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Déplacement de la gare routière de Bobo-Dioulasso : Les transporteurs ne veulent pas d’un terrain nu

Publié le lundi 19 juillet 2010 à 00h30min

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Le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou a rencontré, le 12 juillet 2010 les occupants de la gare routière de la ville. Une rencontre à l’issue de laquelle les transporteurs ont accepté de libérer le lieu où sera implanté un marché moderne de fruits. Mais ils se sont vite confrontés à la réalité sur le nouveau site qu’on leur propose au secteur n°25, car la parcelle est pratiquement nue. A y voir de près, c’est l’histoire qui se répète pour eux.

La gare routière de Bobo-Dioulasso, communément appelée “autogare”, est l’un des points névralgiques de l’activité économique de la ville de Sya. Installée “provisoirement” depuis plus de 20 ans au secteur 9 de Bobo-Dioulasso. Au commencement c’était un terrain nu au secteur n°9, près de l’aéroport de Bobo-Dioulasso.

Depuis 1988, cet espace est devenu la gare routière de la ville de Sya. Ce fut donc le point de chute des transporteurs, après qu’ils aient été délogés de l’actuel emplacement du Ciné Sanyon, c’est-à-dire l’ancienne “autogare”. Rien ne prédestinait le terrain du secteur n°9, par ailleurs propriété de l’ASECNA (Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique), à l’activité du transport routier.

Les autorités municipales avaient pris soin de dire aux transporteurs à cette époque que l’espace était donc un emplacement provisoire, en attendant une solution définitive. La mairie qui disait n’avoir pas de moyens d’ériger une clôture, avait aussi recommandé de ne pas construire en dur, à cause du caractère temporaire de l’occupation.

Comme convenu, et 22 ans après, les autorités municipales réclament leur terrain pour y construire un marché de fruits de dimension sous régionale sur financement du Millenium challenge account (MCA). Elles ont demandé et obtenu le départ des transporteurs. Et comme il y a 22 ans, les mêmes problèmes se posent. C’est encore un terrain nu qui leur a été cédé au secteur 20.

Il suffit d’y faire un tour pour s’en convaincre. Une centrale électrique, de grands magasins et un complexe scolaire font office de mur de ce terrain de 3 hectares environ (grignotés par nouvelles constructions) à la date du 15 juillet 2010. Pour le moment, il n’y a sur place aucune trace de la viabilisation promise.

Les transporteurs ont été sommés de quitter l’ancien site dès le 13 juillet, et l’exécution de l’ordre embarrasse les éléments des forces de l’ordre qui sont allés constater « qu’il n’y a que des moutons qui broutent l’herbe » sur le nouveau site. Faut-il donc « chauffer » les transporteurs pour les envoyer sur un terrain nu ? Les représentants des syndicats gestionnaires de l’autogare soutiennent, en effet, que les 20 millions mis à leur disposition par la mairie et destinés à construire les bureaux de 4 organisations syndicales (OTRAF, SNTTB, SNTRVB, AJTRB) ne règlent pas le problème de la viabilisation. Au moins l’eau, l’éclairage, les toilettes paraissent vitales pour la sécurité des passagers et de leurs biens sur le nouveau site.

Les autorités communales devraient peut-être entamer le processus de déguerpissement avant la mise en demeure du ministère des Infrastructures et de l’Urbanisme qui menace de reporter le projet de marché de fruits si les transporteurs ne libèrent pas l’ancien site de « l’autogare ». Mais le processus actuel dénote surtout une impréparation manifeste du déplacement. En effet, il avait été demandé aux transporteurs d’emménager sur le site de l’ancien centre de transit routier, propriété de la Chambre de commerce, dont l’activité a été transférée au port sec.

Les femmes de « Lemburulogo », elles devaient se retrouver au secteur 25. Mais la Chambre a déjà averti du caractère encore temporaire de cette occupation. Finalement, les transporteurs ont été priés d’aller au secteur n°25, à la Place des femmes qui ne savent pas où aller. L’autogare rapporte annuellement un beau pactole au budget communal au titre des taxes de stationnement et la commune devrait trouver « hic and nunc », une solution qui permettrait au projet de marché de fruits, de se réaliser sans compromettre l’activité des transporteurs.

Mahamadi TIEGNA

camerlingue78@yahoo.fr

Sidwaya

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