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Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

Publié le jeudi 14 mai 2009 à 02h45min

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Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a séjourné, du 11 au 13 mai 2009 à Dakar, au Sénégal, où il a pris part aux travaux des 44e assises de la Banque africaine de développement (BAD). Aux côtés du président Abdoulaye Wade, il a exposé au cours d’une rencontre, tenue le 12 mai, sa vision sur la crise financière internationale et proposé des solutions pour sortir l’Afrique de cette mauvaise passe.

“La crise financière ne doit pas être perçue comme une fatalité pour l’Afrique. Elle doit plutôt nous amener à faire une introspection afin de tirer ensemble les enseignements utiles pour envisager avec sérénité la relance de nos économies, car notre continent regorge d’énormes potentialités qu’il convient de valoriser". Telle est la position du Président du Faso, Blaise Compaoré sur la crise financière actuelle. Il l’a exprimée le 12 mai 2009 à Dakar au Sénégal, à l’occasion d’une table ronde ministérielle organisée par la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre de ses 44e assises annuelles. Le président du Faso a d’emblée reconnu dans son adresse que la crise financière remet en cause les efforts consentis par le continent pour son développement. Car selon les analystes, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne sera de 1,7% en 2009 contre 6,7% pour la période 2006-2007.

La récession au niveau mondial va entraîner inéluctablement un effondrement des recettes d’exportation du fait de la concentration de la demande, mais également la baisse des cours des matières premières à l’exemple du coton pour le Burkina Faso. La lutte contre la pauvreté devient ainsi plus difficile, étant donné que les ressources affectées aux secteurs de l’éducation et de la santé connaîtront une réduction drastique. Un véritable coup porté au continent africain dont l’économie n’était pas des plus enviables. Mais cela ne doit pas constituer un motif de découragement. Blaise Compaoré estime que "cette situation représente un enjeu crucial auquel nos Etats doivent apporter des réponses urgentes". Ainsi, il a salué la pertinence du thème de la rencontre : "L’Afrique face à la crise financière : plan d’action".

Pour le président du Faso, plus qu’un simple sujet d’actualité, le sujet de réflexion à l’ordre du jour de ces assises traduit l’ambition du continent de se doter d’un programme d’action pour sortir de l’ornière. Comme contribution à la recherche de solutions de sortie de crise, le chef de l’Etat du Burkina Faso a préconisé des actions d’urgence à entreprendre.
Il s’agit d’abord du "soutien à la croissance par la mobilisation des ressources additionnelles tout en veillant à la stabilité macroéconomique". Aussi, relève-t-il, "il sera également nécessaire d’assurer la protection des groupes vulnérables par le financement et le renforcement des programmes de filets sociaux". La deuxième action d’urgence, selon le président du Faso, consiste au "soutien au secteur privé, à l’aide et à l’assistance technique au commerce, notamment en permettant à nos entreprises performantes d’accéder aux ressources de la BAD. Les petites et moyennes entreprises (PME) pourraient, quant à elles, bénéficier de lignes de crédits pour financer efficacement leurs activités".

La troisième action à mener, de l’avis du président Compaoré, est "le financement des infrastructures de transport, d’énergie et d’hydraulique comme moyen d’appuyer la production agricole et de participer à la lutte contre la pauvreté". Et comme pour galvaniser le moral des troupes pour cette bataille décisive contre la crise financière, il a soutenu ceci : "Nous devons affronter la crise avec courage et lucidité afin de trouver par nous-mêmes les solutions qui s’imposent". A l’endroit de la communauté internationale, le président du Faso a rappelé que l’ampleur de la crise est telle que la recherche de solutions pour la contenir passe par une synergie d’actions entre tous les pays.

La communauté internationale doit associer aussi bien les pays émergents que les moins avancés : "Face à la crise financière et économique, aux conflits, au terrorisme, aux migrations irrégulières et aux changements climatiques, seule la solidarité internationale peut apporter une réponse durable à la stabilité du monde". Quant à la situation des matières premières sur le continent, Blaise Compaoré a souligné qu’il est temps de prendre à bras-le-corps le problème de la transformation des richesses du continent, car ce volet reste une épine pour les économies africaines.

Un nouveau "New deal"

Embouchant la même trompette face à ce sujet immense et important, le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, a soutenu que la crise financière tire sa source de la crise de la gouvernance mondiale. Et d’ajouter : "il n’y a pas de solutions financières à une crise financière". Me Wade a par ailleurs plaidé pour un "New deal" en faveur du continent noir. Il a invité la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à revoir les systèmes de quotas et les droits de tirages spéciaux qu’il trouve injustes. Aux spéculateurs sur les marchés financiers, le chantre du "Sopi" (changement en wolof) a conseillé de plutôt venir investir en Afrique car c’est le continent de l’avenir.

