Du 03 au 08 décembre 2003 sera organisé le IIe passage des journées nationales de vaccination (JNV 2003). C’est la VIIIe fois que le Burkina Faso organise ces journées avec l’appui de ses partenaires en vue d’éradiquer la poliomyélite. Prévu pour être extirpé de la planète en l’an 2000 par l’Organisation mondiale de la santé, (OMS), cette éradication en fin 2003 est toujours d’actualité. Malgré les campagnes de vaccination, le virus de la poliomyélite continue de circuler au Burkina Faso.

Quatre cas de paralysies flasques aiguës dûs au poliovirus sauvage ont été découverts dont trois à Yako et un à Zorgho. Pour le ministre Alain Yoda, la découverte de ces cas est inquiétant. Depuis huit ans, les vaccination JNV se font de façon synchronisée en Afrique entre les sous-régions. Malgré les efforts déployés par les dix-sept pays africains du bolc OMS Afrique de l’Ouest, le virus continue à circuler.

"Cette constatation indique que davantage d’efforts doivent être fournis pour une meilleure organisation du IIe passage des JNV 2003 afin que tous les enfants où qu’ils soient reçoivent les gouttes de vaccin lors des deux passages" a indiqué le ministre de la Santé. Le coût opérationnel des JNV 2003 est estimé à 681 183 854 francs CFA hormis le coût des vaccins. Pour le second passage du 03 au 06 décembre 2003, la stratégie vaccinale adoptée reste le "porte à porte" sur toute l’étendue du territoire.

Cibler les enfants "zéro dose"

Pour la présente campagne, les vaccinateurs tenteront d’interrompre la transmission du poliovirus sauvage en administrant deux doses supplémentaires de vaccin polio oral sur un intervalle de cinq semaines, à tous les enfants âgés de 0 à 59 mois quel que soit leur statut vaccinal ainsi qu’une dose de vitamine A à tous les enfants âgés de 6 à 59 mois. La population cible pour le vaccin polio oral qui est constituée des enfants de 0 à 59 mois représente 18, 78 % de la population totale soit environ 2 401 449 enfants cette année.

Près de 8 000 vaccinateurs seront mobilisés pour l’administration des doses de vaccin polio oral et des capsules de vitamine A. 1 500 agents de santé assureront la supervision, la collecte et la transmission des données de vaccination. L’enquête de couverture réalisée après chaque JNV révèle qu’il existe encore des enfants "zéro dose", c’est-à-dire des enfants qui n’ont jamais reçu une dose de vaccin depuis leur naissance. Ceci du fait du refus délibéré de certains parents où du fait qu’ils sont situés dans des zones à accès difficile.

"C’est prioritairement ces enfants n’ayant jamais reçu de vaccins qui doivent bénéficier de la plus grande attention des communicateurs et de vaccinateurs," a soutenu M. Alain Yoda. Selon le représentant de l’OMS au Burkina Faso, Mohamed Hacen, la crédibilité des journées nationales de vaccination n’est pas à remettre à cause dans la lutte pour l’éradication de la poliomyélite car ces stratégies de lutte ont déjà fait leurs preuves dans les pays d’Amérique du Sud, qui sont à présent débarrassés de la circulation de tout poliovirus sauvage.

Bachirou NANA (Stagiaire)
Sidwaya