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Thibault Flichy, DG par intérim : "J’exhorte les travailleurs à revenir à la raison"

Publié le jeudi 7 mai 2009 à 03h35min

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Le directeur général par interim, Thibault Flichy

Si après une semaine de grève pour fait de licenciement du porte-parole des délégués du personnel de TOTAL BURKINA, les stations éponymes ont repris du service depuis le lundi 4 mai 2009, le malaise social perdure. Dans l’entretien qu’il a accordé hier à trois quotidiens de la place (L’Observateur, Sidwaya et Le Pays), le directeur général par interim, Thibault Flichy, exhorte les travailleurs à "revenir à la raison" et parle des dispositions prises par la société pour le retour à la normale de ses activités.

On constate que les stations TOTAL sont rouvertes depuis lundi 4 mai. Quelle est la situation, au jour d’aujourd’hui, des activités de TOTAL ?

TOTAL BURKINA, dans le cadre de la situation qu’elle vit actuellement, a pris des dispositions pour le fonctionnement normal de ses activités. Toutes les activités suivantes fonctionnent actuellement : aviation, mines, lubrifiants, réseau de stations-service.

Concernant les cartes TOMCARD, nous avons pris les dispositions nécessaires pour faire fonctionner normalement ce service, et il doit tourner à la normale à partir de ce jeudi 7 mai.

Quelles mesures ont été prises pour l’approvisionnement des stations TOTAL ?

Nous avons mis en place un système de prise de commande, de livraison avec le personnel non gréviste. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce sujet-là. Notre volonté de maintenir un service optimum à destination des usagers reste une priorité. Depuis la date du 4 mai, notre réseau fonctionne normalement, aucune rupture n’a été constatée.

Quelle est la situation dans les autres villes du Pays, notamment à Bobo-Dioulasso ?

De la même manière qu’à Ouaga, nous avons mis un système exceptionnel de suivi des stations de Bobo. Une personne en interne a été désignée spécialement pour le suivi des stations dans cette zone, et tout fonctionne normalement.

On vous a reproché de n’avoir pas assisté à une rencontre de conciliation organisée par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, ce que d’aucuns ont considéré comme étant un manque de considération de cette autorité de votre part. Qu’en est-il exactement ?

Nous avons vis-à-vis du ministère du Travail une très grande considération, car, depuis le début des évènements, l’ensemble de ses équipes déploie une énergie considérable pour le dénouement positif de la situation. A cet égard, nous souhaitions encore une fois les remercier.

Concernant la dernière réunion tenue entre le ministre du Travail et les délégués, nous avions, en fait, déjà rencontré le ministre dans la matinée, et la réunion à laquelle vous faites allusion concernait maintenant les délégués et le ministre.

Sur quoi ont porté vos échanges avec le ministre du Travail ?

Le ministre a souhaité nous rencontrer pour échanger sur la situation. Nous avons exposé notre vision des évènements et expliqué la genèse, illégale, du mouvement des employés. C’est avec une grande attention et un grand intérêt que le ministre s’est imprégné de ce qui se passe dans notre entreprise, et à l’issue de la rencontre, il s’est dit confiant quant à une issue positive au problème.

Il semblerait que vous auriez proposé le versement de 36 mois de salaire au porte-parole des délégués du personnel en lieu et place du licenciement sans droit.

Cette proposition qui, semble-t-il, a été évoquée lors de la réunion entre le ministre et les délégués du personnel n’émane pas de la Direction de TOTAL BURKINA. Nous considérons cependant qu’un accompagnement pour la suite du parcours professionnel du délégué licencié va dans le sens d’un esprit de conciliation et d’apaisement.

Ledit porte-parole semble remettre en cause les informations que vous aviez données lors de votre conférence de presse sur les salaires des employés de TOTAL. Que répondez-vous ?

