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Recherche agronomique : Les chercheurs veulent apporter leur contribution à l’atteinte de la sécurité alimentaire au Sahel

Publié le jeudi 20 septembre 2018 à 18h35min

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Recherche agronomique : Les chercheurs veulent apporter leur contribution à l’atteinte de la sécurité alimentaire au Sahel

Ouagadougou abrite, du 19 au 21 septembre 2018, l’atelier de rédaction d’une note d’orientation stratégique et opérationnelle sur la contribution de la recherche agronomique franco-africaine au service de l’atteinte des objectifs de développement rural et de sécurité alimentaire. Ce projet de rédaction est porté par « L’Alliance Sahel ». La cérémonie d’ouverture dudit atelier est intervenue ce jeudi 20 septembre 2018 en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Alkassoum Maïga.

Les pays du Sahel sont confrontés à de nombreux défis qui freinent leur développement. Les pays de la région doivent en effet faire face aux risques du changement climatique, à la pression démographique croissante, à la forte dynamique urbaine et à la crise sécuritaire qui les secouent. Les rendements agricoles, eux, déclinent fortement, entraînant du même coup une situation d’insécurité alimentaire.

Pour venir à bout de ces difficultés et permettre le développement de ces pays, des solutions innovantes issues de la recherche existent. Dans l’optique donc de poursuivre les efforts dans la recherche, de les intensifier et de mieux les coordonner pour un véritable impact sur les populations, les institutions nationales de recherche agronomique des pays sahéliens comme le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (CORAF), le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), ont adopté, le 19 septembre 2018, la Déclaration de Ouagadougou.

Cette Déclaration se place dans le cadre de L’Alliance Sahel lancée en juillet 2017 par l’Allemagne et la France. L’Alliance vise à créer une plateforme de coopération internationale au service du développement du Sahel. Elle doit permettre une coordination plus efficace des initiatives et vise à améliorer l’appui apporté par les partenaires au développement de la région.

Pour ce faire, L’Alliance Sahel intervient dans six domaines prioritaires que sont l’emploi des jeunes, le développement rural et la sécurité alimentaire, l’énergie et le climat, la gouvernance, la décentralisation et l’accès aux services de base et la sécurité.

S’unir pour atteindre les objectifs

À travers la Déclaration de Ouagadougou, les institutions de recherche des pays du G5 Sahel, du Sénégal et de la France s’accordent sur des principes communs à savoir : il ne peut y avoir de paix durable et de sécurité au Sahel sans un développement rural créateur d’emplois ; la recherche doit être partie prenante des solutions à construire avec tous les acteurs concernés ; les institutions de recherches agronomiques des pays du G5 auxquels le Sénégal, le CORAF et le CILSS sont associés ont la responsabilité de proposer des orientations stratégiques et opérationnelles aux décideurs politiques et aux bailleurs pour atteindre cet objectif de développement durable de la région ; l’avenir de la région constitue une priorité majeure de la coopération scientifique entre l’Europe et l’Afrique.

Cette Déclaration de Ouagadougou est vivement appréciée par Michel Eddi, président-directeur général du CIRAD. Il estime en effet que « pour que les décideurs politiques arrivent à accomplir et à atteindre les objectifs qui sont les leurs, il faut l’appui de la science, il faut de l’innovation, il faut l’engagement de tous les acteurs.
Il faut que les scientifiques des pays de la région, avec l’appui de la coopération internationale, soient aux côtés des acteurs pour les aider à déployer ces solutions et qu’elles finissent par produire le développement souhaité au bénéfice des populations et du bien-être social et environnemental de tous ».

Une rencontre importante…

Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a également salué la tenue de cet atelier qu’il qualifie d’important ; et dont les travaux contribueront à apporter des solutions aux problèmes que traversent les pays du Sahel.
« Notre espace connaît des attaques liées aux activités terroristes. Il faut se dire que face au terrorisme, il y a la réponse militaire, mais il faut se résoudre à reconnaître que la réponse militaire à elle seule ne peut pas solder les comptes (...). Il faut accompagner le processus de la réponse militaire par la réponse en termes de développement, d’épanouissement des populations vivant dans l’espace du G5 et du Sénégal », foi du ministre Maïga. Et c’est ce à quoi s’attèle l’Alliance Sahel.

Il réitère donc l’engagement du gouvernement burkinabè à jouer son rôle dans la mise en œuvre des solutions qui seront proposées par les chercheurs dans le cadre de l’Alliance Sahel.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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