Le président sénégalais n’a pas manqué de revenir sur l’une de ses vieilles revendications à savoir le rapatriement des réserves de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) estimées à 4 000 milliards F CFA pour financer le développement de la sous-région. Quant au président du groupe de la BAD, le Rwandais Donald Kaberuka, il a apprécié à sa juste valeur la très importante contribution des deux chefs d’Etat aux débats. Le patron de l’institution continentale de financement a indiqué que l’Afrique a été frappée par la crise plus tôt que prévu. Et cela se caractérise entre autre par la chute des taux de croissance, le retour au déficit et à l’inflation... Face à ce tableau sombre, le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) avertit : "Il convient de prendre des mesures pour éviter à l’Afrique une banqueroute".

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA : Envoyé spécial à Dakar

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2009 à 04:29, par fauve de jade En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

    "soutien à la croissance par la mobilisation des ressources additionnelles tout en veillant à la stabilité macroéconomique"
    quelqu’un peut il m’expliquer le sens de cette phrase et me dire concrètement comment on fait ?????? merci d’avance !!!!

    • Le 14 mai 2009 à 14:34 En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

      Merci, Monsieur le President. L’ introspection est vraiment necessaire, surtout quand on ignore son mal. mais a- t- on besoin d’ introspection dans le cas Africain quand nos dirigeants sont a 90 % responsables du sous- developpement de l’ Afrique ? Ne me dites pas que nous sommes tous responsables. Et meme si cela devait etre accepte comme un axiome, certainement que le paysan de Falangoutou ou de Kampti ou de Zabre ou de Godyr est responsable de facon egal que le ministre qui detourne les deniers publics, le presdient qui regarde et laisse faire tant que ca s’ arrete a piller les caisses de l’Etat ; le depute qui est paye a des millions par an et qui passe son temps a dormir a l’ Assemblee ; ou le gand commis d’ etat qui cree des socieetes par prete- nom interpose. A cause de toute cette malgouvernance, je pense que le temps de l’ introspection est depasse. Cette introspection risque d’ etre supplementaire puisqu’ on ne va pas decouvrir quelque chose de plus que ce que l’ on sait deja.
      Un Aigri (qui connait celui qui l’ a rendu dans cet etat).

    • Le 14 mai 2009 à 20:31, par Togsiida En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

      Mon frère je suis pas économiste mais on dirait que ça veut dire qu’il faut rechercher des fonds pour soutenir la croissance puisse que les fonds émanant de l’aide au développement ont sérieusement baissé avec la crise financière. Par contre il faut trouver des moyens de réguler la recherche de ces fonds pour que cela ne produit pas un déséquilibre macroéconomique. Tout ça c’est pour dire cherchons des sous ailleurs mais veillons a ne être touché par la crise. ou bien les économistes aidez nous ???

    • Le 15 mai 2009 à 15:14, par soum En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

      Quand nos presidents parlent on se demande souvent qui les conseillent . en effet un discours lu est forcement l’oeuvre d’un ecrivain de palais qui se croit obliger de ne pas innover de peur de perdre lui meme sa place. Bref notre president fait de son mieux pour gerer les nombreux pièges que les bureaucrates lui tendent tous les jours. l’introspection est une vieille recette que les sages savent exploiter.Pour reussir cet exercice dans un continent balkanisé, et intellectuellement, et politiquement, et geographiquement ,il faut etre un vrai sorcier.l’introspection se fait toujours dans un corps uni et coherent, pas dans le desordre. L’afrique c’est le desordre , ni new deal ni introspection , ni prospection ne resoudront nos proplèmes. il faut d’abord des Etats Unis d’Afrique, des ensembles vastes a souvairenete unique pour avoir un corps souverain à meme de supporter une veritable introspection qui pourra imaginer un vrai new deal pour l’Afrique comme le preconise le président Wade. l’Afrique ne s’en tirera pas avec des petits Etats

    • Le 18 mai 2009 à 09:59, par lilboudo En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

      Je crois que les ressources additionnelles dont il s’agit concernent surtout des ressources extérieures (aide, dette), mais il peut aussi s’agit d’impots. Dans un contexte de crise, la dette et l’impot ne peuvent que détériorer le cadre macroéconomique (déficit budgétaire, crise de la dette, inflation). L’idée serait donc d’aider l’afrique (avec les ressources des organisations BM/FMI, aide étrangère), pour que l’afrique ne rentre pas en recession (chomage, mauvaise santé et éducation), mais sans que le budget et la stabilité des prix ne soient affectés !

