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Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

Publié le lundi 11 mai 2009 à 02h04min

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Les travailleurs de Total Burkina SA, soutenus par la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), des gérants de stations-service, des commerçants, etc ; ont effectué, samedi 9 mai 2009 à Ouagadougou, une marche de protestation contre leur direction générale.

La marche de protestation des travailleurs de Total Burkina SA a mobilisé des centaines de manifestants, le samedi 9 mai 2009. Outre les travailleurs de Total Burkina, qui attendent toujours la satisfaction de leur plate-forme revendicative, surtout la réintégration de leur délégué principal, Yacouba Ouédraogo, il y avait parmi les marcheurs, des gérants de station, des commerçants etc. La Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) a également soutenu la marche. La marche a abouti à la remise par le représentant de la CGTB et les délégués du personnel de Total, d’une lettre de protestation à la direction générale de la société.

A l’issue de la marche, s’est tenue une assemblée générale. Le point de ralliement des marcheurs a été la Bourse du travail de Ouagadougou, devant laquelle les manifestants ont débuté la marche aux environs de 10h 30 mn. Les marcheurs ont battu le pavé de certaines artères de la capitale sur une distance d’à peu près cinq kilomètres. Ils ont chanté, crié, scandé des slogans. Pendant que certains brandissaient des pancartes, d’autres tenaient des banderoles sur lesquelles, on pouvait lire, entre autres, " Unis pour la défense de nos droits", "Non à l’intimidation des travailleurs par la direction générale", "Non à l’impérialisme de la direction générale de Total Burkina". De la Bourse du travail, les marcheurs ont rejoint le rond-point des Cinéastes avant d’emprunter l’avenue de la Nation pour passer devant la maison du Peuple. Leur parcours s’est poursuivi sur l’avenue Yennenga (l’avenue Kwamé N’krumah étant déclarée zone rouge).

Malgré leur détermination, les marcheurs ont été stoppés au niveau du croisement de l’avenue Yennenga et de l’avenue de la Cathédrale par un important détachement de la Compagnie républicaine de la sécurité (CRS) qui empêche les manifestants d’atteindre le siège de Total Burkina, à moins de 500 mètres sur le côté gauche. Après une brève négociation, seuls les délégués du personnel et quelques journalistes ont été autorisés à accéder au siège de Total Burkina. Les autres devaient attendre. La plupart des journalistes qui voulaient être témoins de la remise de la lettre de protestation ont été purement et simplement refoulés par les forces de sécurité. Qu’à cela ne tiennent, après la remise de la lettre de protestation, les délégués ont rejoint le groupe et la marche s’est poursuivie avec la même détermination et la même ferveur. De l’avenue de la Cathédrale, les manifestants ont rejoint la Bourse du travail où a eu lieu l’Assemblée générale (AG) extraordinaire. L’occasion a été donnée de livrer le contenu de la lettre de protestation. Au cours de l’AG, la CGTB, par la voix du 2e secrétaire général adjoint, Bassolma Bazié, a remercié les marcheurs pour leur "mobilisation sans faille".

Il a ensuite lu la lettre de soutien de la CGTB aux travailleurs de Total Burkina, celle de l’union locale du Grésivaudan adressée au ministre du Travail et de la Sécurité sociale du Burkina Faso. Dans les deux déclarations, il ressort que la lutte des travailleurs de Total Burkina est juste et légitime. Par conséquent, la Confédération générale des travailleurs demande à la direction générale de Total, d’une part, et aux autorités burkinabè d’autre part, de prendre les dispositions nécessaires pour une sortie de crise à Total Burkina.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)


Contenu de la lettre de protestation remise à la direction générale de Total Burkina

Objet : Lettre de protestation

Monsieur le Directeur Général,
Depuis le 26 mai 2008, nous avons adopté et déposé une plate-forme revendicative qui comprend deux points :

1. Adoption d’une grille salariale,

2. Mise en place d’un accord d’entreprise.

Suite à votre volonté manifeste de ne pas examiner les points de notre plate-forme revendicative, d’abord par un mutisme puis par des propos dilatoires et des délais non respectés, vous avez contraint le personnel à observer un sit-in de 5 heures le 27 mars 2009 pour attirer votre attention sur nos conditions de vie.
En réponse à ce sit-in, vous avez choisi la voie de l’intimidation et de la répression dans l’objectif de museler l’intégrité et la liberté syndicale burkinabè à travers Total Burkina.
Ainsi donc, vous vous êtes enorgueilli en procédant au licenciement de notre délégué porte-parole tout en lui reprochant entre autres, des propos mensongers et diffamatoires qui n’en étaient pas, alors que vous en faites actuellement usage dans vos déclarations à la presse.