Lors de notre conférence de presse, nous avons donné les informations suivantes :
- salaire brut mensuel moyen de nos 95 employés de nationalité burkinabé : 450 000 FCFA

A cela s’ ajoutent :
- une couverture médicale à 90% pour les employés et 70% pour les membres de leurs familles ;
- une retraite complémentaire gérée par SwissLife, une société d’assurances luxembourgeoise ;
- l’accès à l’actionnariat salarié lors des augmentations de capital, avec une décote de 20% ;
- un prêt d’aide au logement pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA ;
- un prêt dépannage équivalent à 3 mois de salaire brut ;
- un prêt scolarité ;
- des frais de téléphone fixe et mobile, allant de 20 000 à 75 000 FCFA pour 40 employés, plus téléphone cellulaire ;
- le financement de véhicules pour le personnel itinérant, soit une trentaine d’employés, avec dotation de carburant (en moyenne 200 000 FCFA par mois) ;
- un prêt véhicule pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA pour les non-itinérants ; Pour vous en donner une idée plus précise, sachez que le plus petit salaire dans la société, correspondant à celui des chauffeurs, est de 185 000 francs, et le plus élevé est de 1 200 000 francs.

Puisque le malaise perdure, quel message lancez-vous à l’endroit des travailleurs ?

Je voudrais tout d’abord dire ceci au personnel encore gréviste : notre société a vécu quelques jours très difficiles, mais, encore une fois, je connais les qualités professionnelles et humaines de tout un chacun et je les exhorte à revenir à la raison pour qu’ensemble nous sauvegardions notre outil de travail et, par conséquent, nos emplois.

Depuis le début des évènements, nous sommes dans une logique de sagesse et d’apaisement, et dans la ligne de cette logique, je souhaite également leur dire que si le travail reprenait rapidement, il n’y aurait pas de sanction administrative à l’égard de qui que ce soit.

A l’endroit des usagers et des clients de TOTAL BURKINA je voudrais tout d’abord présenter mes excuses pour les désagréments de services qu’ils ont subis ces derniers jours.

Merci pour leur patience et leur indulgence. TOTAL BURKINA a toujours souhaité être le plus proche de ses clients et le restera encore dans le futur.

Propos recueillis par Jean-Marie Toé Stagiaire

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 mai 2009 à 15:16 En réponse à : Thibault Flichy, DG par intérim : "J’exhorte les travailleurs à revenir à la raison"

    Monsieur le DG par intérim, ce n’est pas la peine de vous excuser auprès des populations et des clients pour désagréments. On souhaite seulement que vous réintégré le délégué du personnel ; nous vous en serions gré

  • Le 7 mai 2009 à 21:21, par Bèeb laada En réponse à : Thibault Flichy, DG par intérim : "J’exhorte les travailleurs à revenir à la raison"

    C’eest humiliant de voir comment toutes ces histoires se deroulent chez nous avec les raisons toujours invoquées pour justifier telle ou telle absurdité.
    Si nous suivons bien Mr Thibault les salariés de Total sont nantis et devraient se taire et travailler comme au bon vieux temps des travaux forcés. Mais là où le bat blesse c’est que personne , je dis personne ne fait le rapport prix pratiqué en hexagone et celui pratiqué chez nous. Quel est le prix du litre d’essence actuellement à paris ? Est-ce plus cher que celui du burkina ? Non nous payons l’essence plus et nos freres et soeurs qui y travaillent percoivent à peine 1/10 du salaire d’un agent en france. Si la richesse est produite dans un pays donné il faut qu’il y ait aussi un partage équitable au sein de cette société et total devrait changer au meme titre que toutes les autres societés qui fonctionnent chez nous. Que represente 185000cfa en euro ? ´Moins de 300 euro. Et mr thibault insinue que etre chauffeur ca merite pas autant. Mais arretez de vous foutre de notre g...Chez vous etre chauffeur c’est un travail normal tout comme etre cuisinier et que sais-je encore. Malgré vos gros salaires vous ne pouvez meme pas avoir plus qu’un appart. de tout au plus trois chambres alors que chez nous vous avez tout. Honte à vous qui croyiez en des valeurs dont l’humanité la plus petite ne permetz ici bas. Mais ces gens là ne sont que les pistons des dirigeants en place qui laissent leur peuple mourir pour faire plaisir . sinon quoi ? Y en a marre.Vous volez le petrol en afrique , le vender en afrique cher et rappatrier les sous chez vous.

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