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Commerce à la gare ferroviaire de Ouagadougou : Une activité qui permet à des femmes de joindre les deux bouts

Publié le mercredi 20 février 2013 à 01h53min

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Commerce à la gare ferroviaire de Ouagadougou : Une activité qui permet à des femmes de joindre les deux bouts

Le chemin de fer a une importance indéniable pour un pays enclavé comme le Burkina Faso. Ainsi, la ligne Ouagadougou-Abidjan participe pour beaucoup dans l’économie du pays. La majeure partie de ce qui est importé ou exporté au « pays des Hommes Intègres » passe par la voie ferrée. Pour ce faire, la gare ferroviaire est devenue un centre de commerce pour des grossistes, des demi-grossistes et des détaillantes.

Le commerce à proximité de la gare ferroviaire est une activité qui se mène depuis des décennies. La présence de ces commerçantes qui vendent aux abords de la gare ferroviaire ne date pas d’aujourd’hui. Selon elles, l’occupation des sites de vente se fait de génération en génération. « Je vends ici depuis 30 ans, mais c’est ma mère qui était ici avant que je ne commence la vente des produits ivoiriens à la gare », confie Mme Asseta Kaboré, une détaillante. Toutes sortes de marchandises ivoiriennes se vendent dans ce marché.

« Je suis là depuis 20 ans, je vends les produits et condiments venant de la Côte d’Ivoire tels que l’attiéké, les grains de palm, la banane plantain, le gombo, le placali, les crevettes, les crabes, le manioc », indique Diouma Nyankara, une détaillante et semi-grossiste. Dans cette gare, il y a des grossistes, des semi-grossistes et des détaillantes. « Nous sommes détaillantes et semi-grossistes, par exemple j’achète les sachets d’attiéké chez les commerçants grossistes, 4 sachets à 500 F CFA et à mon tour, je revends 7 sachets à 1000 F CFA et je gagne un sachet comme bénéfice. Mais lorsqu’il s’agit de la vente en détail, c’est 3 sachets à 500 F CFA », explique-t-elle. La vente de ces marchandises procurent des bénéfices qui permettent à ces femmes de subvenir un tant soit peu à leur besoins quotidiens. Diouma Nyankara affirme qu’elle peut avoir 5000 F CFA ou 10 000 F CFA comme bénéfice lorsqu’elles arrivent à écouler toute la marchandise. Madame Até, pour sa part, soutient que la vente de ces marchandises lui permet de pourvoir aux besoins de sa famille. Cependant, cette activité n’est pas sans difficultés.

« Nous rencontrons de multiples difficultés. Avant, il y avait de la clientèle car nous trouvions les marchandises venant de la Côte-d’Ivoire seulement au niveau de la gare ferroviaire. Alors que maintenant les marchandises ivoiriennes se trouvent partout dans les yaars (marchés) et les femmes s’approvisionnent directement dans ces marchés. Notre commerce n’est plus fructueux comme il y a 20 ans », témoigne Nyankara.

Des problèmes d’approvisionnement

Asseta Kabore indique qu’il y a des problèmes d’approvisionnement dus en grande partie au temps mis par la marchandise sur le chemin. « Nous avons souvent des problèmes d’approvisionnement quand le train n’amène pas des marchandises. Mais lorsque les marchandises arrivent aussi, elles ont duré en chemin, ce qui fait que celles-ci se détériorent rapidement quand nous les stockons. Ainsi, nous avons des problèmes pour écouler ces marchandises gâtées », soutient-elle. Mamouna Nikiéma souligne que la présence de l’attiéké burkinabè ralentit maintenant le commerce de celui d’origine ivoirienne. Quant aux commerçantes grossistes, elles sont confrontées à d’autres types de difficultés. Selon Bintou Bationo, les grossistes sont confrontés à la hausse des taxes liées au transport des sacs. Il y a aussi le problème des pertes de marchandises. Et madame Até raconte son désarroi.

« Si le train arrive à la gare pour charger et que les collecteurs sont ne sont prêts il continue son chemin et il faut deux jours encore pour un nouveau départ. Il arrive souvent des périodes où nos marchandises se perdent et cela nous affecte beaucoup ». Par ailleurs, les commerçantes expriment leur reconnaissance au maire Simon Compaoré pour les avoir soutenues en construisant des hangars. « Il y a sept (7) ans de cela, nous avions été prié de libérer ce lieu et c’est Simon Compaoré qui a joué de tout son poids afin que nous obtenions gain de cause. En cela, nous lui exprimons notre reconnaissance du fait qu’il s’est engagé à nos côtés pour que nous ayons un espace propre à nous. Dans un mois nous allons rejoindre les hangars. Il y a des sommes forfaitaires pour contribuer à la location de ces hangars », indique Diouma Nyankara. En outre, elles interpellent les autorités à réduire les taxes des sacs d’attiéké qui sont passés de 1500 F CFA à 4500 F CFA.

Wamini Micheline OUEDRAOGO

Sidwaya

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