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18e Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat : 88 EPE présentent leurs bilans

LEFASO.NET | Moussa DIALLO

Publié le vendredi 15 septembre 2017 à 02h00min

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18e Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat : 88 EPE présentent leurs bilans

La 18e session de l’Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat (AG-EPE) se tient du 14 au 15 septembre 2017, à Ouagadougou, sous le thème : « les établissements publics de l’Etat : quelles contributions à la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social ? ». Deux jours durant, les rapports de gestion des conseils d’administration, les rapports d’activités et les états financiers de l’exercice 2016 de 88 EPE dont douze fonds nationaux seront examinés. Aussi, il sera procédé à l’audition de onze rapports d’explication. C’est le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui préside les travaux.

Initiée en 2000, l’Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat est devenue une tradition annuelle pour communiquer sur le fonctionnement et l’évaluation des EPE en vue de dégager des pistes de solutions aux problèmes rencontrés. Elle se veut aussi une occasion de promouvoir les meilleures pratiques susceptibles de faire de ces EPE, de véritables outils au service des populations et du développement du Burkina. C’est pourquoi, elle a toujours su s’adapter et innover pour orienter les établissements publics de l’Etat afin de mieux répondre aux perpétuels défis auxquels ils font face dans leur fonctionnement quotidien.

Le thème de la 18e AG-EPE se penche sur : « les établissements publics de l’Etat (EPE) : quelles contributions à la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) ? ». Cette thématique se veut une invite à approfondir la réflexion pour faire du PNDES un outil efficace pour l’accompagnement des EPE dans l’accomplissement de leurs missions de service public.

« Aucune sanction ne sera de trop… »

Une forte participation à la cérémonie d’ouverture

Pour le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, la gouvernance des EPE doit reposer sur l’éthique de la responsabilité, le respect du bien public, la qualité du service public et la stricte observation des principes de bonne gestion. C’est pourquoi, estime-t-il, « aucune sanction ne sera de trop lorsqu’il s’agit de placer l’action de nos structures dans l’intérêt de tous les Burkinabè sans exclusives ». Et il poursuit, en ces termes : « Mesdames et messieurs les PCA et DG d’EPE, en votre qualité de décideurs, de managers et de conseillers, j’en appelle à votre sens de la responsabilité, à votre éthique professionnelle et à votre engagement patriotique, en vue d’une gestion rigoureuse, transparente et efficace de nos établissements publics. C’est seulement à ce prix que vos actions pourront contribuer efficacement à une croissance forte, inclusive et durable, au bénéfice de la population toute entière ».

« C’est dire donc que vous devez être déterminés à relever les défis de la corruption, de la dissipation des deniers publics, en somme, de la mauvaise gestion, en apportant grâce à la mise en œuvre du PNDES, des changements qualitatifs attendus tant au niveau de la gouvernance, de la formation du capital humain ainsi que de la restructuration de l’économie de notre pays », assène-t-il

76 EPE : 182 milliards de francs de recettes, 139 milliards de francs de dépenses

Paul Kaba Thiéba en appelle au sens de responsabilité des responsables des EPE

Pourtant, en se référant au rapport présenté par le secrétariat sur la gestion des Etablissements publics de l’Etat (EPE), exercice 2016, les résultats ne sont pas alarmistes. Loin s’en faut. Au cours de l’exercice 2016, les efforts ont été maintenus dans la réalisation des missions. Les activités de supervision des EPE se sont poursuivies par des appuis-conseils et des séances de formation à la carte, ainsi que le renforcement de la communication entre les EPE et les structures de tutelle. Les différentes résolutions de la 17e session de l’AG-EPE ont été, pour l’essentiel, mises en œuvre. Les recommandations, elles, connaissent un début d’exécution.

L’analyse synthétique de la situation financière des 76 EPE, hormis les données des 12 fonds nationaux, révèle des recettes de 182,94 milliards en 2016 contre 171,234 milliards en 2015, soit une hausse de 6,83%. Les dépenses budgétaires, quant à elles, s’élèvent à 139,955 milliards de francs CFA contre 149,298 milliards en 2015, soit une baisse de 6,26%.

Dans l’ensemble, l’évolution de la structure des dépenses en 2016 fait ressortir une diminution des charges de fonctionnement de 6,25% par rapport à l’année 2015. Quant aux dépenses consacrées aux investissements, elles ont également régressé de 1,20%. Concernant les dettes, il ressort des arriérés de paiement de 46,911 milliards de francs CFA contre 52, 243 milliards en 2015.

Aucun des 12 Fonds nationaux n’a atteint ses objectifs de recouvrement

En ce qui concerne les douze fonds nationaux ayant effectivement transmis les états financiers, l’analyse de leur situation financière montre qu’ils ont enregistré 35,699 milliards de francs CFA en termes de recettes (y compris les subventions), en 2016. Au même moment, les dépenses budgétaires s’élevaient à 30,055 milliards de francs CFA. Les impayés, eux, sont estimés à 6,232 milliards contre 2,972 milliards en 2015.

Le rapport présenté par le secrétaire général du ministère de l’économie, des finances et du développement, Abel Séglaro Somé, révèle que le taux d’exécution des recettes des fonds est passé de 62,19% en 2015 à 70,51% en 2016. Mais, aucun fonds n’a atteint ses objectifs de recouvrement. Concernant les dépenses, elles ont été contenues dans les limites des prévisions des crédits pour la plupart des fonds nationaux. Malgré tout, l’analyse de la situation financière des dettes fait ressortir des arriérés de paiement de 1,254 milliards de francs CFA contre 1,093 milliards en 2015.

Poursuivre les efforts

La plupart des membres du gouvernement étaient présents

182 sessions de conseil d’administration se sont tenues en 2016 contre 191 en 2015 avec transmission des procès-verbaux. De l’analyse des rapports d’activités et des états financiers de l’exercice 2016, il ressort une progression dans la gestion des EPE au vu du niveau des ratios caractéristiques. Du point de vue des indicateurs de gestion, la situation reste caractérisée par une prédominance de la subvention de l’Etat qui connait une progression par rapport à l’exercice 2015. Les indicateurs de performance autres que financiers fournis ont permis d’apprécier le niveau d’exécution des activités programmées et des objectifs assignés aux différents EPE. Mais, des efforts doivent être poursuivis en vue de permettre :

 l’application effective des instructions relatives à la nomenclature budgétaire, à la nomenclature des pièces justificatives et au plan comptable des EPE ;

 le renforcement des capacités des acteurs des EPE ;

 l’amélioration des systèmes d’information et de gestion ;

 l’amélioration de la qualité des états financiers produits ;

 l’application effective de la loi n°010-2014/AN du 30 avril 2014 portant règles de création des catégories d’établissements publics.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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