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Energie : Lagazel, 1re entreprise à industrialiser la fabrication des lampes solaires au Burkina

Publié le vendredi 14 octobre 2016 à 23h05min

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Energie : Lagazel, 1re entreprise à industrialiser la fabrication des lampes solaires au Burkina

C’est officiel ! Lagazel, 1re entreprise dans la fabrication locale des lampes solaires s’installe au Burkina Faso. C’est une première sur le continent africain. Implanté à Dédougou, son premier atelier a été inauguré ce jeudi 13 octobre 2016 en présence de l’ambassadeur de France au Burkina et du Gouverneur de la Boucle du Mouhoun. Avec une capacité de production actuelle de 300 lampes par jour, l’entreprise ambitionne produire plus d’un million de lampes solaires d’ici 2020, selon le directeur général, Arnaud Chabanne.

Père de six enfants, Kottoun Zénisso fut vigile à la direction régionale de l’économie et de la planification de la Boucle du Mouhoun. Mais en 2010, il quitte son poste pour rejoindre l’équipe de CB énergie. Aujourd’hui technicien dans l’assemblage des panneaux solaires pour les lampes, l’homme confie que son nouveau job lui permet de subvenir « convenablement » aux besoins de sa famille. Avec lui, une vingtaine d’employés travaillent, ce jeudi 13 octobre, au niveau de l’atelier pour le lancement officiel de la Start-up Lagazel cofondée par les deux frères Chabanne, Arnaud et Maxence.

Pour le baptême de feu de ce « nouveau-né », pionnier dans la fabrication locale des lampes solaires, le nouvel ambassadeur de France au Burkina, Xavier Lapeyre de Cabanes a effectué son premier déplacement hors de Ouagadougou. Il était aux côtés du gouverneur de la Boucle du Mouhoun, du secrétaire général du ministère en charge de l’énergie et du chef de Canton de Dédougou.

Dix ateliers et 150 emplois directs d’ici 2020

« Au Burkina Faso, le taux d’électrification est de 18%. Dans les zones urbaines, il est de 59% contre 3% seulement en milieu rural », a indiqué le ministre en charge de l’énergie dans son discours lu par le gouverneur Justin Somé. La différence est énorme mais elle est d’autant plus perceptible à la tombée de la nuit. Cette nuit « noire » qui oblige les élèves et les infirmiers à utiliser des lampes à piles ou à pétrole pour travailler ; c’est ce qui a interpelé Arnaud Chabanne, présent au Burkina depuis une dizaine d’années. A la tête de CB Energie, il a entrepris avec son frère Maxence, directeur de l’entreprise CHABANNE en France, le projet Lagazel, un projet innovant destiné à éclairer les confins de l’Afrique. Installé à Dédougou, l’atelier produit actuellement plus de 300 lampes solaires par jour soit plus de 6000 par mois. Il entend faire de grands bonds en avant pour être une référence dans la sous-région en ouvrant d’ici 2020 une dizaine d’ateliers, en créant 150 emplois directs et en produisant plus d’un million de lampes.

Des produits certifiés

Deux modèles de lampes sont actuellement disponibles. Il s’agit du LK1500 et du LK3000, dotés chacun d’une batterie amovible. Vendu au prix de 13 000 fcfa, la première lampe offre, selon Arnaud Chabanne, un éclairage « de très haute qualité » pour étudier et se déplacer à pied. Sept fois plus lumineux qu’une bougie, il peut éclairer en mode éco pendant 24h. Quant au deuxième modèle vendu à 22 000 fcfa, il permet d’éclairer mais aussi de recharger un téléphone portable. Plus puissant que le premier, il peut éclairer en mode éco pendant 48h. Avec une garantie de deux ans, ces deux modèles de lampes (panneaux solaires y compris) ont une durée de vie de dix ans contre cinq ans pour la batterie. Pour ce qui est de la qualité, les premiers responsables de Lagazel ont précisé au cours de la cérémonie que les produits ont passé haut les mains les tests du programme Lighting Global de la Banque mondiale.
Pour ce qui est de la concurrence surtout celle chinoise, Arnaud Chabanne a souligné qu’il n’y en avait pas car ils étaient les seuls à pouvoir produire localement. Il a par ailleurs relevé que son entreprise ne se contentait pas de vendre que des lampes, mais qu’elle assurait surtout le service après-vente. D’ailleurs, l’ONU a déjà commandé 7.500 lampes pour les réfugiés maliens.

Le développement par le secteur privé d’abord

« Je vois en cette usine une sorte de résumé de l’avenir que le gouvernement actuel souhaite bâtir pour le Burkina Faso. Un avenir fondé sur la formation des hommes et des femmes, qui favorise la création d’entreprises locales, qui développe l’énergie d’origine solaire, ce qui renforcera l’indépendance énergétique du Burkina Faso », a déclaré l’ambassadeur français Xavier Lapeyre de CABANES. Selon lui, Lagazel rappelle que le développement vient d’abord du secteur privé et que les pouvoirs publics ne peuvent que lui apporter des conditions financières, techniques et juridiques qui favorisent son épanouissement.

La cérémonie a pris fin par une visite des différents compartiments de l’atelier et une signature dans le livre par le gouverneur et le diplomate français.

