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Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

Publié le vendredi 18 mai 2018 à 17h00min

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Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

Ceci est une analyse de Mahamadi Congo sur la situation économique du Burkina Faso. Il est le président de l’Association Yamwecré des jeunes commerçants et membre de la Coalition nationale des acteurs de l’économie pour un commerce équitable.

« Actuellement, le marché ne va pas bien. Même les grands opérateurs économiques et le secteur informel disent que ça ne va pas. Personnellement, je condamne les attaques terroristes dont nous avons été victimes au Burkina. Cela cause un problème pour nos affaires. Un autre aspect, ce sont les revendications des syndicats de nos ministères. Par exemple, on se lève un matin et on nous dit qu’il y a grève par-ci, par-là.

Rien qu’à ce niveau, nous demandons au gouvernement de pallier cette situation parce qu’à chaque fois qu’il y a grève, ce sont les commerçants qui en souffrent. On sait que les commerçants sont plus nombreux que les agents de la Fonction publique donc normalement, ils ne devraient pas nous mettre en arrière à chaque fois.
En plus, je condamne l’indépendance de la justice parce que normalement, c’est le pouvoir qui doit tenir les choses en main. Par exemple, notre opérateur économique Inoussa Kanazoé, de la manière dont on gère son dossier, cela influence négativement notre économie. Même s’il est coupable, il fallait gérer cela dans la discrétion. Du moment qu’il est devenu un grand monsieur, les autres opérateurs économiques vont avoir peur et ils ne voudront plus investir comme auparavant. Les opérateurs étrangers également seront découragés.

Ce sont tous ces aspects qui nous font croire qu’il n’y a pas de marché.
En ce qui concerne les solutions, je pense que les agents des impôts doivent trouver une méthode appropriée avec les opérateurs économiques. Par exemple, lorsqu’ils arrivent et ils forcent le commerçant à payer ses impôts pendant qu’il n’y a pas de marché, le commerçant est obligé de faire le trou. En ce moment, cela n’arrange pas le gouvernement et le commerçant non plus. C’est pourquoi on pense qu’il faudra mettre en place un système qui permettra à un commerçant qui est endetté de s’acquitter de ses impôts petit à petit.

En plus, on demande au gouvernement de trouver des inspecteurs qui vont protéger les opérateurs économiques. De nos jours, s’il y a des commerçants qui ont fait plus de 20 ans de carrière, il leur faut un autre système de recouvrement afin de les encourager dans ce qu’ils font pour le pays.

Pour ce qui concerne les partenariats, le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur. Si nos opérateurs gagnent ce genre d’opportunités, ils ne vont plus tomber. Ainsi, si leurs affaires marchent bien, nous les gens du secteur informel allons emboîter leurs pas. Sinon, si vous observez bien, il y a beaucoup de boutiques qui se ferment de nos jours à cause de crédits qu’ils ont pris et il n’y a pas de marché.

Au niveau des banques, lorsqu’on part pour prendre un crédit, le taux d’intérêt est élevé. Souvent on prend mais on n’arrive pas à s’en sortir. Nous demandons au gouvernement de voir ce qu’il peut faire à ce niveau.
Au Trésor public également, nous rencontrons des problèmes. Il arrive qu’un commerçant gagne un marché et finisse de l’exécuter. Au moment de percevoir son argent, on le fait tourner pendant plusieurs jours. On oublie que le prestataire a pris de l’argent à crédit et il a embauché des gens pour la tâche. Donc il revient au gouvernement de voir sa démarche qui fait traîner les choses. »

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2018 à 17:22, par PAPIS En réponse à : Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

    Burkina : « Tout est pire qu’avant et le MPP est responsable » (Safiatou Lopez )

    Le Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), une Organisation de la société civile, a rendu sa copie sur la gestion du pouvoir par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Porté par sa présidente Safiatou Lopez/Zongo, le CCNOSC a conclu que « l’espoir suscité par cette élection (du président Roch Kaboré) est devenu un leurre ».

    Plus d’une année après l’avènement du Président Roch Kaboré au pouvoir, le Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC) a décidé de faire le point de son diagnostic sur cette gestion le jeudi 18 mai 2017. Et à en croire sa présidente, Safiatou Lopez/Zongo, « tout est pire qu’avant » en indexant comme « responsable » de ce fait, le parti au pouvoir, le MPP.