Malgré les tentatives de conciliation engagées d’abord par monsieur le directeur général du travail puis par Madame le Secrétaire Général du ministère du Travail ensuite par monsieur le Ministre du Travail en personne, vous êtes resté stoïque et intransigeant sur votre position de répression illégale.
Nous notons que la Direction de Total Burkina, loin de rechercher des solutions réelles pour le règlement de cette crise, a procédé à l’installation de nouveaux personnels venant de la France, du Cameroun et d’une société locale (Intérim Burkina) gérée par un Français, Monsieur Jean-Louis Serre Combe.

Nous voulons par la présente exiger la réintégration sans délai et sans conditions de notre porte-parole Yacouba Ouédraogo afin, non seulement de faire valoir notre droit de choisir librement nos représentants et notre porte-parole mais aussi de sauvegarder notre outil de travail commun qu’est Total Burkina.
Soyez rassuré, Monsieur le Directeur Général, de notre ferme détermination pour la résolution pleine et entière de nos doléances.

Le Bureau

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2009 à 05:37 En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    Il faut retirer le contrat a Total de servire du carburant au Burkina et jetter en prison ces blancs directeur qui viennent s’enrichir sur le dos de nos population. Ils sont installes au Burkina parce que le peuple le veut .

  • Le 11 mai 2009 à 09:59, par Patrick En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    Je pense que le Directeur General de Total joue avec le feu et il va se brulé malgre le soutien qu il a de nos autorités. la crise commence à perdurer et nous Burkinabe commencons à en avoir ras le bol. A bon attendeur salut

  • Le 11 mai 2009 à 12:48, par Darlex En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    Tout mon soutien aux travailleurs de total !
    C’est avant tout une preuve de solidarité nationale que d’exiger la réintégration sans condition de M Ouédraogo.
    Si le BF a accepter d’ouvrir ses forntières au investisseurs étranger, c’est dans l’espoir de pouvoir créer des emplois et réduire le chômage. En aucun cas il ne faut tolérer que des blancs viennent occuper des postes que les Burkinabè peuvent valablement occuper.
    Il convient que les dirigeant de Total sachent qu’ils sont au BF parce que chacun gagne son compte.
    Ce qu’ils font chez nous, eux-même ne peuvent pas le faire chez eux. C’est vrai qu’on n’est pauvre mais nous sommes avant tout chez nous,nous accueillons qui nous voulons ; C’est encore une manière pour ceux qui ont maltraité nos ancètres (esclavage, colonisation) de nous exercer leur domination.
    Vigilance et unité d’action, c’est par là que se reconnait l’homme intègre !

    • Le 11 mai 2009 à 18:44, par line7 En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

      SLT
      "honte à ceux qui baillonnent leur peuple" disait un grand de ce pays. en effet nous sommes en droit de dire que le peuple est baillonné par ses dirigeants sinon comment comprendre que quelqu’un à qui vous avez donné l’autorisation d’exercer vienne se foutre de vous si ce n’est que vous êtes d’accord ? SVP messieurs de la république, de grace, pitié, faites reprendre celui qui a eu seulement pour erreur d’être le porte parole des sans voix. qu’a t-il fait comme peché ? cela ne peut-il pas arriver à n’importe qui d’entre nous ? pitié

  • Le 11 mai 2009 à 13:22, par Lasaya En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    A la lumière du contenue de la lettre de protestation des grevistes, il faut dire que l’attitude de la direction de tota Burkina est inacceptable. les revendications des travailleurs est plus que légitime.
    il faut signaler au passage que la grille salariale et le l’accord que reclame les travaillleurs que ces dirigeants trouve naturel en france. on ne peut pas comprendre que parcce qu’ils sont au burkina, le sujet devient tabout. c’est tout simplement un manque de respect, une foutaise.
    il faut que nos dirigeant prennent leur responsabilité et fasse comprendre à ces gens que la traite négrière est fini.

