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Projet Ziga II : La Troïka des partenaires techniques et financiers touche du doigt les réalités de la mise en œuvre

Publié le jeudi 2 mars 2017 à 22h47min

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Projet Ziga II : La Troïka des partenaires techniques et financiers touche du doigt les réalités de la mise en œuvre

L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a procédé à une visite guidée de certaines de ses installations à l’honneur de la Troïka des partenaires techniques et financiers (PTF) ce mercredi 1er mars 2017. Une visite qui a permis aux partenaires techniques et financiers du Burkina de s’imprégner des réalisations du projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou à partir du barrage de Ziga, du fonctionnement du centre de télécommande et de la station de traitement des boues de vidange.

C’est dans le cadre de leur « visite annuelle terrain 2017 », que les partenaires techniques et financiers (Troïka) se sont rendus sur différents sites administrés par l’ONEA. Des sites qui ont été choisis le 18 janvier dernier lors de la réunion de la Troïka et des ambassadeurs. Cela, conformément à la feuille de route 2016-2020 adoptée le 9 novembre 2016 au cours de leur atelier annuel d’immersion. L’ultime objectif étant de rendre compte de la manière la plus concrète des réalisations phares rendues possibles par l’investissement conjoint des partenaires techniques et financiers, du gouvernement et des populations dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Au barrage de Ziga (50 kilomètres à l’Est de Ouagadougou), la visite (quatre en tout) a débuté par une succincte présentation du projet d’Approvisionnement en eau potable à partir du barrage de Ziga (AEP-Ouaga/Ziga), de sa phase I à la phase II. Un projet soutenu par environ onze partenaires financiers et techniques. Cette phase II dont l’opérationnalisation est prévue pour le 15 mars à venir, d’un coût global de 107,3 milliards de FCFA, pourvoira en eau potable la ville de Ouagadougou jusqu’à l’horizon 2030. Ce qui sans doute ne fera qu’améliorer les conditions de vie des populations de la capitale.

Avec intérêt, la vingtaine d’ambassades et d’agences de coopérations au développement présents au pays des hommes intègres, ont pu parcourir le long du barrage (200 millions de m3 d’eau) et suivi le processus de pompage d’eau brute (deux stations de pompage). Une eau qui est conduite par des canalisations à la station de traitement. A ce niveau, intervient toute une procédure qui va de l’oxygénation au filtrage sans omettre la désinfection. A cette étape, l’eau est potable donc buvable et elle est envoyée dans des zones de stockage en direction de la capitale pour consommation (réservoir de Boudtenga).

Ziga II en avance sur le calendrier initial

Pour le représentant de la Troïka, l’Ambassadeur de l’Union européenne au Burkina, Jean Lamy, la visite des installations du barrage de Ziga est satisfaisante. « Il y a deux millions et demi de personnes à Ouagadougou et cet investissement auquel nous contribuons tous, doit permettre l’approvisionnement en eau potable de la ville », confie-t-il. Il en a profité pour remercier l’ONEA et le ministère de l’Eau et de l’assainissement pour ce travail de longue haleine et de qualité.

Des remerciements qui ne peuvent que conforter dans leurs actions le département et les services techniques du ministère de l’Eau et de l’environnement. Pour Alassoum Sory, secrétaire général dudit ministère, le chantier avance correctement, « même en accéléré ». « Initialement, la fin des travaux était prévue pour juin avec l’arrivée de l’eau à Ouagadougou. Avec la compréhension de nos partenaires techniques et financiers, les délais ont été raccourcis de trois mois », s’en réjouit-il. Il pense qu’avec la mise en œuvre de ce projet, les problèmes d’eau seront aux oubliettes pour les Ouagavillois. Qu’à cela ne tienne, c’est un vaste chantier qui s’est étalé sur des années pour parvenir à satisfaire la demande.

Du barrage de Ziga, retour à Ouagadougou dans le quartier Bendogo. A ce niveau se trouve le centre de télécommande de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). C’est la courroie de transmission dans la chaine de distribution en eau potable pour Ouagadougou. L’eau en provenance du barrage de Ziga passe par ce lieu et est distillée dans les différents bâches et châteaux d’eau. Tout un système de contrôle et une cartographie hydrique qui permettent de connaitre le niveau d’eau dans ces réservoirs ainsi que le trafic d’eau dans la ville.

Des déchets à l’électricité

A la zone industrielle de Kossodo (Ouagadougou), troisième site de la visite guidée, les visiteurs ont été accueillis par la nature. Une forte odeur. Quoi de plus normal puisque c’est une usine de traitement des boues de vidange et co-substrats. Mise à part cette odeur, de belles choses se passent dans cette unité pilote de l’ONEA financée par la fondation Bill et Melinda Gates. Avec l’objectif de contribuer à la protection de l’environnement par l’élimination des déversements anarchiques des boues de vidange. On y produit donc du biogaz, de la chaleur et de l’engrais à partir des boues de vidange. Le Biogaz permet la production d’électricité d’au moins un Mégawatt par heure qui sera revendue à terme à la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL).

En attendant cela, Tontama Sanou, Directeur de l’assainissement de l’ONEA, n’a pas manqué l’occasion de faire savoir l’intérêt de ce centre pilote en matière d’assainissement. « Ce que tout le monde répugne, et ne veut pas s’en approcher, cela a de la valeur », lance-t-il. L’usine ne fait pas de l’embouteillage du gaz car ce qui est produit, est converti en énergie. Laquelle permet à l’usine d’être autonome en fonctionnant avec l’électricité produite.

Cette série de visites a pris fin dans cette même zone, mais cette fois dans un centre privé qui est l’usine de Faso Biogaz. Qualifiée de plus grand site mécanique en Afrique de l’Ouest, cette centrale électrique à biogaz, à la différence de l’usine de l’ONEA, utilise du fumier panse de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou et bien d’autres composantes. Cette unité est opérationnelle depuis juillet 2015, et l’électricité qui y est produite est revendue à la SONABEL qui l’injecte dans son réseau de distribution.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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