    Selon le CCNOSC, de la gouvernance à la relance économique « sans oublier les dossiers judiciaires pendants », la majorité présidentielle dans son ensemble n’apporte pas de réponses concrètes aux préoccupations « légitimes » des populations. En faisant le rapport avec l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Safiatou Lopez conclut que « le MPP est une copie conforme du CDP qui ne fait pas mieux ».

    « Promotion de la médiocratie, politisation de l’administration »
    Pour matérialiser ses propos, elle explique que les anciennes pratiques, « corruption, détournements, acharnement sur les acteurs politiques et civils, promotion de la médiocratie, politisation de l’administration » se poursuivent sous la gouvernance du MPP. Outre la gouvernance du MPP, Safiatou Lopez Zongo et le CCNOSC ont dénoncé l’augmentation « vertigineuse des prix des denrées de premières nécessités ». A ce titre, un seul exemple, celui du pain qui selon la présidente du CCNOSC est en hausse alors que le poids n’a pas évolué.

    L’Organisation de la société civile « exige » du gouvernement, des mesures pour « stopper la flambée » des prix, de renforcer le contrôle des prix et des frontières pour empêcher « les commerçants véreux » de faire entrer sur le sol burkinabè, des produits impropres à la consommation.

    Toutes ces critiques du CCNOSC à l’égard du pouvoir en place, en sus de recommandations, ont été consignées dans un document intitulé « Situation nationale : Entre amateurisme et tâtonnement, regard critique du CCNOSC/APDC ». Un titre qui fait penser, avec son contenu, au mémorandum du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), toujours en rapport avec la gestion du pouvoir par le MPP.

    « Sans vous mentir, je n’ai pas lu le document du CFOP »
    Mais foi de Safiatou Lopez, « sans vous mentir, je n’ai pas lu le document du CFOP, j’ai échangé avec le président du CFOP sur la situation nationale », argumente-t-elle. « Mais s’il se trouve que les documents sont similaires, il faut reconnaître que quelque part, c’est parce qu’il y a une vérité », assène Safiatou Lopez.

    La procédure contre l’homme d’affaire Inoussa Kanazoé (KANIS) a également été abordée ainsi que le procès de l’insurrection populaire. Sur le premier point, Safiatou Lopez estime que « s’il y a des preuves contre KANIS, c’est à la justice de se prononcer, mais je ne crois pas que ce soit un acharnement politique ».

    Pour ce qui concerne le procès de l’insurrection, la présidente du CCNOSC l’assimile à « du cinéma« . « Sincèrement je n’attends rien. C’est du cinéma. Nous sommes des spectateurs, on va suivre et ils vont aboutir là où ils veulent aboutir« , commente, Safiatou Lopez.
    Ignace Ismaël NABOLE
    Burkina 24

  • Le 18 mai 2018 à 20:11, par karim En réponse à : Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

    Monsieur , dite aux operateurs economiques de commencer a payer les impots . C’est quel gouvernement dans le monde qui aide ses operateurs economiques a trouver des relations . C est un travail personel qui ne doit pas relever du gouvernement.

  • Le 19 mai 2018 à 12:13, par Leader En réponse à : Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

    je partage votre avis sur certains points. Mais je pense qu’il y a longtemps que vous avez fait un tour pour rencontrer les inspecteurs des impôts. ils sont devenus assez souples. allez les rencontrer seul vis à vis face à face des fois sans votre comptable. Même quand vous n’avez pas de problème avec eux allez y poser des questions pour comprendre. Restez pas au téléphone. Suis sûr que vous aurez un autre regard.
    Les employés du secteur public nous concurrencent déloyalement. ils prennent nos cotisations ils ouvrent des boutiques au compte de soit leur femme, cousins et remportent certains marchés publics. On tourne pour le moment en rond.