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Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2016 à 12:32, par Kouda En réponse à : Energie : Lagazel, 1re entreprise à industrialiser la fabrication des lampes solaires au Burkina

    C’est une initiative très louable. Espérons que les lampes solaires proposées aux populations seront de bonne qualité et abordables.
    Les qualificatifs du genre "le 1er en Afrique à faire ci ou ça" révèlent tout simplement un manque de matière pour vendre l’entreprise et ses produits aux lecteurs. Etre le 1er à produire au Burkina Faso quelque chose qui existe déjà et est très répandu dans le monde, on s’en fout à la limite. Par contre, proposer des produits de très bonne qualité, adaptés aux besoins des populations burkinabè et abordables est l’aspect le plus important sur lequel il faut insister et qui permettra de faire la différence avec l’existant (lampes solaires venant de Chine, des USA...).
    J’espère surtout qu’il n’y aura pas de changement dans la politique commerciale du pays pour ré-instituer des droits de douane qui ont été supprimés. Les produits liés à l’énergie solaire sont exempts de droits de douane au Burkina Faso, dans le but d’encourager l’équipement des personnes (physiques et morales) vivant au Burkina. Je trouve que cette suppression des droits de douane est une politique adéquate car elle permet de disposer d’équipements solaires de bonne qualité à un coût relativement réduit (par rapport à la situation d’avant lorsque des droits de douane étaient appliqués sur ces produits). Surtout qu’on ne vienne pas nous chanter la protection de l’emploi ou la fiscalité (taxes, impôts) perçue par l’Etat, les revenus générés par la société dans l’économie de Dédougou et du Burkina ou encore les transerts de connaissance pour imposer une protection commerciale en faveur de cette entreprise. Même en France, pays d’origine des co-fondateurs de l’entreprise, les droits de douane sur les produits solaires ont été substantiellement réduits (à l’initiative de l’Union européenne), ce qui a provoqué la quasi-disparition des sociétés de production d’équipements solaires dans tous les pays de l’Union Européenne, l’Allemagne étant la plus touchée. Laissez nous utiliser le peu de revenu que nous avons pour acheter des produits solaires de qualité produits en Chine.
    Pensez plutôt à développer le secteur de la transformation des produits agricoles, le secteur de l’agriculture, celui des TIC et l’enseignement, entre autres. Oui, il est possible de vendre des formations de haute qualité à des ressortissants de pays étrangers, en témoignent les cas de l’Australie, la Grande Bretagne, les USA. La même chose est possible pour les services de santé (voir le Maroc, la Tunisie, l’Inde), les services financiers.
    Donc, NON à de nouvelles attributions de rentes à qui que ça soit. Nous subissons de plein fouet les effets de ces rentes dans le secteur de production du ciment. En passant, quelqu’un peut-il me dire ce qu’est devenu l’entreprise Speedtech, située à Cissin en face de la Maison de la culture Jean Pierre Guingané, qui assemble des panneaux solaires ?
    Succès et prospérité à la société Lagazel. Mon souhait est que cette entreprise devienne un leader mondial dans la production de lampes solaires mais qu’elle ne se contente pas d’une niche artificielle au Burkina Faso.

  • Le 15 octobre 2016 à 15:56, par GUEULARD En réponse à : Energie : Lagazel, 1re entreprise à industrialiser la fabrication des lampes solaires au Burkina

    KOUDA, je peux te confirmer qu’elles sont de très bonne qualité car j’en ai acheté de plusieurs tailles et je les utilise dans ma ferme ici depuis 2010. Il y a des lampes à fonction mixte car elles chargent aussi les portables en même grâce à dispositif qui y a été mis.

    Par contre ce que je ne comprend pas, c’est que le journaliste parle de LAGAZEL alors que nous on connait l’entreprise sous le nom de CB-Energie ! Ils ont même leur représentation vers l’échangeur route de Bobo-Dsso. Si tu quitte le marché de Gounghin en allant vers l’échangeur, ils son à quelque part à droite face au goudron et à côté d’une boutique d’un libanais où on vend des matelas mousse.

    Au dernières nouvelles, j’ai appris que le monsieur veut se délocaliser au Tchad. A mon avis, c’est normal car il y a trop de pagailles au Burkina dans le marché du solaire. N’importe qui s’y engouffre et nous amène ici de mauvaises plaque, des produits de basse valeur et tous s’improvise technicien solaire et fait des travaux de mauvaise qualité et rabaisse le marché.

  • Le 4 décembre 2016 à 16:11, par DURIEUX Robin En réponse à : Energie : Lagazel, 1re entreprise à industrialiser la fabrication des lampes solaires au Burkina

    Bonjour, je suis adjoint de direction dans un établissement scolaire privé catholique à Tours , et nous envisageons de créer un projet humanitaire lié à l’accès à la scolarité et à l’énergie par le solaire. Nous n’avons pas encore choisi le pays ni la région, mais je viens de rencontrer un prêtre du diocèse de Dédougou, qui est en formation à Angers sur un master Humanitaire... et nous nous étions posé la question de l’intérêt de développer ( à moyen terme) une filière STI2D qui pourrait fournir des techniciens d’entretien de matériel solaire. J’aimerais beaucoup pouvoir m’entretenir avec les responsables de l’entreprise pour avoir votre avis et votre expertise sur l’intérêt d’un tel projet. Pour l’instant nous n’en sommes qu’à l’idée... Un habitué du Burkina Faso a entendu parler de votre entreprise et m’a dit que vous étiez tourangeaux ; est-ce vrai ? Pourrions-nous nous téléphoner ? nous rencontrer ? Merci d’avance pour votre réponse. Bien cordialement Robin DURIEUX

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