LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

Publié le vendredi 8 mai 2009 à 04h32min

PARTAGER :                          

Dans le cadre de la campagne de délivrance massive d’actes d’état civil, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rencontré, le 7 avril 2009 à Ouagadougou, la classe politique burkinabè. Il s’est agi de l’informer des enjeux de l’opération et de demander son implication. Les partis de l’opposition, estimant que la rencontre était inopportune, ont claqué la porte.

Le 27 avril dernier, le Premier ministre, Tertius Zongo, a procédé, à partir de Ouagadougou, au lancement d’une campagne nationale d’établissement massif d’actes d’état civil (cf. L’Obs. n° 7370 du 28 avril 2009). Tel est une opération dont le succès nécessite l’accompagnement des différents acteurs dans sa mise en œuvre. Est de ceux-là, la classe politique que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), P. Clément Sawadogo, a rencontrée, le 7 mai 2009, au CBC à Ouagadougou.

Ce dernier était entouré, à l’occasion, du secrétaire général de son département, Baba Diémé, de celui de la Promotion des droits humains, André Dembélé, du Directeur général (DG) de l’Office national d’identification, le colonel Abdou Diallo, et du DG des Libertés publiques et des Affaires politiques, Ousseni Vincent Sawadogo.

Dans son mot introductif, le MATD a relevé la préoccupation de l’ensemble de la classe politique, à l’orée des grandes consultations, quant au mode d’identification des électeurs. Son souhait a toujours été, selon lui, que cela se fasse avec des documents fiables. C’est pour répondre à ce souci, à l’en croire, qu’il a été procédé, le 27 avril dernier, au lancement de la campagne de délivrance gratuite d’actes d’état civil. Plus de deux milliards de francs CFA, a-t-il laissé entendre, vont être décaissés par le gouvernement à cet effet.

Sauf les frais de timbres pour ceux qui voudront se faire établir d’autres copies, l’opération d’établissement d’actes de naissance, a-t-il précisé, est gratuite. L’Etat débloquera également plus d’un milliard de nos francs, pour que l’Office national d’identification intensifie, au cours de cette même campagne, l’établissement des nouvelles cartes nationales d’identité infalsifiables.

Le prix de cette pièce pourrait, selon lui, être revu à la baisse pendant la campagne. L’objectif des efforts du gouvernement, a indiqué P. Clément Sawadogo, étant non seulement de fiabiliser les prochaines consultations électorales, mais surtout de doter les Burkinabè, même ceux qui ne sont pas en âge de voter, d’actes d’état civil auxquels ils ont droit. Il a terminé son propos en invitant les partis politiques à œuvrer au succès de cette opération par la mobilisation de leurs militants.

C’est sur ces mots que le ministre a donné la parole à ces interlocuteurs. Le « Chat-Noir du Nayala », le Dr Emile Paré, n’a pas hésité à bondir sur l’opportunité, en tant que porte-parole d’une délégation d’une dizaine de membres du Cadre de concertation politique de l’opposition (CPO) qui regroupe la majorité des partis de l’opposition.

Le Dr Paré a d’abord fustigé la façon de communiquer du MATD ; car, explique-t-il, ce n’est que la veille de la présente rencontre qu’ils ont été informés par téléphone d’une rencontre avec le ministre. Quant à l’établissement d’actes d’état civil, le point à l’ordre du jour qui ne leur avait pas été précisé avant, ils estiment que c’est une opération citoyenne.

Aussi, l’administration territoriale doit la conduire seule, comme l’ont fait d’autres ministères, tels que ceux des Finances et du Plan, sans les impliquer. De l’avis de la CPO, le MATD veut politiser l’opération en les invitant à l’accompagner dans la sensibilisation des populations. En témoigne, selon Emile Paré, la mise en place du bureau régional de la FEDAP/BC à Bobo-Dioulasso qui a été couplée avec une opération d’établissement d’actes de naissance.

La CPO se demande également pourquoi cette rencontre pendant que la détermination de la nature de l’acte d’identification des électeurs est en débats à l’Assemblée nationale (Ndlr : hier 7 mai dans l’après-midi). A moins que le gouvernement ne contrôle le parlement, a clamé Emile Paré, Clément Sawadogo veut mettre la charrue avant les bœufs. C’est sur ces mots que la délégation de la CPO a quitté la salle.

Pour le ministre, les partis politiques de ce regroupement se sont trompés de tribune. Car la présente rencontre n’avait pas à l’ordre du jour un débat sur la nature des pièces d’identification des électeurs. Toutefois, ce dernier a laissé croire qu’il n’y aura pas de documents d’identification des électeurs pour les prochains scrutins autres que ceux qu’on connaît jusque-là.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 8 mai 2009 à 09:04, par sombody En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    C´est assez clair. Le gouvernement veut politiser la campagne. Sinon, qu´est ce que effectivement les partis politiques ont à faire dans cette affaire ?

    Je trouve aussi très bien que l´opposition ait soulevé l´association "installation de bureau régional de la FEDAF/BC" avec "l´opération d´établissement d´actes de naissance". L´un n´a rien à voir avec l´autre. Le gouvernement nous confirme davantage qu´il est au service du REGIME et non du PEUPLE .

