Dans leur piquet de grève situé au siège local de l’Ecole Démocratique et Populaire de Ouahigouya, plusieurs activités ont marqué ces journées nationales de grève. En effet tous les jours depuis le démarrage de la grève les enseignants et les personnels d’administration et de gestion se sont regroupés à leur piquet de grève sis au secteur 1 de la ville de Ouahigouya. Malgré la mauvaise nouvelle de l’attaque d’individus armés non identifiés qui a causé la mort d’un professeur des lycées et collèges en poste à Kain et blessé deux autres, la détermination à poursuivre la lutte était toujours au rendez-vous. Spontanément une délégation est constituée pour rendre visite aux blessés admis au Centre hospitalier universitaire de Ouahigouya et pour présenter les condoléances à la famille du disparu.

Ce mouvement des praticiens des classes, faut-il le rappeler, répond au mot d’ordre lancé par la coalition d’une quinzaine de syndicats de l’éducation sous la plateforme revendicative qui se décline autour de l’adoption d’un statut valorisant les personnels de l’éducation et de la recherche, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de vie et de travail pour une efficacité du système éducatif, la revalorisation de la fonction enseignante.

Une journée d’hommage pour honorer la mémoire de Souleymane Kouyama

Au cours des journées de protestation, les défenseurs des intérêts matériels et moraux des travailleurs de l’éducation ont eu droit à des conférences sur la conscience professionnelle et syndicale. Au bilan à en croire les responsables syndicaux il ressort que le préscolaire en terme de participation à la grève a fait 100%, le primaire 99,72% et le secondaire 99,30%. Un taux de participation et d’engagement jugé satisfaisant par le porte-parole de la coalition Somgalian Sawadogo. Les enseignants du Yatenga et leurs syndicats semble très remontés contre le comportement des autorités régionales.

Pour cause ils disent n’être pas du tout d’accord avec le comportement des autorités régionales qui n’ont pas daigné assister aux obsèques de leur collègue Souleymane Kouyama tombé sous balles assassines au sein de son lieu de travail à Kaïn et pour la non prise en charge des soins des blessés de la dite attaque. Pour ce faire la mobilisation est sonnée pour le vendredi 8 décembre 2017 pour un sit-in devant le gouvernorat à Ouahigouya, suivi d’une journée d’hommage pour honorer la mémoire de Souleymane Kouyama arraché à leur affection.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net