  • Le 20 mai 2018 à 19:15, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Situation économique : « Le gouvernement doit aider nos opérateurs économiques à tisser des relations à l’extérieur », Mahamadi Congo

    Le cri de cœur ci-développé est bien compris. Le Marché ne va vraiment plus, nous en convenons, mais, les raisons par le Sieur Congo évoquées pour expliquer cela sont-ils vraiment les bonnes, les vraies ? Nous en resterons dubitatif sur la question. Nous pensons qu’il faudrait mieux sérier les choses pour comprendre réellement la situation. En effet, le Sieur Congo fait cas des implications de plusieurs « Acteurs » animant la Société burkinabé ; impliqués à qui, il demande des actions énergiques et positives afin de juguler les situations économiques et sociales que notre pays vit depuis quelques temps déjà.

    i)-tout d’abord sur le plan « Sécuritaire ». Nous conviendrons avec lui que toutes formes d’insécurités poussent les étrangers, investisseurs, hommes d’affaires ou touristes, à des réserves quant à leurs déplacements dans un pays ou encore, quant à la protection de leurs « Avoirs » (pour ce qui est des investisseurs et des hommes d’affaires). Nous conviendrons avec lui qu’il sied que l’Etat (Gouvernement) fasse le plus possible pour sécuriser, rassurer et tranquilliser les populations ainsi que leurs probables relations dans les Affaires pour leur permettre des actions relationnelles concrètes pour des réalisations partenariales productives. Ceci est du devoir « régalien » de l’Etat et ses Démembrements ;

    ii)-Puis, des Grèves désordonnées et illogiques qui se décrètent dans le pays chaque jour que Dieu fait par et pour de simples sauts d’humeurs. Certes, certaines relèvent de revendications justifiées certes, mais qui ne semblent pas être les solutions idoines pour les problèmes posés étant donné que la « Situation difficile » des travailleurs est ressentie dans tous les Secteurs sociaux et professionnels du pays et ce, depuis déjà les Années 2008. Personne n’en parlait simplement parce que le Régime d’alors, fort dans les délations et les réprimandassions réussissait à contenir les colères . Mais comment faisait-il ? Dieu seul le sait. En effet, les réclamations et revendications égrenées par les réclamants sans exception, étaient déjà connues puisque, tenant de l’amélioration du niveau de vie des travailleurs dont la dégradation se constatait chaque jour. Et c’est ce qui, de notre avis, avait atteint le niveau de l’intolérable pour que la population sorte, un peu comme en 1966, pour crier le holà. L’affaire de l’Article 37 de la Constitution n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase simplement parce que sa modification envisagée devait permettre une pérennisation de cette Equipe au Pouvoir pour continuer ses pillages éhontées. Il n’était donc plus question de « tolérer » davantage la poursuite de l’existence de ce Régime dictatorial, corrompu et voleur qui ne faisait que spolier le pays à leur simple profit sans souci aucun pour l’avenir du peuple. Il a fallu donc la bêtise sur l’Affaire des Magistrats pour que tout le monde se mette à réclamer avec le style de « Je veux aussi ma part ». Ce qui se justifie d’ailleurs. Malheureusement, ces réclamations, poussées pour la plus part par ces voleurs, corrompus et dictateurs d’hier, sont faites sans discernement aucun, ni « sans compte tenu » de la « Négativité » de l’héritage par ces derniers, laissés à leurs successeurs qui eux aussi ont péché par leurs manques de tacts convaincants et rassurants dans leurs communications pour rassure les esprits. Cela ne fait-il pas partie des pièges savamment montés, nourris et entretenus par ceux-là qui les ont organisés ? En exemple, on pourra citer le cas de ces fameux « Fonds communs » qui n’avaient pas leurs raisons d’être, mais qui ont été quand même mis en place par le Pouvoir d’alors pour acheter l’intelligence de certains fonctionnaires pour aider à la réalisation de leurs forfaits connus. De leurs impacts sur le Commerce, c’est vu juste simplement parce que c’est « Quand on a, qu’on achète ». Ce qui permet aux importateurs et distributeurs d’acheter et revendre. Mais quand on ne peut plus acheter, les vendeurs ne vendent plus ;

