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Finances publiques au Burkina : Rationalisation des dépenses et lutte contre la corruption

Publié le dimanche 13 juin 2010 à 23h25min

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Nommé Premier ministre le 4 juin 2007 par le Président du Faso, Blaise Compaoré, le 5e Premier ministre de la 4e République, Tertius Zongo, a fait de la rationalisation des dépenses publiques et de la lutte contre la corruption au Burkina un des axes majeurs de la mise en œuvre du programme du président Compaoré. Dans la poursuite de la dynamique des efforts de rationalisation, quel constat pouvons-nous faire en ce 3e anniversaire du gouvernement Tertius Zongo.

Comme la plupart des pays enclavés de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso a une économie essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage. Ainsi, pour améliorer la gestion des ressources publiques et partant créer des richesses au bénéfice de toute la population, un accent particulier a été mis sur la nature et les modalités d’exercice du contrôle des opérations financières de l’Etat et des autres organismes publics.

Les contrôles sous la quatrième République ont porté essentiellement sur les recettes, les dépenses, la trésorerie et le patrimoine de l’Etat. Au plan administratif, le contrôle interne s’exerce de façon organique et est le résultat de la spécialisation de hauts fonctionnaires chargés exclusivement de tâches de contrôle ou d’inspection.

Le contrôle hiérarchique résulte de la structure des services et des départements ministériels ou des institutions et celui fonctionnel résultant de la répartition des attributions entre le président du Faso et les ministres ou les présidents d’institutions, entre le ministre chargé des Finances et les autres ministres et entre les administrateurs de crédits, les ordonnateurs et les comptables publics.

A ce sujet, l’Autorité supérieure du contrôle de l’Etat (ASCE) est une institution de veille qui travaille à la promotion de la bonne gouvernance économique. En tandem avec la Cour des comptes qui vérifie la régularité de l’exécution des opérations financières de l’Etat, le contrôle dans tous les domaines vise la rationalisation des dépenses publiques et partant la promotion de la croissance économique voire le développement. Le contrôle juridictionnel s’exerce sur l’ensemble des comptes des organismes publics.

La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics, vérifie sur pièce et le cas échéant sur place, la régularité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités publiques. Quant au contrôle parlementaire exercé par l’Assemblée nationale, il s’agit pour les députés de veiller au cours de la gestion annuelle, à la bonne exécution de la loi de finances. Ils ont également le droit d’exercer un contrôle a posteriori de l’exécution du budget lors de l’examen et du vote du projet de loi de règlement.

La rationalisation des dépenses publiques sous Tertius Zongo est passée également par le contrôle des véhicules de l’Etat et la lutte contre la corruption. Les dispositions prises par l’ASCE dans le cadre du contrôle des véhicules de l’Etat ont permis de réduire de moitié les dépenses liées à l’achat du carburant. En lieu et place des bons d’essence généralement offerts, l’usage des puces est désormais à la mode dans l’administration publique.

Les réformes de la gestion budgétaire au Burkina Faso visent un renforcement de la transparence du processus budgétaire et une plus grande rationalisation de la gestion qui passe par une réduction du pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires dans l’allocation des crédits.

Toutefois, évaluer la capacité des réformes de la gestion budgétaire à lutter efficacement contre la corruption au Burkina soulève deux interrogations en ces termes : une plus grande transparence permet-elle effectivement de réduire le pouvoir de monopole et les marges de manœuvre des fonctionnaires et d’accroître la probabilité de détection de la corruption ?

Dans quelle mesure la concentration du pouvoir politique freine-t-elle les capacités de contrôle de la corruption par la population ? Le phénomène de la corruption est comparable à un serpent à "multiples têtes". La lutte contre ce phénomène est engagée dans tous les secteurs d’activité avec des structures d’appui. Des efforts doivent être poursuivis dans ce domaine pour des résultats tangibles.

Trabzanga ZOUNGRANA (trab_zoung@yahoo.fr)

Sidwaya

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