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FPI/ADO : L’autre dialogue direct

Publié le mercredi 28 septembre 2011 à 03h21min

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Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, s’est résolu à recevoir les responsables actuels de l’ancien parti au pouvoir, le FPI (Front populaire ivoirien). Le parti de l’ancien président, Laurent Gbagbo, décapité à l’issue de la crise post-électorale du fait de l’incarcération de ses premiers responsables, menace de ne pas prendre part au scrutin législatif de décembre prochain. Il a d’abord remis en cause la composition de la CEI (Commission électorale indépendante) qui lui serait défavorable à présent. On se rend compte, à mesure que les jours passent, que les griefs du FPI ne se limitent pas seulement à cette revendication. Le FPI, après avoir été reçu par le numéro II de l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire), pose également comme préalables la question sécuritaire, la libération du président Laurent Gbagbo et le financement des partis.

Cette audience en vue avec le président de la république, est la bienvenue dans la mesure où l’ancien parti au pouvoir pourra poser directement, à qui de droit, les questions brûlantes de l’heure. Sans préjuger des résultats de cette rencontre entre les ennemis d’hier, le fait qu’elle puisse se tenir est déjà une victoire à mettre sur le compte des deux camps. Le FPI l’a souhaitée et ADO ne s’est pas débiné. Il faut simplement souhaiter que ce dialogue naissant ne soit pas celui des sourds où chaque partie sera à la recherche de prétextes pour justifier un plan pré-établi.

ADO a intérêt à ce que tous les partis politiques, notamment le FPI, participent au prochain scrutin. Ce sera le signe du renouveau politique, si le scrutin est transparent et sans violence. De ce point de vue, ADO est sous pression dans la mesure où il doit tout faire pour éviter des couacs préjudiciables à l’action de réconciliation qu’il mène. Cependant, cela ne doit pas être prétexte pour le FPI de faire dans la surenchère. Ce parti, on le sait, est affaibli, son fondateur, Laurent Gabgbo, tout comme son président Affi N’Guessan étant en prison. Mamadou Koulibaly qui aurait pu prendre la relève a créé un nouveau parti. Autant dire que ses chances de réaliser un exploit lors de ce rendez – vous électoral sont faibles.

Les questions sécuritaires et de financement des partis politiques peuvent dans une certaine mesure être résolues. Si le report des élections peut permettre d’y remédier, au nom de la paix et de la démocratie, il faudra le faire. Mais la libération de Laurent Gbagbo paraît une revendication trop maximaliste. On imagine très mal ADO s’ingérer grossièrement dans des procédures judiciaires qu’il a lui-même souhaitées. Ce serait se faire hara kiri. En tout état de cause, la perspective de cette discussion entre le FPI et le président est déjà un bon point pour le pays.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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