Le programme des activités comportait des conférences, des émissions radiophoniques, trois séances de causeries éducatives, un théâtre-forum.

Il s’est agi essentiellement de porter le phénomène des abus sexuels et de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales sur la place publique, de la dénuder, d’en débattre avec les partenaires et invités (dont des enfants) afin que désormais chacun s’y mette pour le combattre. C’est le 20 septembre qu’a eu lieu la cérémonie de lancement des activités à Bobo-Dioulasso et pour le Houet de la première caravane Multimédia. La séance était présidée par le haut-commissaire du Houet Sié Jean de la Croix Pooda.

Elle a vu la présence de Mme la Chargée de Programme protection du Fonds des Nations unies pour l’Enfance Dr Marie Berthe Ouédraogo (UNICEF Burkina), des maires des différents arrondissements et représentants de la force publique. La ville de Bobo-Dioulasso est concernée à plus d’un titre par le phénomène des abus et de l’exploitation sexuelle, la violation des droits des enfants.

Les données statistiques montrent que dans cette ville, il y a beaucoup plus de cas d’arrestation d’auteurs d’exploitation et violations sexuelles, avec 60% de cas d’abus au plan national. Au Burkina Faso, la lutte contre le phénomène est engagée depuis 2001. Les 45 provinces sont concernées. L’Association Solidarité jeunes (ASJ) est en première ligne avec à ses côtés l’Association Tié et les services de l’Action sociale à Bobo.

Au premier jour des activités de la caravane, un panel tenu à l’Espace rencontre-jeunes de Dafra a permis de donner au public plus d’informations sur le phénomène, sur les objectifs et la stratégie de la caravane. Pour la chargée de Programme protection UNICEF, ce fut l’occasion d’un réquisitoire contre l’irresponsabilité collective face à un phénomène qui existe tant dans les villes que dans les villages.

Elle a souhaité la validation au plus tôt du plan d’action national, la disponibilité des données chiffrées et la rigueur dans l’exécution des projets UNICEF, la mise en place d’un observatoire permanent sur les Droits de l’Enfant, l’introduction d’un module sur les droits de l’Enfant dans les programmes de formation des forces de sécurité et des magistrats. Aux petites filles présentes dans la salle elle a lancé : "N’ayez pas peur de dénoncer les tontons qui tâtent vos tétons".

J.L. BONKIAN
Sidwaya