    Bref toutes les remarques faites par l´opposition sont pertinentes.

  • Le 8 mai 2009 à 09:59, par Tab yinga En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    La question fondamentale est de savoir pourquoi c’est maintenant que le gouvernement se rappelle subitement que les populations dans leur majorité ne disposent pas d’acte d’état civil ?Une des première mission de l’administration c’est d’abord de doter tout citoyen Burkinabè de pièces d’etat civil.On n’a pas besoin de campagne pour cela d’autant plus que c’est(ce devrait) un travail de routine.
    Pourquoi pendant 12 mois ?Quels sont les critères de choix des postulants.Quelle garantie que l’état civil ne connaitra de manipulation ?
    Dites ns Mr.le MATD que vous vous attelez au clientelisme électoral qui ne dit pas son nom

  • Le 8 mai 2009 à 14:13, par koudka En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    vraiement ! le naturel revient au galop même quand on le sache. le gouvernement continu de narguer l’oposition et par dessus tout le peuple burkinabé. quand on choisi d’accompagner le citoyen dans l’accomplissement d’un acte il faut le faire sans bruit. n’impliquez pas les burkinabé dans ça. on sait que cette opération a pour but de grâcier les faussaires d’actes de naissance fictifs établis dans les arrondissements pendant les élections municipales.
    maintenant on comprend aisement que le gouvernement n’a rien a cirer avec l’opposition politique. le gouvernement du Burkina Faso s’attaque au peuple burkinabé dans son âme.
    mais il est temps pour vous d faire votre adieu au pouvoir car vous manquez d’initiatives pour la suite de gestion du pays.
    c’est crillard et c’est dommage !
    il nous revient dans la sagesse africaine que "la culotte d’aujourd’hui vaut mieux que le pantolon de demain" alors démissionnez pendant qu’il est temps sinon le déluge approche !

  • Le 8 mai 2009 à 14:38, par Pecos En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    Monsieur le Ministre,

    Ayez un peu de respect pour c’est Mr quand vous les invitez et que vous présenter l’objet de la rencontre car étant tous acteurs de la scène politique, nous savons parfaitement comment fonctionne votre département et nous ne cesserons de le repéter "la Terre tourne et heureusement qu’elle tourne" pour vous demander ainsi qu’à certains membres du gouvernement un peu d’humilité car la "vérité absolue appartient au Tout Puissant qui se chargera de nous le rappeler le momment opportun" car comme le disait un penseur "le savoir c’est comme du beurre sur du pain:plus on en a moins on étale et moins on en a plus on étale"

    Remmenber it forever !

    • Le 9 mai 2009 à 12:24, par wend waoga En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

      Ces dirigeants traitent vraiment l’opposition comme des MOINS QUE RIEN !Je trouve vraiment aberrant d’attendre la veille d’une rencontre pour convoquer ceux qu’on prétend associer à une opération et pire encore,attendre le jour de la rencontre pour communiquer l’ordre du jour !J’appelerais cela de L’AUTO-CENSURE,car ils connaissent la vraie nature de cette opération,et savent que l’opposition n’est pas dupe.Et comme ils ne peuvent l’avoir dans leur poche,il faut les surprendre pour les empecher de bien ficéler leurs plaidoyers face à l’opération !Vous etes à COURT DE GENIE,messieurs,quittez la barque avant qu’elle ne chavire,s’il vous reste encore un grain de patriotisme !

  • Le 10 mai 2009 à 18:19 En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    Pour ceux qui s’émeuvent que le gouvernement manque de respect à l’opposition, il va faloir encore prouver que cette opposition mérite du respect. Des gens qui sont prèt à se prostituer pour quelques CFA. Le gouvernement est vraiment lamentable mais l’opposition est en putrefaction avancé.

  • Le 10 mai 2009 à 23:07 En réponse à : Délivrance d’actes d’état civil : Quiproquo entre l’Administration et l’opposition

    Dans toute cette histoire, que fait -on des initiateurs des opérations d’enregistrement des naissances qui ont abouti à cette opération gratuite ? Depuis février 2004,L’UNICEF, L’UNFPA et Plan Burkina mènent Le plaidoyer pour l’enregistrement universel des naissances des enfants de 0 à 18 ans. Le comité national de pilotage qui inclut des représentants des ministères constitué à cet effet peut se réjouir d’avoir abouti à quelque chose, mais il semmble qu’aujourd’hui, sans scrupules, c’est l’enregistrement des adultes pour préparer les prochaines échéances électorales qui a pris le dessus.
    A t-on seulement pensé à certaines des organisations initiatrices apolitiques, qui ont investit énormément dans l’opération, pour l’enregistrement des enfants, maintenant relegué au second plan ? Tenues de rendre compte à leurs bailleurs de fonds qui s’étaient plutôt engagés pour l’enregistrement des enfants, on imagine aisément leur embarras face à cette récupération du politique, et des tiraillements sur la question.

    Habiba

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique