Ce sont au total trente portraits d’hommes et de femmes qui ont été exposés vendredi dernier au Musée national. Une exposition qui croise les regards, histoire pour le photographe Alain Leloup d’appeler les Africains à se regarder face à face. « Je pense qu’il est important après cette exposition que les gens se regardent face à face. Je trouve qu’en Afrique les gens ne se regardent pas trop face à face. Essayons de nous regarder face à face entre Africains, entre Européens », a suggéré l’artiste.

Les photographies réalisées et exposées au musée national sont celles d’hommes et de femmes de divers milieux : artistes, intellectuels, jardiniers, marchands de légumes et de fruits…. Pour l’auteur, il est question de représenter au maximum l’Afrique à travers ce mélange.

« Ça fait plaisir de se voir exposé au musée national, c’est un honneur pour moi de faire partie de cette exposition », nous a confié l’étudiante Judith Pétronille Kaboré dont l’expression du visage a attiré l’attention du photographe français lors d’un concours de lecture à l’institut français.

Première du genre selon, Jean Paul Koudougou, directeur général du musée national, cette exposition est une célébration d’une grande amitié avec quelqu’un qui a travaillé pour donner un visage contemporain au musée national longtemps considéré comme lieu d’exposition des objets du passé.

Le directeur général du patrimoine culturel, par ailleurs représentant du ministre de la culture, des arts et du tourisme, Vincent Sédégo, s’est réjoui de cette initiative qui pour lui, magnifie la photographie. Il a appelé la poignée de foule présente au vernissage à admirer sans modération l’exposition du photographe français.

“ Je suis photographe et assurément curieux. J’ai du plaisir, lorsque je fais des images, à apprendre encore et toujours. J’aime le faire ‘’face à face’’ et entamer le dialogue avec les gens que je photographie. Dans mon viseur, je regarde la personne qui s’y inscrit mais je ne rentre jamais dans son rêve et je n’essaie pas de la faire rentrer dans le mien. Le rêve est notre intime. Ce que j’ai souhaité des personnes dont les portraits sont exposés c’est qu’ils se sentent fiers et ancrés dans la culture”, a déclaré l’artiste qui quitte l’Afrique dans quelques jours après y avoir vécu de longues années.

La passion d’Alain Leloup pour la photographie dure depuis 58 ans. Il fut enseignant pendant 25 ans à Arles en France. L’homme a également dirigé l’école nationale supérieure de la photographie de cette même ville pendant 6 ans.

Maxime Jean-Eudes Bambara (Stagiaire)
Lefaso.net