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POLLUTION À SAABA : Un phénomène qui inquiète les jeunes

Publié le jeudi 24 mai 2012 à 02h08min

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L’Institut africain pour le développement économique et social-centre africain de formation (INADES-Formation/Burkina) en collaboration avec la plate-forme des associations de jeunes de Saaba pour la lutte contre la pollution a organisé, les 18 et 19 mai 2012, un atelier de concertation sur la problématique de la pollution dans la commune de Saaba, province du Kadiogo.

La commune de Saaba du fait de sa proximité avec la ville de Ouagadougou fait face actuellement à une pollution grave. Prenant conscience de cette situation, des jeunes de la commune se sont regroupés en plate-forme pour mieux lutter contre ce fléaux.
Et c’est pour soutenir cette initiative et renforcer les capacités de ces jeunes que l’Institut africain pour le développement économique et social- centre africain de formation (INADES -Formation/Burkina) a organisé un atelier de concertation sur la problématique de la pollution dans la commune de Saaba.

Selon le secrétaire exécutif de la plate-forme des associations de jeunes de Saaba pour la lutte contre la pollution de l’environnement, Zakaria Kinda, cette rencontre vient à point nommé car la pollution constitue un problème de santé publique. « Ces dernières années, des habitants de Saaba ont parfois vu arriver dans la commune, en provenance probablement de la capitale, Ouagadougou, des véhicules venant entasser des déchets. Ces véhicules transportent le plus souvent soit des déchets solides ou des déchets liquides », a-t-il dit.
Il s’agit particulièrement de produits périmés (pâtes alimentaires, boissons alcoolisés, …), de produits de contrefaçon (pâtes dentifrices, produits de beauté, jus), de déchets industriels (emballages, papier, …), d’ordures ménagères (sachets, objets en fin de vie, …) et des eaux usées issues des fosses septiques qui sont transportés par les camions de vidange.

Il a précisé que ces déchets sont évacués dans des espaces situés dans les périphéries de la commune. Et au modérateur de l’atelier, Jean Marie Somda, d’ajouter qu’en plus des déchets provenant de la ville de Ouagadougou, la commune de Saaba produit des déchets internes. Il s’agit par exemple de l’abattoir, des marchés etc. Cette masse de déchets n’est pas sans conséquence sur la population. « Par exemple, le cours d’eau de Massili est pollué par les déchets toxiques de la zone industrielle de Kossodo et du CHU/Yalgado. Le comble est que cette eau polluée est utilisée par les jardiniers pour l’arrosage de leurs légumes Cela expose les consommateurs de ces produits à des risques de maladie », a déploré le secrétaire exécutif de la plate-forme, Zakaria Kinda.

Il a relevé aussi que la destruction des produits plastiques dégage d’une part de la fumée qui est non seulement nocive pour les riverains à cause de son odeur mais aussi, contribue à détruire la couche d’ozone ; d’autre part, les traces laissées au sol par l’opération constituent un obstacle à une bonne infiltration de l’eau dans le sol. Pour Joseph Tarama de l’INADES, cet atelier fait suite à un précédent où les participants ont identifié la pollution de Saaba parmi tant d’autres sujets, comme un domaine où ils souhaitent renforcer leurs capacités. « L’objectif principal de cet atelier qui est de susciter l’intérêt de l’ensemble des acteurs de la commune et des partenaires autour de l’hygiène et l’assainissement afin de trouver des solutions structurelles à la problématique de la pollution est atteint », a-t-il indiqué. L’INADES exécute un projet dénommé « projet de renforcement de la participation citoyenne pour un développement durable » dans cinq régions du Burkina Faso.

La région du Centre en fait partie. Dans cette région, Saaba a été choisie au cours de la mise en œuvre du projet, comme commune-pilote. Les démarches effectuées dans ce sens par la structure ont permis la tenue le 7 avril 2012, de l’assemblée générale constitutive de la plate-forme des associations de jeunes de Saaba pour la lutte contre la pollution de l’environnement.

Cette organisation, qui s’est fixée pour objectif d’« œuvrer à l’amélioration du cadre de vie dans la commune de Saaba », regroupe pour le moment, douze associations de jeunes.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 mai 2012 à 11:08, par Le professeur En réponse à : POLLUTION À SAABA : Un phénomène qui inquiète les jeunes

    Bonjour,
    Merci pour ces associations de jeunes de se préoccuper d’un fléau aussi grave qu’est la pollution de notre environnement. Outre les causes de pollution relevées ici par l’atelier s’ajoute une autre non moins importante qu’est la pollution atmosphérique. Les différentes routes d’accès à Saaba ne sont malheureusement pas goudronnées et la commune est quotidiennement enveloppée par une vapeur poussiéreuse nuisible aux usagers et aux populations.

  • Le 24 mai 2012 à 20:08, par Panandba En réponse à : POLLUTION À SAABA : Un phénomène qui inquiète les jeunes

    Nous espérons vivement qu’avec INADES/Formation, c’est un début de solutions qui s’amorce pour Saaba. La pollution du cours du Massili, de par la nocivité des eaux rejetées par l’usine TAN-ALIZ et l’hôpital a complètement détruit les populations de poissons de ce cours d’eau, a entraîné une pollution des terres agricoles aux abords du cours d’eau, de même que l’eau des puits et forages de la zone du Massili est complètement polluée. Dans une dizaine d’années, la mortalité due à ce phénomène va s’amplifier dans la zone. Cependant, quelles sont les mesures préventives de soutien aux populations de cette zone. Qu’est-ce qui est envisagé actuellement soit par l’Etat, ou par la Mairie ; des changements au niveau même de la gouvernance de la commune doit se faire pour prendre à bras le corps ce type de problèmes et anticiper sur la recherche de pollution. Les cadavres, dûs à ces eaux, on en verra. Alors, il vaut mieux à notre avis rechercher dès à présent des pistes de solutions, car le phénomène est déjà connu. Ce type d’atelier, à mon avis est une perte de temps. L’argent doit servir à autre chose qu’à des rencontres de ce genre.
    PS : Webmaster, j’espère ne pas être censuré cette fois encore.

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