Initialement prévu pour le 28 février dernier, le premier tour du scrutin a été reporté au 06 mars à cause du retard dans la confection et la distribution des cartes d’électeurs. Des électeurs qui sont appelés à choisir entre la « continuité » et « rupture ». La course pour la succession du président béninois Boni Yayi ayant débuté depuis le 19 février, ce sont au total 33 candidats qui ont été retenus par la Cour constitutionnelle pour prendre part à l’élection présidentielle. Des économistes, des banquiers, des hommes d’affaires, deux généraux et d’anciens ministres ou conseillers de l’actuel président Boni Yayi briguent la magistrature suprême. Les plus connus ou ceux totalisant le plus d’intentions de vote, selon certains observateurs ont pour noms Lionel Zinsou, Abdoulaye Bio Tchané, Patrice Talon, Sébastien Ajavon et Pascal Koupaki.

En vue de permettre à tous ceux qui n’ont pas encore pu retirer leurs cartes d’électeurs d’avoir la possibilité de le faire, le ministre de la Fonction publique béninoise a décrété ce vendredi chômé et payé. « A priori », observe La Nouvelle tribune, cette mesure est « salutaire » car après les dénonciations et « couacs » ayant entaché l’opération de distribution des cartes d’électeurs, cette mesure est une manière pour le gouvernement d’essayer de « corriger le tir ». Toutefois, remarque le journal, « curieusement », la journée de vendredi correspond au dernier jour de campagne. Et donc, mais cette fois-ci « a posteriori », cette mesure vise à donner un feu vert à tous les travailleurs de « battre campagne ».

Pour le journal Aujourd’hui au Faso, les électeurs auront à opter, « non pas pour quelqu’un qui a pu amasser une fortune colossale, mais celui-là même qui sera à mesure de mener l’ex-Dahomey vers des lendemains qui chantent ». Comme le martèle Aujourd’hui, le Bénin n’a pas besoin d’un « PDG industriel, mais d’un manager d’hommes, qui ont en commun le vivre-ensemble, en somme un homme d’Etat ». En outre, il a souligné que l’esprit républicain et le fair-play avec lesquels les prétendants ont mené la campagne, « amènent à espérer que tout se passera sans heurts ». Et puis, c’est le Bénin, phare de la démocratie ouest-africaine, démocratie souvent chahutée, mais qui s’en tient toujours aux fondamentaux, dont l’un d’eux, demeure la loi des urnes.

Le journal Le Pays, quant à lui prévient que le Bénin n’a « pas droit à l’erreur ». Question de « réputation » de pays démocratique, un « label », selon Le Pays, et qui se doit d’être défendu « au-delà de toutes considérations égoïstes ». A charge pour tous de ne rien faire qui puisse « porter atteinte à cette renommée », enjoint le quotidien ouagalais, qui encourage chacun à faire «  preuve d’élégance jusqu’au bout et se dire que quel que soit le vainqueur au sortir des urnes, c’est le Bénin qui gagne ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net