      Enfin, de façon ramassée voici ma compréhension

  • Le 14 mai 2009 à 17:16, par Espoir En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

    Vraiment quel chef d’Etat qui sait résoudre les crises externes (là encore, il faut faire gaffe car tout n’est pas rentré dans l’ordre) et qui méprise son peuple ? On est forcé à réfléchir sur les méthodes de gouvernance de notre chef de l’Etat. C’est vraiment très choquant. Aucun mot ne fait allusion à la crise que le pays traverse dans les conclusions du dernier conseil de ministre. Quel pays, le Burkina Faso ? Quel pays ?

  • Le 14 mai 2009 à 19:20 En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

    Tu as raison mon frère. Mais le hic est que les gens ne se sont pas rendu compte qu’il fait nuit et qu’ils sont attaqués par un fantôme. C’est ce qui explique le fait que le fantôme n’hesite plus à agir en plein jours sans au préalable avoir observé qui que ce soit.

  • Le 14 mai 2009 à 19:33, par franck dit aspirant Barde En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

    La crise international n’est pas faite pour les présidents,car vous ête limité pour dire certaine chose.Comment utilisé l’énergie solaire au Faso,Comment faire tout pour produire du blé en quantité au Faso,que pour en bon décollage économique au Faso il faut une bonne couverture de production alimentaire suffisante par irigation car la pluie est manipulé par nos gaz poluente,si vous faite cela en un an ou deux ans l’Europe ou l’Amérique trouveras qu’elqu’un pour vous déboullonné,que faire aller molo Car vous saviez que la crise n’était pas pour ni pour l’Europe ni pour l’Amérique ,elle était faite pour amasser beaucoups d’agent pour eux dans la flambé des prix du pétrole qu’ils controlent,tout en tuant l’économie Africaine ,celle de la Chine ,et puis en parti de l’Asie,mais comme,une grenade mal dégoupillé elle a pété dans leurs mains,rencherissement du cout de leurs propre production,entrenant une mévente de leurs,produits puisque la grande Chine les a vue venir quand a l’Afrique elle n’a vue que du feu,mais !!ce qui est sur beaucoups de subvantions vont diminuées, alors avis a tout les président faites gaffe,sinon ni le FMI ni la Banque mondiale,ne feras rien pour vous sauf vous dire dsauffé votre population pour que les impos rentrent pour pouvoir payer la dette,pendant que l’Amérique ,et la France subventionne leurs production au nez de la banque mondiale et du fmi.

    • Le 15 mai 2009 à 11:19 En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

      Mon frere, c’est exactement cette conspiration de l’ occident que Le Premier Ministre de la Malaisie-Kuala Lumpur de 1980 a 2003 Mahathir a vue et a denoncee le 27 Septembre 2001 a une rencontre avec Wolfensohn de la Banque Mondiale. Il a clairement dit que l’ Occident ne veut pas le developpement du reste du monde en truquant les parites entre monnaies et en devaluant les produits agricoles des autres pays ; La crise financiere cree est au debut tres arttificelle, comme d’ailleurs le SIDA lui- meme, mais ces creations qu’ on destinait aux autres finissent par nous bouffer tous car Dieu n’est pas Y...ba. Ce Mahathir, apres son discours historique a perdu le pouvoir. Comme pr dire aux reste des "vivants" de se tenir tranquilles, message recu tres clairement. Et voila nos dirigeants qui se turent. Meme si on demande a bcp d’egorger leur maman, ils vont le faire avec la justification qu’elle est assez vieille. Pauvres nous.

  • Le 15 mai 2009 à 03:57, par watering-eyed man En réponse à : Crise financière internationale : Blaise Compaoré appelle l’Afrique à une introspection

    Très d’accord avec toi mon frère. Le problème c’est que l’Afrique a toujours dormi sur ses lauriers et continue de le faire. Pendant ce temps, nons amis les blancs ramassent et amassent tout ce qu’ils trouvent comme richesse dans nos pays. Tant que l’Afrique ne va pas cesser de compter sur les riches pays industrialisés (qui ne cessent de chercher les voies et moyens de nous dépouiller encore et toujours) et leur montrer de quoi elle est capable, ça sera toujours difficile pour nous. Cesser de compter sur les pays riches c’est d’abord être honnête avec soi-même : commencer par appliquer tout ce qu’on a pu dire de bon sur la bonne gouvernance. Il y va de l’assainissement des finances publiques qui découle de cette bonne gouvernance.Dans tous les cas, nos dirigeants savent toujours quoi répondre lorsqu’un problème de taille se présente à eux ; seulement c’est l’application des solutions qui pose problème. Du coup, on est pas encore sorti de l’auberge.

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