  • Le 11 mai 2009 à 13:26, par Libre citoyen En réponse à : Crise à Total Burkina : mes encouragements

    J’encourage les travailleurs de la société Total Burkina et tous ceux qui manœuvre pour les biens êtres de nos populations en particulier certains syndicats, je ne sais pas si jamais nos autorités se taise, bouche fermée sans chercher a résoudre les problèmes, vouloir aidant les minorités blancs qui nous gênent la réduction de la pauvreté dans notre cher FASO en laissant leurs propre sang, je saurai comment les qualifiés, il faut que le Premier Ministre prend cette situation en main pour éviter certaines dégâts en sauvé l’honneur de notre pays.
    Allez de l’avant que la lutte contenu jusqu’au bout ne baissons pas les bras.

  • Le 12 mai 2009 à 00:30 En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    Effectivement c’est tout simplement incompréhensible pour nous burkinabés qui avons vécu et qui vivons à l’étranger.Même Tertius Zongo le chef du Gouv. sait que Total est hors la loi. Prenons l’exemple de la Bolivie avec Morales ou du vénézuela avec Chavez:ils nationalisent des sociétés perolières qui ont investi des millions de dollars dans leurs pays respectifs et Total qui n’exploite aucun gisement pétrolifère au BF et qui n’investit pas un seul sou au BF. Quel est l’apport financier, technoligique et que sais-je encore que cette p.....de société a apporté à mon pays ? quedale !!!!!!!!!!! C’est une entreprise qui achète et qui vend trop cher le carburant pour ensuite rapatrier tout simplement les sous en France. De grace dites-moi en quoi Total de façon structurelle est-elle differente de SKI, PETROFA,etc...?J’ai l’impression qu’on est vraiment un peuple de moutons au Faso.

  • Le 20 mai 2009 à 14:19, par Malabaare En réponse à : Crise à Total Burkina : Marche de protestation des travailleurs

    je pense que le problème des travailleurs de Total n’est pas seulement une lutte synidcale. elle est politique surtout et dépeint la relation de domination entre la France et le Burkina. la France a toujours voulu controler les ex colonies car ce sont elles la source de sa richesses depuis l’esclavage. en ce qui concerne le Burkina, le controle de la France porte sur les hommes car c’est par là que le Burkina peut être fort. si la France s’intéresse au Burkina, ce n’est pas pour des richesses naturelles comme les forêts gabonaises, les métaux Nigériens, le pétrole tchadien ou les produits du crû ivoiriens. elle s’intéresse au Burkina parce que ses hommes sont travailleurs, courageux et aiment l’indépendance, la liberté et la souveraineté (pensez à la suppression et au rétablissement de la Haute Volta en 1937 et en 1946, à la révolution de 1983 à 1985. notre souveraineté économique et politique est un grand danger pour la France, car elle va éclairer d’autres pays africains. consciente de cette menace, la France a développé toutes les formes de domination totale des hommes. la présence et l’activité de TOTAL BRUKINA en sont des illustrations et le bras de fer entre le personnel burkinabé et l’administration de Total est un symbole de la réalité de la relation franco burkinabé. si l’administration de Total fléchit dans cette lutte, c’est comme si la France perdait une partie de sa force de domination et de controle des hommes. si le personnel perd la lutte, c’est en quelque sorte la consécration de la tragédie des révoles contre la domination françaises(pensez au refus de Naba Wobgo en 1900, à la révolte des Samos en 1907 et celle des Bwaba). je me dis que cette lutte n’est pas seulement celle des syndicats des travailleurs mais de tout Burkinabé fier de lui et épris de justice,d’égalité et de coopération entre les peuples du monde. les Burkinabé qui doivent prendre conscience et s’engager dans cette lutte, c’est biens les jeunes intellectuels qui occupent des postes de responsabilités dans les différents secteurs de l’administration publique et privée. nos parents sont tombés dans l’erreur de la foi en un avenir radieux avec la France.il nous revient à nous jeunes, de changer la donne pour nos descendants !

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