C’est à 9 heures 12 minutes que le candidat indépendant Maxime Kaboré, a fait son entrée dans la cour de la mairie de Sig-Noghin, au secteur n°21 de Ouagadougou, au volant de sa Nissan Patrol 4x4. Vêtu d’une chemise verte et d’un pantalon noir, le prétendant au palais de Kosyam est accompagné par sa porte-parole, Rosine Toé en tailleur bleue marine. Ils se dirigent côté-sud du bâtiment vers le bureau de vote n°24 où Maxime Kaboré est inscrit.

Après vérification de l’identité par les membres du bureau de vote, le candidat reçoit un exemplaire du bulletin unique et va dans l’isoloir. Là, il a quelques mots pour les journalistes qui l’observaient. « Je me vote moi-même. N’allez pas croire que je vote quelqu’un d’autre… », lance-t-il. Maxime Kaboré souffle sur le bulletin pour faire sécher l’encre afin que « ça n’aille pas » vers d’autres challengers.

« Si les gens ont vraiment la lucidité d’aller au bout de leur démarche, puisqu’ils ont été enthousiastes en me voyant durant la campagne, et si cela se traduit dans l’urne, je suis convaincu que ce soir, on verra enfin celui qui va diriger ce pays, un nouveau visage qui va redonner le sourire à ce peuple qui souffre. Moi je suis convaincu que je serai au second tour », a-t-il confié aux journalistes. Toutefois, a poursuivi le candidat, « c’est un peu trop tôt de dire ce soir qu’on va aller au second tour. Il faudra attendre un jour ou deux ».

L’église pour se ressourcer

Maxime Kaboré se dit rassuré parce qu’il a d’abord été à l’église pour se ressourcer. « Je suis monté sur la montagne, je suis revenu dans la vallée. Je suis convaincu que nous allons monter ensemble sur la montagne ce soir », a soutenu le candidat, par ailleurs pasteur-assistant.

Il a demandé au Seigneur « d’accomplir avec sincérité sa mission pour ce peuple qui souffre effectivement. J’ai souhaité que l’obscurité recule et que la lumière paraisse ». Néanmoins, le prétendant au fauteuil présidentiel se veut réaliste : « Entre ce que les gens disent et leurs choix dans l’urne, il y a peut-être une marge. Enfin ! Je crois qu’ils seront lucides. S’ils veulent cinq années de galère et de souffrance qu’ils continuent ». En outre, le plus jeune candidat de la présidentielle 2010 a le sentiment d’un devoir accompli et se réjouit d’avoir fait tache d’huile avec son programme. « Je ne suis pas un dépressif. J’ai accompli ma mission. J’ai battu campagne autour du thème du changement.

Je me suis rendu compte que chacun a voulu récupérer le thème de Kaboré », a-t-il souligné. Sur le bulletin, il est le seul à avoir mentionné « osez le changement ». « Pourquoi prendre les photocopies alors que l’original est là, authentique ? » s’est-il interrogé. Dans le bureau de vote n° 24, en plus des quatre membres et du gendarme qui assurait la sécurité, il y avait deux jeunes hommes assis sur un banc.

Ce sont les représentants des candidats Blaise Compaoré et Hama Arba Diallo. « Vous n’avez pas de représentant ? » a demandé un journaliste. L’air nullement embarrassé, Maxime Kaboré a répondu : « Mon représentant est plus que celui qui est visible. Mon représentant est dans le ciel. Il veille sur tout. Et je n’ai pas besoin d’avoir des gens qui seront présents et vont être distraits par autre chose ». Il dit n’avoir pas de craintes parce que les opérations de vote vont se passer en toute transparence.

Bachirou NANA

Sidwaya