
Le 25 août 2015, la République démocratique du Congo (RDC) a adopté une loi fixant un statut pour les chefs coutumiers. Aux termes de cette loi, ils deviennent des salariés de l’État et sont aussi reconnus et investis par le pouvoir qui a le droit de les nommer et de les destituer.
Jean-Pierre Mpandi alias Kamwina Nsapu, influent chef traditionnel des Bajila Kasanga dans le Kasaï-Central qui n’a pas été reconnu par le gouverneur de la région, a lancé une rébellion contre l’autorité et fait campagne pour que le président Kabila ne soit plus reconnu à partir du 20 décembre 2016. Le 12 août 2016, Kamwina Nsapu est assassiné lors d’affrontements avec les forces de sécurité. Ses disciples étendent la rébellion à d’autres provinces notamment le Kassaï, le Kasaï oriental et le Lomami. S’en suit alors une escalade de la violence.
Dans une note technique datée du 19 juin 2017, l’église catholique congolaise a rendu public un rapport faisant le bilan des victimes de ce conflit depuis le début de la crise. Ce rapport fait état de 3 383 personnes qui seraient mortes, l’existence de 30 fosses communes, près de 3 698 habitations privées détruites, 20 villages également détruits (10 par l’armée congolaise, 4 par les miliciens de Jean-Pierre Mpandi et 6 par des auteurs inconnus). L’église catholique indique que 60 de ses paroisses ont été endommagées ou fermées. Selon elle, le rapport a été fait sur la base des informations rapportées par les paroissiens des zones touchées.
Le gouvernement congolais de son côte avait publié le 12 juin dernier son rapport dans son « LIVRE BLANC TOME I » pour rétablir la vérité sur les événements malheureux qui ont secoué les provinces du Kasaï en particulier. Ce rapport fait état de plus de 10.000 personnes sans ressources déplacées dans les provinces environnantes, plus de 30.000 réfugiés en Angola, des milliers de familles brisées et détruites, et des milliers de familles sans toits (incendiés par la milice) sans pour autant donner le nombre de personnes tuées.
Les Nations Unies avaient manifesté leur volonté de mettre en place une commission d’enquête internationale sur les violences dans le Kasaï. Chose que Kinshasa dit ne pas être disposé à accueillir. Ce jeudi 22 juin 2017, un vote devrait décider de la mise en place ou non d’une commission d’enquête internationale sur les violences dans le Kasaï.
Youmali Koanari
Lefaso.net
Source : Jeune Afrique
Vos commentaires
1. Le 23 juin 2017 à 10:43, par Cathy Madimba
En réponse à : Crise en RDC : L’église catholique rend public son rapport sur la tuerie dans le Kasaï
Veuillez svp mieux prendre vos renseignement avant de publier un article. Il n’est nullement dit dans notre loi que l’Etat a le pouvoir de nommer et destituer les Chefs coutumiers. Il ne faut pas jeter de l’huile sur un incendie qui fait déjà rage. Ci-dessous le texte extrait de l’exposé des motifs.
’’Elle prend en effet en compte les valeurs traditionnelles immuables
affirmer le rôle protecteur du chef coutumier en ce qui
réaffirmer le caractère apolitique du chef coutumier ;
réaffirmer l’implication du chef coutumier dans la sauvegarde
réserver aux seules structures reconnues par la coutume le
confirmer le droit des pouvoirs publics de reconnaitre ou de
reconnaitre à l’autorité coutumière le droit d’être consulté par
et saines dans une société fondée sur le droit écrit, la démocratie, la
bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme. Elle vise
notamment à :
concerne l’identité culturelle ainsi que les valeurs
traditionnelles morales ;
de l’unité et de la cohésion nationales ;
droit et le pouvoir de désigner le chef coutumier ;
prendre acte de la désignation du chef coutumier ;
les pouvoirs publics ;’’
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