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Cycles et cyclomoteurs : Les promoteurs d’usines de production dénoncent une concurrence déloyale

Publié le mardi 19 juillet 2016 à 01h53min

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Cycles et cyclomoteurs : Les promoteurs d’usines de production dénoncent une concurrence déloyale

Le secrétaire général du ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, accompagné de ses proches collaborateurs ainsi que des agents du ministère en charge de l’économie et des finances, a visité quelques usines d’assemblage et de montage de cycles et cyclomoteurs de Ouagadougou. Objectif : toucher du doigt les réalités desdites unités industrielles. Sections de soudure, de peinture, de sticker… bref, tous les maillons de la chaine d’assemblage et de montage ont été visités sur les différents sites. Les responsables de ces unités, tout en saluant l’initiative, en ont profité pour demander au gouvernement d’aider à assainir le milieu des cycles et cyclomoteurs.

Watam Kaizer, Jincheng Moto, EWIF Industrie, IND-Move. Ce sont les quatre unités industrielles qui ont eu reçu la délégation conduite par Sibiri Sanou. Une seule de ces sociétés a soutenu que tout « baigne ». Il s’agit de Jincheng Moto où la concurrence, même déloyale n’inquiète outre mesure. « Avec les efforts déployés par le gouvernement notamment les mesures tendant vraiment à assainir notre secteur d’activités, la visite de ce matin est la bienvenue (..). Avec les évolutions technologiques, on a réussi à importer la technologie nécessaire pour la bonne marche de notre activité. La difficulté majeure, c’était la peinture des motos mais c’est résolu. Pour la concurrence, il n’y a pas de problème. Chacun a sa place. On a confiance à notre produit, donc il n’y a pas de problème à notre niveau », a confié Denis Garba, directeur commercial de Jincheng Moto.

Cette société dit avoir même accru le nombre de ses employés en 2016, passant d’une cinquantaine à 73.

Faire la différence entre unité de montage et unité industrielle

Autre lieu, autre réalité. A Watam Kaizer, la plus grande des unités industrielles visitées, aussi bien par le nombre d’employés que le nombre d’engins produits pas jours, l’on demande au gouvernement de prendre ses responsabilités pour assainir davantage le secteur, surtout pour mettre fin à la concurrence déloyale. « Nous sommes très contents de cette visite. Nous en avons profité pour présenter la réalité du métier qu’on fait ici. Le gouvernement invite les gens à être des industriels pour pouvoir créer des emplois. Mais, nous rencontrons beaucoup de difficultés, surtout dans la concurrence déloyale de ceux qui prétendent être industriels et qui ne le sont pas », martèle Aminata Wibga, la responsable achats et usines.

« Aujourd’hui, en ville, il y a des montages sous les arbres, c’est-à-dire des produits finis qui arrivent et qui bénéficient aussi de la catégorie industrielle alors qu’ils emploient une main d’œuvre minime juste pour le montage », regrette-t-elle. Avant de demander au gouvernement de revoir les règles de l’industrialisation. Car, martèle-t-elle, « N’importe qui ne peut pas se prétendre industriel. Ils se disent industriels pourtant, ils n’ont pas d’usines, ils se disent industriels mais ils n’embauchent personne, ils se disent industriels mais ils n’ont pas de section de peinture ni de soudure, ils n’ont que des unités de montages il faut qu’on fasse la différence entre les unités de montage et les unités industriels à deux roues. Il faut revoir les agréments. Il faut que le secteur des deux roues soit assaini ».

Plus d’une trentaine d’employés pour chaque unité

Issouf Wellindé est un jeune entrepreneur. Il est le premier responsable de la société EWIF SARL créée en 2010, mais fonctionnelle seulement depuis 2011 et qui emploie aujourd’hui une trentaine de personnes. Cette unité industrielle produit en moyenne cinquante motos par jour. Et, comme les étapes précédentes, on se réjouit de cette visite des autorités des ministères en charge de l’industrie, et de l’économie et des finances. Ici, les difficultés ont pour noms : la concurrence déloyale, la cherté des droits de douanes, la fraude dans le secteur des cyclomoteurs.

A quelques kilomètres de là, Issouf Sana gère la société IND-MOVE Industrie dont il est le promoteur. Son entreprise emploie 30 personnes de façon permanente et une trentaine d’employés temporaires. Pourtant, cette unité industrielle qui met sur le marché national la marque Sana Motor n’est réellement fonctionnelle que depuis quelques mois. Et on se réjouit de cette visite des autorités administratives du ministère de tutelle. « C’est la première fois que nous recevons une visite aussi importante. C’est un honneur et un sentiment de joie qui nous anime après avoir reçu les autorités. Nous avons porté les doléances. Nous avons demandé à ce que le gouvernement tienne compte des industries de cycles dans les marchés publics des motos et tricycles, qu’il lutte contre la fraude et la concurrence déloyale. Nous demandons aussi au gouvernement de nous accorder des facilités dans l’octroi des cartes d’immatriculation et des cartes grises », a confié M Sana, le plus jeunes des promoteurs visités.

Après avoir touché du doigt les réalités de ces quelques unités industrielles, le secrétaire général du ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Sibiri Sanou, a félicité les différents entrepreneurs. Il s’est réjoui de constater que chacune des unités emploient au moins une trentaine de personnes. Il a également fait une mention spéciale à la société Watam Kaizer qui met l’accent sur les femmes et les jeunes filles.

Des réponses ce 19 juillet ?

Puis revenant aux préoccupations soulevées, il a assuré que : « avec l’administration, nous allons voir ce que nous pourrons apporter comme solutions à leurs différentes préoccupations, dans un cadre global ». D’ailleurs, une rencontre entre les ministères concernés et l’ensemble des industriels est prévu ce mardi 19 juillet 2016.

Cette visite a aussi permis de toucher du doigt les réalités dans lesquelles les employés travaillent. Le plus flagrant est sans conteste la question de protection ou sécuritaire d’une manière générale. Souvent, aucune combinaison utilisée par ceux qui exercent les métiers de soudure, de peinture et de montage. D’ailleurs, la responsable achat et usines reconnaîtra cette défaillance. « Je reconnais, en tant que premier responsable que les mesures de sécurité ne sont pas à la hauteur. Mais, le bâtiment qui est en construction, dès qu’il finit, on pourra recommencer les normes appropriées », a dit Mme Wibga.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2016 à 17:04, par kankelen En réponse à : Cycles et cyclomoteurs : Les promoteurs d’usines de production dénoncent une concurrence déloyale

    « Je reconnais, en tant que premier responsable que les mesures de sécurité ne sont pas à la hauteur. Mais, le bâtiment qui est en construction, dès qu’il finit, on pourra recommencer les normes appropriées  », a dit Mme Wibga.
    On sent que l’adoption des mesures de protection en faveur des travailleurs contre les nuisances est le dernier souci de cette entreprise. Vous devez savoir avant tout que les mesures de santé et de sécurité des travailleurs doivent précéder l’acquisition de nouvelles infrastructures.

  • Le 5 août 2016 à 16:30, par GNAMOU En réponse à : Cycles et cyclomoteurs : Les promoteurs d’usines de production dénoncent une concurrence déloyale

    Au moment ou les pays sont entrain de réfléchir sur le développement du transport en commun nous on encourage les usines de cycles et cyclomoteurs car chaque usine emploie environ une trente de personne bon vent à vous cher gouvernement .n’oubliant pas la dégradation de l’environnement et les accidents que ces derniers.

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