Les derniers événements en cours à Pô depuis la célébration
de l’Aïd-El-Fitr du 25 novembre dernier laissent présager une
issue incertaine de la crise que traverse la communauté
musulmane de Pô. Car les protagonistes continuent toujours de
se regarder en chiens de faïence, malgré les multiples
rencontres qu’ils ont eues avec les autorités locales, et leur
hiérarchie.

Les esprits continuent de se surchauffer par moment
et l’on raconte même qu’un des membres influents du nouveau
bureau aurait été sévèrement battu par certains éléments de
l’autre camp, ces jours-ci. La situation pouvant se dégénérer
d’un moment à l’autre, les forces de sécurité sont constamment
sur leurs gardes, afin de parer à tout affrontement.

Aussi, des
réunions que projetaient d’organiser certains d’entre eux furent
interdites car pouvant se terminer en IDEMC, (les affrontements
ne sont pas exclus au regard des ardeurs de certains
extrémistes qui, apparemment, inciteraient à la violence.) A la
veille de la fête du Ramadan, l’on susurrait partout que certains
auraient menacé de gâcher la prière de l’Aïd-El-Fitr. Mais il y a eu
plus de peur que de mal. Car la prière s’est déroulée sans
accroc mais en rangs dispersés. C’est le mercredi 26 que
certains fidèles musulmans ont célébré cette fête.

Les jeunes fidèles musulmans en action

Cette situation qui contribue à déshonorer la grande famille
musulmane, a amené une délégation du bureau national à Pô
dans le but de ramener les frères ennemis à la raison. C’était le
jeudi 27 novembre aux environs de 17 heures, dans les locaux
du haut-commissariat.

Cette rencontre était présidée par la
Secrétaire générale. de la province, ( : depuis près de 5 mois , le
haut-commissaire est absent). Mais, cette rencontre semble
avoir accouché d’une souris, du moins pour l’instant, Car rien de
concret n’a apparemment filtré. Toutefois, il aurait été demandé
au président de produire un rapport qui sera examiné par la
hiérarchie. Sûrement qu’à partir de cela, l’on tranchera
définitivement le problème.

Au lendemain de cette rencontre,
des mesures ont été prises par les autorités, au grand dam de
certains fidèles musulmans. Car c’est avec surprise que les
musulmans de cette localité ont pu constater la fermeture de
trois mosquées, et par conséquent, n’ont pas eu droit à leur
prière habituelle de tous les vendredis.

Parce que cette mesure
perdure, des jeunes fidèles musulmans ont initié des
rencontres avec non seulement les protagonistes de la crise
mais aussi avec les autorités en place pour demander la
réouverture des lieux de culte. C’est le mardi 2 décembre, qu’ils
ont rencontré le comité de crise, au Haut-commissariat. Mais ,
ils ne semblent pas avoir eu gain de cause pour le moment.
Bref, au regard de la complexité de la situation, certains
observateurs pensent que cette crise doit avoir des relents
politiques et que c’est la religion qui est prise en otage.

Par Nouffou ZONGA
Sidwaya