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Inscription des Ruines de Loropéni au patrimoine mondial : L’équipe scientifique présente le travail abattu

Publié le jeudi 12 février 2009 à 01h23min

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L’équipe scientifique, pluridisciplinaire, coordonnée par le professeur Jean-Baptiste Kiethéga, chargée d’apporter des réponses scientifiques en vue de l’inscription des Ruines de Loropéni au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO a rencontré la presse, mercredi 11 février 2009, pour expliquer les résultats obtenus.

Il y a du nouveau dans le dossier "Ruines de Loropéni". Le jeudi 29 janvier 2009 à Paris, le Burkina Faso a déposé le dossier "Ruines de Loropéni" au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour les membres du comité scientifique, constitués d’historiens, d’archéologues et de botanistes, ce dossier contient des éléments scientifiques solides pour l’inscription du site au patrimoine mondial.

En rappel, le Burkina Faso a soumis en 2005 au comité du patrimoine mondial une proposition d’inscription des Ruines de Loropéni sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le dossier n’avait pas été accepté. Et il avait été demandé au Burkina de mener des études scientifiques complémentaires sur les ruines. Des études coordonnées par le professeur Jean-Baptiste Kiethéga ont permis de répondre à deux des trois préoccupations de l’UNESCO. Il s’agissait d’approfondir la connaissance des valeurs et de la signification du site par des études et des fouilles ciblées des ruines et de leur espace intérieur, afin d’établir le rôle et la fonction de Loropéni et son association avec le commerce transaharien, à destination des côtes de l’Afrique de l’Ouest.

Deuxièmement, il était question de réunir les recherches existantes sur Loropéni et les ruines de la totalité du pays lobi, afin de mieux comprendre la relation entre Loropéni et d’autres villes fortifiées de la région du Lobi. La troisième consistait à formuler un projet détaillé pour stabiliser les murs des Ruines de Loropéni et en expliquer les moyens de financement. Ce troisième point a été réalisé par l’ONG Craterre, sous le contrôle de la direction générale du patrimoine culturel. Selon le coordonnateur de l’équipe pluridisciplinaire, le professeur Kiethéga, les études ont montré que les Ruines de Loropéni ont été occupées pour la première fois à partir du XIe siècle.

La dernière occupation se situe au XVIIe siècle. Aussi, les recherches ont confirmé que depuis très longtemps, des caravanes reliaient cette région aurifère aux villes commerçantes de la Boucle du Niger : Djenné, Mopti, Tombouctou en passant par Bobo-Dioulasso. Sur le plan scientifique, les chercheurs pensent objectivement avoir satisfait à la demande d’information du comité du patrimoine mondial. "Nous rêvons tous maintenant que les efforts consentis seront récompensés par l’inscription de site de Loropéni sur la liste du patrimoine mondial, lorsque le comité du patrimoine mondial se réunira à Séville en Espagne entre le 22 et le 30 juin 2009", a conclu le professeur Jean-Baptiste Kiethéga.

Boureima SANGA


Déclaration de valeur universelle exceptionnelle des Ruines de Loropéni

Les Ruines de Loropéni sont le témoignage le plus imposant et le mieux conservé à partir du XIème siècle, du développement de l’exploitation de l’or en Afrique de l’Ouest, en liaison avec le commerce de plus en plus florissant entre les grandes villes du Sahel (Bobo-DiouIasso) et de la Boucle du Niger (Djénné, Mopti, Tombouctou) et au-delà, vers l’Afrique du Nord.

La construction de la forteresse dont sont issues les Ruines de Loropéni remonte bien avant l’arrivée des Européens en Afrique.
Ce bien est une preuve essentielle et irréfutable de la capacité qu’ont eue les peuples africains d’utiliser de façon judicieuse les matériaux disponibles dans leur environnement, de développer des solutions techniques élaborées et de mettre en place une organisation du travail complexe pour produire des établissements humains adaptés, et quand il le fallait, de leur donner des dimensions imposantes répondant à des besoins particuliers.

Critères selon lesquels le bien est proposé pour inscription

- critère 2 :

Les Ruines de Loropéni témoignent du fort développement des échanges commerciaux et de l’importance primordiale de I’extraction et du commerce de l’or en Afrique de l’Ouest à partir du XIème siècle. Les routes commerciales reliaient les zones aurifères aux grandes villes commerçantes de la BoucIe du Niger et à I’Afrique du Nord.
L’insécurité et Ies convoitises engendrées par ce commerce poussèrent au déveIoppement d’étabIissements humains fortifiés de pIus en pIus imposants.

- critère 4 :

Les Ruines de Loropéni sont le vestige le plus imposant et le mieux conservé des extraordinaires forteresses que le peuple rassemblant les Nabé, Lorhon, KouIango, Touna fut amené à concevoir à partir du XIème siècle.
Ces forteresses, faisant le meilleur usage des possibilités offertes par les matériaux de construction locaux, leur permirent d’organiser I’extraction et la transformation de l’or dans un contexte de sécurité qui, siècle après siècle deviendra de plus en plus précaire. Cette activité contribuera au développement de l’activité commerciale avec I’ Afrique du Nord.

Direction générale du patrimoine culturel

Sidwaya

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