A l’occasion des fêtes de fin d’année 2011, il ressort du constat fait dans quelques caves de la capitale que le consommateur a manqué de boisson à la fête de Noël. Qu’en sera-t-il pour la Saint Sylvestre et le nouvel an ? Le consommateur n’est toujours pas à l’abri d’une éventuelle rupture. Les cavistes s’inquiètent, la SODIBO rassure, le consommateur s’empresse.

Il est de coutume de dire que la fête, c’est la boisson et la bouffe ou plus précisément que la fête, c’est l’alcool. Certes, alcool ou boisson, il faut bien en disposer pour que la fête soit belle en famille ou dans les maquis et bars. C’est d’ailleurs dans les débits de boisson que bon nombre de gens se retrouvent pour fêter avec les amis sans oublier d’assurer à la maison pour la famille et les visiteurs. Afin d’être à l’abri d’éventuelles surprises désagréables, certains chefs de famille assurent leur besoin en boisson une semaine à l’avance car des années auparavant, ils en ont manqué et la fête a été morose. Dans cette chaîne de la disribution de la boisson, il y a la Société de distribution de boisson (SODIBO), unique pourvoyeur en boisson au Burkina et les caves.

A la Cave Simporé, dans la matinée du 28 décembre 2011, quelques clients sont venus faire des approvisionnements en boisson à qui mieux-mieux tout en tenant compte chacun de sa bourse qui, pour l’occasion, va faire les frais. Cela n’est pas pour déplaire à K. François Simporé, PDG de la cave Simporé. « Au niveau de l’usine, cette année, il y a eu des efforts pour rendre disponible la bière à savoir, la SOBBRA, la BRAKINA, les grosses bouteilles de Fanta et de Coca ». Il a fait donc remarquer que lors des fêtes de fin d’année, il n’y a pas eu de rupture pour les boissons citées plus haut. Les années précédentes, poursuit K. François Simporé, la bière a manqué dans les caves, les maquis et même dans les familles, ce qui n’a pas été le cas pour 2011 à la fête de Noël. Frédéric Compaoré est également caviste, il soutient que les ruptures de boisson sont très récurrentes en fin d’année.

« Depuis des années, nous n’arrivons pas à satisfaire nos clients », a donc affirmé Frédéric Compaoré. Mais, il précise que cela concerne la consommation en petites bouteilles. Alors, « chaque fin d’année, nous avons tellement d’ennuis avec les clients » parce que la boisson n’est pas disponible au niveau de la SODIBO puisque tout part de là mais. Le directeur commercial et marketing de la SODIBO, Aubin Tededom, interrogé sur le sujet, reconnaît qu’il y a eu pour la Noël 2011, de légères tensions. « De légères tensions », oui, mais l’affluence des consommateurs dans les caves, ces derniers jours, dénote le contraire et que la tension semble avoir été lourde pour eux. Il faut donc se mettre à l’abri pour ne pas gâcher la fête, déclare un des clients. Si pour la fête de Noël, le constat est qu’il y a eu une rupture, quand bien même ce ne sont que les petites bouteilles de sucrerie, « avec la grande fête qui arrive dans trois jours, vraiment nous ne sommes pas rassurés », a déclaré Frédéric Compaoré.

A l’entendre sur la question, l’on croit presque qu’ils ont été oubliés. « A l’heure où je vous parle, nous n’avons pas de petites sucreries et des raisons nous ont été données », souligne Frédéric Compaoré. K. François Simporé semble également être sur la même longueur d’onde que son collègue Frédéric Compaoré. Il fait remarquer que des efforts doivent être faits de la part de la SODIBO afin de les ravitailler suffisamment. Aubin Tededom, directeur commercial et marketing de SODIBO, se veut rassurant aussi bien pour les cavistes que pour les consommateurs. Mais avant, tout en reconnaissant la rupture de Noël, il explique que cela est dû à l’insuffisance de retour des petits emballages à partir des régions. La consommation de boissons dans les petits emballages diffère de celle des gros, et surtout de la bière, fait remarquer Aubin Tededom.

« Le jus se consomme beaucoup plus en famille alors que les bières se consomment dans les maquis », ce qui fait que les emballages de bière sont très vite revenus à la cave puis à la SODIBO. Par contre, la sucrerie et la boisson dans les petits emballages se consommant en famille, leur emballage prend un plus grand détour avant de rejoindre les caves. Les ruptures étant récurrentes, Frédéric Compaoré estime que la SODIBO devra prendre ses dispositions car étant bien informée de l’augmentation de la demande à la période. Il pense même à une politique de la maison SODIBO. A cette inquiétude, la réponse de Aubin Tededom tient au fait de la crise que la Côte d’Ivoire a connue. Cette crise y est pour quelque chose. Le Burkina est fortement dépendant du port d’Abidjan et cela a ralenti les commandes de bouteilles de la SODIBO.

« Les dispositions ont donc été bien prises. Il rassure que la SODIBO travaillera de façon spéciale afin de satisfaire les clients. La sucrerie en petits emballages sera produite suffisamment". C’est à ce titre qu’il affirme que la journée du samedi, « nous allons faire une veillée de vente, nous allons charger les camions jusqu’à très tard dans la nuit car nous savons qu’il y a les journées du 31 et du 1er à consommer », confie le directeur commercial et marketing. Pour convaincre, il affirme que la maison a fait un taux de croissance de production de 20% au cours de l’année 2011 par rapport à 2010. Plus loin, de nombreuses innovations sont en cours afin de permettre à la SODIBO de répondre aux nombreux besoins des consommateurs. Pour le moment, « les maquis auront leurs bières » rassure in fine Frédéric Compaoré. Mais K. François Simporé, lui, souhaite qu’elle soit consommée avec modération.

Aimé NABALOUM

Le Pays