un colonel de l’armée burkinabè, (véhicule qui a même servi à transporter les biens jusqu’aux motocyclettes parqués non loin du bitume), faire leurs emplettes et prendre la clé des champs. Aussi, les armes utilisées sont des armes de guerre du type Pacte de Varsovie selon le colonel Traoré.

Pour neutraliser ces bandits, le colonel Traoré a promis de ratisser toutes les pistes qui mènent au bitume à travers le parc Kaboré Tambi afin non seulement de les connaître, mais de prendre des mesures pour neutraliser ces bandits. Pour lui, ils ne sont pas à leur premier forfait. En effet, l’on se souvient qu’au mois de juin, deux attaques à main armée avaient eu lieu sur cet axe en moins de 72 h d’intervalle. Quant aux armes de guerre utilisées par les bandits, le colonel a laissé entendre qu’au vu de la circulation des armes légères entre les pays de la sous-région, elles pourraient en provenir d’un.

Il faut donc, selon lui, qu’il y ait une coopération transfrontalière avec les autres pays pour qu’ensemble ils puissent lutter contre ce phénomène. "Les bandits ne connaissent pas de frontières donc aucun pays à lui seul ne peut lutter contre la fraude et le grand banditisme", dixit le colonel. Celui-ci a dit qu’il fera, avec l’ensemble de ses collègues, ce qui est en leur pouvoir pour sécuriser le trajet Ouagdougou-Pô à l’exemple de la région de l’Est. Quant au ministre Bassolé, l’attaque les interpelle sur les moyens supplémentaires à mettre en œuvre pour sécuriser nos axes et donner un peu plus confiance aux usagers ainsi qu’aux populations. Une série d’actions avait été initiée selon le ministre, pour affiner leur dispositif mais l’urgence commande qu’ils accélèrent afin que "les bandits ne puissent pas opérer de manière aussi crapuleuse sur les routes".

Le ministre pense qu’il ne faut plus lésiner sur les moyens à mettre en œuvre pour que les forces de sécurité publique soient suffisamment bien équipées. Ce, "afin de mettre hors d’état de nuire ces bandes armées qui commencent à polluer notre environnement" selon le ministre. Cela se fera incessamment avec bientôt le lancement de la police de proximité le jeudi prochain. De passage à Pô, nous avons rencontré deux bergers venus se soigner des blessures de balles. Selon eux, ils ont été attaqués, le soir du dimanche 24 juillet entre les villages de Sondré et Kayibo par des hommes armés qui leur ont intimé l’ordre de s’arrêter. N’ayant pas voulu obtempérer les bandits ont ouvert le feu sur eux blessant Yobi Diallo et Amidou Diallo, respectivement 22 ans et 30 ans tous deux au bras gauche.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

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