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Présidentielle d’octobre 2015 : Saran Sérémé, candidate du PDC, dévoile ses priorités pour le Burkina

Publié le mardi 15 septembre 2015 à 04h09min

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Présidentielle d’octobre 2015 : Saran Sérémé, candidate du PDC, dévoile ses  priorités pour le Burkina

L’élection présidentielle, c’est dans trois semaines et les états-majors des partis politiques sont sur la dernière ligne droite. Les candidats, eux, ont depuis longtemps pris l’allure de la course vers Kosyam. Parmi les prétendants au fauteuil de Ouaga 2000, et sur la ‘’short list’’ des femmes, Saran Sérémé du PDC (Parti pour le développement et le changement). Ses ambitions, elle ne les masque pas… Etre femme n’est ni avantage, ni handicap ; ce qui importe pour elle, c’est la conscience citoyenne, la volonté de travailler à la cohésion sociale, à la paix, à la promotion des valeurs fondamentales et l’envie de se battre pour son pays.

Refondation de l’Etat, indépendance de l’administration, indépendance effective de la justice, reconstruction de l’Armée sont les axes prioritaires identifiés par la présidente-candidate du PDC, Saran Sérémé, si toutefois, confie-t-elle à RFI, elle venait à être élue au soir du 11 octobre prochaine.
A cette liste fondamentale, elle joint la création d’emplois pour les jeunes. « Nous avons pour ambition de créer au moins un million d’emplois pour les cinq ans à venir », promet-elle. Ce dernier axe étant lié aux premiers cités, la candidate du PDC escompte donc s’appuyer sur la refondation de l’Etat, point fondamental, pour la relance du développement économique et social.« Nous irons donc dans ce sens à créer des Etats généraux pour effectivement permettre aux populations, à travers une gestion participative, d’apporter leur contribution parce que beaucoup ne relèvent pas quelles sont les vraies problématiques parce qu’ils savent que de toute manière le syndrome des plans et projets dans les tiroirs nous mine », a-t-elle décliné.

Face à ses concurrents, la présidente du PDC ne doute pas de sa capacité à incarner le changement souhaité par les Burkinabè, besoin de changement exprimé les 30 et 31 octobre 2014. Et pour cela, c’est toute ‘’ stoïque ’’ que Saran Sérémé prône des valeurs favorables à la promotion du bien-être des populations et susceptibles de conduire à un développement harmonieux, équitable et durable. « Après avoir participé dans la gestion avec le CDP, nous avons su garder notre lucidité, malgré un système de formatage. Donc, nous pensons être aujourd’hui un produit de synthèse pour que notre Nation puisse vivre dans la paix et dans un Etat de droit pour aller de l’avant », certifie la candidate du PDC.

Un parcours politique de martyr !

Bien qu’ayant été une des grosses pointures du CDP (ex-parti au pouvoir) jusqu’en octobre 2012 où elle créa son parti, le PDC, suite à des contradictions internes, Saran Sérémé n’épouse pas l’esprit d’un attachement ; tant d’esprit que de pratiques. « Il ne faut pas oublier que j’étais d’abord une opposante, que j’ai fait de la prison, que j’ai été réfugiée politique au Mali. Et que quand je suis venue, je suis venue dans un esprit vraiment de cohésion. Mais dès lors que j’ai vu que nous étions dans des dérives qui amenaient à appliquer un système personnel, un système clanique, j’étais la première à quitter le bateau, car personne ne voulait le quitter. C’était la première fois qu’une personne, qui était toujours au bureau Exécutif, a osé quitter le CDP. Et c’était à ce moment inimaginable puisque cela montrait que l’effritement commençait », a retracé celle-là même qui fait parler d’elle à travers le nouvel ouvrage, « Les nuits froides de Décembre, l’exil ou… la mort » de Valère Somé, dédicacé le 10 septembre dernier.

Revisitant l’histoire politique du Burkina, Saran Sérémé a déploré ce qui est arrivé à Blaise Compaoré qui, selon elle, aurait pu sortir par la grande porte. Selon elle, le Président a eu toutes les opportunités pour quitter honorablement le pouvoir mais a ‘’choisi’’ de partir de cette façon. Qu’à cela ne tienne …, une fois élue, elle compte travailler en sorte que le Président regagne son pays mais dans l’esprit d’une justice pour tous. « Ma préoccupation sera plus d’abord pour que Blaise Compaoré revienne au Burkina Faso en tant que Burkinabè. Mais, il doit revenir assumer ses actes. L’honneur voudrait, le respect voudrait qu’il revienne au Burkina Faso. S’il doit être jugé, qu’il le soit. Si le peuple doit lui pardonner, qu’il le soit, même si vous êtes jugés, vous pouvez aussi apporter des conseils pour éviter au moins de poser les mêmes erreurs et les mêmes actes. Mais il n’a rien à faire à l’extérieur de son pays et moi, je serais plutôt fière qu’il soit au Burkina Faso », a-t-elle confié à RFI.
Sur l’épineuse question du RSP (Régiment de sécurité présidentielle),la candidate du PDC estime qu’il faut faire un diagnostic général de l’institution de l’Armée dans son ensemble. Rappelant que le Burkina a toujours vu l’Armée intervenir dans la gestion politique et qu’après 27 ans de pouvoir, les mêmes personnes qui ont toujours joué un rôle dans ce sens éprouvent des difficultés pour s’adapter à la nouvelle donne.
De son avis, les corps d’élite ayant été formés grâce aux efforts du contribuable, on ne peut brader cela par leur dissolution pure et simple. C’est pourquoi pense-t-elle qu’il faut réorienter leurs missions. « Je ne pense pas que si cela se fait dans le respect, il y ait aussi un problème. Nous devons tout juste relire la question du RSP et non œuvrer à ce que nous ayons plusieurs corps d’élite parce que, aujourd’hui, avec les djihadistes à nos frontières, nous sommes obligés d’avoir des corps d’élite qui pourront agir en temps opportun », convainc celle-là que ses partisans ont affectueusement nommée la « princesse Amazone ».

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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