Nigeria : Ainsi donc le géant a les pieds solides
C’est le mercredi 5 mai dernier qu’Umaru Yar’Adua est décédé par « suite d’une longue maladie », comme on a l’habitude de le dire, dans ce genre de cas, sous nos tropiques. L’on se rappelle les péripéties de la maladie du défunt Président nigérian : hospitalisation en Arabie Saoudite en novembre 2009, puis séjour médical en Allemagne et enfin retour au pays en catimini en février dernier. Sa péricardite (inflammation de la membrane du cœur) aura finalement raison du successeur du général Olusegun Obasanjo à la tête du Nigeria.
Outre la longue maladie de son regretté dirigeant, on a glosé sur tout concernant « le géant aux pieds d’argile » de l’Afrique de l’Ouest. Désordre ambiant, vide institutionnel (notamment pendant la maladie de Yar’Adua), corruption (le pays est classé à la 130e place mondiale sur 180 dans l’index de perception de la corruption de Transparency International) et problèmes économiques (c’est le seul pays du monde disposant d’importantes ressources pétrolières à présenter un déficit budgétaire) sont autant de maux qui ont contribué à coller le surnom de « Géant aux pieds d’argile » au Nigeria et sur lesquels les commentaires ont vite fait de s’appesantir.
Mais, ce sur quoi on n’aura pas mis l’accent, c’est bien la solidité des institutions nigérianes, et le sens républicain de ceux qui en ont la charge.
En effet, il n’y a pas si longtemps que ça, la situation qui a prévalu à la tête de la grande République fédérale ouest-africaine pendant « l’exil médical » de son grabataire de défunt Chef de l’Etat aurait suffi à faire surgir (de l’ombre ?), un quelconque Général, qui ne se serait pas fait prier pour faire un « coup d’Etat à un malade ». L’histoire de ce vaste territoire situé dans le golfe de Guinée est justement jalonnée de coups d’Etats (1966, 1975, 1983 et 1993).
Cette fois-ci, tel ne fut le cas, fort heureusement. Malgré les quelques balbutiements au sujet de l’accord des pleins pouvoirs au vice-président, Goodluck Ebele Jonathan, toutes les institutions républicaines ont continué à tourner.
D’ailleurs, Goodluck (Bonne chance en français) a rapidement prêté serment après l’annonce officielle de la mort du Président Yar’Adua. Il faut noter que tout le monde a joué le jeu jusqu’au bout, et c’est là, tout ce que l’on demande.
Contrairement à ce que plus d’un pensait donc, il y a des mécanismes bien en place au Nigeria qui permettent à l’architecture de tenir malgré les secousses.
Ainsi donc le géant a les pieds solides, et il faut s’en féliciter. C’est ce Nigeria-là qu’on aimerait toujours voir et pas celui du bordel ambiant et de tueries interreligieuses, comme ce n’est malheureusement le cas que trop souvent notamment à Jos.
Le moins que l’on puisse dire donc est que le bien-nommé Goodluck a la bonne chance de prendre les rênes d’un pays dont les institutions fonctionnent bien ; un géant aux pieds solides qui n’attend plus que de faire de grands pas en avant.
Hyacinthe Sanou
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 11 mai 2010 à 19:23, par Manitu En réponse à : Nigeria : Ainsi donc le géant a les pieds solides
ARRÊTEZ DE DIRE QU’IL Y A DES CONFLITS INTER RELIGIEUX A JHOS. Y EN A MARRE A LA FIN. ON VOUS DIT QU’IL S’AGIT DE CONFLITS FONCIERS. SI UN PEUPLE EST MUSULMAN ET UN AUTRE CHRETIEN, CELA NE SUFFIT PAS POUR DIRE QU’ILS SE BATTENT POUR SAVOIR QUI EST LE PLUS GRAND ENTRE MOHHAMMED ET JESUS. ILS SE BATTENT POUR OCCUPER DES TERRES, POINT A LA LIGNE.
RENSEIGNEZ VOUS, C’EST VOTRE BOULOT NON !