    iii)-De l’Indépendance de la Justice, loin d’être condamnable puisque c’est ce que le peuple a demandé lors de ses sorties de Septembre à Octobre 2014, il y a lieu d’analyser mieux les choses pour mieux comprendre les échecs « constatables » de la Justice. En effet, nous pensons que cette Indépendance a été réalisée (si elle est effective), avec trop de précipitations et sans discernement. Oui ! La Justice n’avait pas été suffisamment « outillée » pour jouir de son indépendance. Ni sur le plan des Textes et Lois de son fonctionnement, ni l’Organisation de cette indépendance, et encore moins les moyens à elle nécessaire pour jouer pleinement son rôle en toute indépendance, rien, absolument rien n’avait été requis avant l’engagement de cette Indépendance. Elle aurait été plus réfléchie avant "application" que nous aurions économisé ces échecs Rien ne pressait vraiment. Et là, les moins patriotes que sont les « Acteurs malhonnêtes » du milieu que sont ces Auxiliaires, exploitant ces faiblesses n’ont fait et ne font que de tout faire pour « créer et accentuer » cet échec. Du cas par exemple du Sieur Inoussa Kanazoé dont il est fait question, nous ne pensons pas que dans notre pays il y est « des personnes plus importantes que d’autres parce qu’elles ont de l’argent » qui mériteraient plus d’égards que les autres lorsqu’il s’agit d’applications des Lois auxquelles tout le peuple est sensé se soumettre. De ses richesses, avez-vous cherché à savoir par « quelles voies » il les a acquises ? Non, et non. On devra le traiter comme le voleur de poulet attrapé au village car, « un Vol est un Vol ». Il ne saurait donc y avoir de « Grands Messieurs à exempter des rigueurs des Lois » et des "Petits Messieurs sur qui on doit taper". Ce sera une « Injustice ». Auront effectivement peur d’actions les Opérateurs Economiques qui voudront, si ce n’est déjà fait, passer par ces mêmes voies pour s’enrichir. Notre pays sera ainsi nettoyé de ce genre de personnes qui, sous la couverture d’Hommes d’Affaires, ne sont que des voleurs, des tricheurs ;

    iv)-Pour ce qui est des Partenariats avec des Relations d’Affaires sur l’International pour lesquels le Sieur Congo demande une action au Gouvernement, nous ne pensons que cela soit du rôle de l’Etat. Cela ne devrait provenir que du « Dynamisme » et des capacités de convaincre les partenaires de chacun. C’est vrai que dans un temps assez récent, une certaine personne du sérail du Pouvoir, par ambition de monopoliser tous les Secteurs Economiques du pays à son propre profit et à celui de sa famille, a mis en place une « certaine Equipe » dont nous tairons le nom pour faire « main basse » sur les Affaires économiques du pays  ; chose qu’elle a réussi d’ailleurs puisque, composée d’une trentaine environ de personnes, cette équipe, de par les énormes capacités financières à elle donnée par cette personne, cette Equipe a la main mise sur toute notre Economie. En prête-noms connus ou supposés, ce sont ces personnes qui contrôlent aujourd’hui, notre Economie, notre Commerce. Mais ce que le Sieur Congo doit comprendre, c’est que c’est « un Système » qui doit être combattu pour ramener la JUSTICE dans le Secteur et le retour de l’honnêteté au profit des réels producteurs de richesses que sont eux (Sieur Congo et ses camarades).

    v)-Enfin des réclamations que des Acteurs des Impôts, du Trésor et des Agents de Recettes soient désignés pour encadrer d’une part les Opérateurs Economiques est une réclamation positive. Que des réflexions soient menées par ceux-ci pour assouplir les méthodes de recouvrement fiscal afin de tenir compte des difficultés, somme toutes conjoncturelles (nous le souhaitons) restent aussi une bonne suggestion que le Pouvoir devrait exploiter.

    Pour conclure, nous dirons qu’à travers ces analyses et pourquoi pas des analyses complémentaires, le monde des affaire devra comprendre que la situation morose de notre Economie du moment tient plus de mauvaise foi de certaines personnes enclines à saboter les efforts et actions engagés que de la volonté d’une/des personnes du pouvoir qui, sans leur donner le ciel sans confession, se battent pour « prouver leurs capacités de réussir », même si jusqu’à ce jour, aucun succès n’est observé à l’horizon. Que Mr. Congo et ses Camarades retiennent que « face à une (1) personne malhonnête qui jette au mur la poussière, voire la saleté, 100 laveurs n’y pourront rien » (adage moaga).

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