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OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

Publié le jeudi 9 avril 2009 à 01h49min

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En dehors du statut de l’opposition, les modifications proposées au code électoral, à la loi portant financement des partis politiques et des campagnes électorales, aggravent le recul démocratique actuel du Burkina. C’est la conclusion à laquelle parvient le Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition qui a tenu une conférence de presse le mercredi 8 avril dernier à Ouagadougou.

Le processus des réformes politiques entre dans sa phase décisive à l’Assemblée nationale. Après les discussions en commission, ce sera bientôt aux députés dans leur ensemble d’amender les textes en plénière. Mais, pour le Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition (CPO), la montagne va accoucher d’une souris. En effet, pour ce regroupement, seul le statut de l’opposition a connu des avancées notables (définition de l’opposition et du statut de son chef). Au moins, selon le président de la CPO, Me Bénéwendé Sankara, cela devrait éviter au Burkina, le spectacle des "partis chauves-souris".

Pour ce qui est du code électoral, la proposition de loi conserve comme mode de scrutin, la proportionnelle au plus fort reste ; ce que le CPO trouve aberrant quand on considère la circonscription électorale qui est la province. Selon l’opposition, si la majorité politique ne veut pas revenir à la région comme en 2001, c’est bien pour conserver ses chances. S’il y a un élément qui est carrément rejeté dans la proposition de loi, ce sont les conditions d’éligibilité du président du Faso par l’augmentation de la caution de 5 à 10 millions de F CFA et l’exigence d’un parrainage de 200 élus repartis dans les 13 régions du Burkina. Pour Me Bénéwendé Sankara, l’opposition dans son ensemble s’est toujours opposée au suffrage censitaire et n’a jamais donné son accord pour une quelconque caution.

En ce qui concerne les parrainages, le président du CPO a été on ne peut plus clair : "Cette mesure va cultiver le clientélisme et la corruption. Le principe n’est d’ailleurs pas bon en soi". En effet, si cela était maintenu, aucun parti politique de l’opposition ne serait à mesure d’obtenir le parrainage de 200 élus dans les 13 régions. Dans ce registre, le seul point positif est l’adoption de la carte d’électeur numérisée avec photo et empreintes digitales même si l’opposition déplore le fait que le gouvernement dit n’avoir pas les moyens actuellement pour sa réalisation. L’autre point de discorde est le financement des formations politiques et des campagnes électorales.

Le CPO n’est pas d’accord avec la proposition de loi qui stipule, à propos du financement hors campagne, que la contribution de l’Etat est accordée à tous les partis ou formations politiques ayant obtenu au moins 3% des suffrages exprimés aux dernières élections législatives. Ce faisant, l’opposition estime que le quota de 3% (il était de 5%, dans la loi de juin 2001) favorisera les partis de la majorité présidentielle, participant de surcroît au gouvernement (CDP, ADF/RDA, UPR) qui bénéficient du financement à hauteur de 90% environ.

De façon générale, l’opposition pense que ce sont des "réformettes" qui s’annoncent et qui ne vont pas changer véritablement le visage de la démocratie burkinabè. En fait, le CPO pense que ce sont les objectifs cachés de ces réformes qui posent problème. Enfin, sur la question de la CENI, Me Bénéwendé Sankara a indiqué que cette structure ne leur inspire pas confiance quand on regarde les difficultés qu’elle travers. C’est pourquoi, l’opposition estime qu’il faut lui donné une autonomie financière pour lui permettre de travailler de façon indépendante.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 avril 2009 à 09:55 En réponse à : OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

    je voudrais voir ce gars à la moustache s’engager, au moins une fois, dans une cause où il ne serait pas pésident ; il ne veut jamais être derrière ; même dans l’équipe de football des partis de l’opposition, il avait pris le brassard de capitaine, mais n’a curieusement pas monté sur le terrain ; je voudrais juste comprendre

    • Le 9 avril 2009 à 12:53 En réponse à : OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

      c’est simplement ce qu’on appelle UN LEADER

    • Le 9 avril 2009 à 13:54, par salbil En réponse à : OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

      C’est très simple. Au sein du cadre, la présidence est tournante. Il avait fini un premier mandat et avait donc quitté le poste. Ce sont les autres qui l’ont obligé à rebelotter car ils estimaient qu’il fallait qu’il continue. Son second mandat vient d’ailleurs de prendre fin, et il y aura bientot renouvellement du bureau. Il n’a jamais d’ailleurs fait de la présidence une fin en soi, il l’a accepté parce que ses camarades de lutte estimaient qu’il était le mieux à meme de les représenter.
      Arretez vos sous entendus et exprimez vous clairement.

  • Le 9 avril 2009 à 16:22, par somebody ! En réponse à : OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

    Soyons sérieux. L´opposition a critiqué ces réformes parce que certainement ca ne l´arrange pas. Ok,mais même d´un point de vue analytique on devrait sentir que le parti au pouvoir couve un dessein malin à travers ces propositions de réforme.

    La caution comme condition d’éligibilité du président du Faso qu´"ils" proposent de fixer à 10 millions de F CFA ne reflète pas la réalité. Blaise, il avait quel "argent" au moment où il faisait le coup d´Etat ? Et puis, il y a combien de Burkinabè qui peuvent avoir 10 Millions d´une manière honêtement honête ?

    Aussi, l’exigence d’un parrainage de 200 élus repartis dans les 13 régions est une proposition maladroite. Nous savons tous que les partis d´opposition ne peuvent reunir cette condition. Alors pour quoi cette proposition, sinon ne plus vouloir de partis d´opposition au élections présidentielles...?"ils" ont horreur de la "concurrence", pourtant qu´est ce que la démocratie sans cette "concurrence". "ils" veulent tuer la démocratie. On pourrait dire qu´il y a trop de petits partis, et que cette mesure contribuerait à les faire disparaître. Si c´est le cas, c´est le système de quota de suffrages exprimés aux dernières élections législatives qui doit le décider. Et puis je pense qu´“ils“ craignent, avec l’adoption de la carte d’électeur numérisée avec photo et empreintes digitales, ne plus pouvoir frauder. C´est pour cela „ils“ veulent vite trouver un autre rempart.

    Ce quota devrait en effet aussi servir de baromètre pour indiquer la pression populariste des partis. "ils" veulent le ramener à 3% au lieu de 5%. Avec même les 5% on a des partis bidons. A quoi bon donc ramener à 3% ? Encore une fois de plus soyons sérieux. God bless Burkina Faso !
    ouais !

    • Le 10 avril 2009 à 02:28, par wend waoga En réponse à : OPPOSITION ET REFORMES POLITIQUES : "Notre déception est grande"

      Ils ont vu que des partis de l’opposition gagnent de plus en plus du terrain alors,il faut leur mettre des batons dans les roues !Ca,c’est l’expression de la faiblesse et de la peur dans leurs combles.Franchement,s’il y a des points sur lesquels je suis d’accord avec Maitre Hermann,c’est le fait d’avoir la dignité de dire non !à ce genres de comportement en refusant de se présenter aux élections.Pour moi,y a pas meilleurs facons de garder sa dignité,quand le jeu est joué d’avance.La meilleur manière de donner un mauvais gout à cette victoire que le pouvoir est entrain de s’assurer déjà,c’est de boycotter les élections,un point,c’est tout !

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