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Fait divers : Le Sida ou l’exil

Publié le lundi 2 février 2009 à 02h08min

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Abel

Nous venons par la présente vous rappeler que certaines pratiques dans les coutumes africaines doivent être abandonnées ou du moins être adaptées aux circonstances. L’histoire d’Abel, jeune homme de 23 ans, illustre cette dérive coutumière malheureusement encore pratiquée dans certains pays africains.

En effet, après le décès de son frère aîné en Côte d’Ivoire emporté par le mal du siècle, la famille de celui-ci fut obligée de rentrer au village pour ce que tout le monde sait. Bref ! Après les obsèques, les oncles du malheureux Abel décidèrent de “passer la main” de la veuve de son aîné à ce dernier qui d’ailleurs fait partie, comme pas mal de jeunes de cette communauté de “débrouillardise”.

Se trouvant ainsi face à un système d’équation que lui pose le problème de l’éventuelle séroprévalence de la veuve et l’épineux problème de “joindre les deux bouts”, Abel se ressent à décliner l’offre de ses oncles. Ceux-ci se sentant offusqués d’une telle désobéissance, décidèrent de le bannir de la famille après maintes tentatives de le convaincre qui n’ont pas pu produire le résultat escompté.

En fait, la coutume est-elle unificatrice ou cause de fracture sociale ?
Dans ce cas présent, Abel a été purement et simplement victime d’une pratique désuète qui a amené celui-ci à tenter l’émigration vers d’autres contrées où il espère un lendemain meilleur.

En un mot, on peut se poser la question de savoir si “l’Afrique n’est-elle pas elle-même à l’origine de la fuite de ses bras valides par l’intermédiaire des conflits de génération qui peuvent naître de l’application d’une règle coutumière qui serait dépassée par rapport à notre époque ?”

Dans le cas d’Abel, malgré les maints conseils de convoquer ses oncles devant les organismes sociaux de son pays, celui-ci a préféré “un exil” pour préserver l’unité familiale en ne créant aucun problème à ses oncles.

Sidgomdé

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2009 à 07:52, par Beranger En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

    Pour ma part, l’exil n’est pas la solution appropriee. En effet, elle ne constitue qu’une fuite en avant, et elle contribuera a coup sur a accentuer la dechirure au sein de la famille, d’autant plus que lorsque l’on va a l’aventure, on ne sait pas forcement ce qui nous y attend.
    Ce fait divers est eloquent, en ce sens que l’on retrouve cette situation dans beaucoup de familles burkinabe. Seulement, sa gestion differe d’une ethnie a une autre.
    En effet, dans certaines ethnies par exemple, on demande a ce qu’un homme de la famille du defunt frere se porte volontaire pour "gerer" la veuve. "Gerer" ne voudrait pas dire forcement la prendre pour epouse au sens propre du terme, mais etre son repondant, car ceci constitue une forme de solidarite aux yeux de la famille.
    A defaut de volontaire, on designe un repondant au sein de la famille.
    En conclusion, autant le bannissement ne constitue pas la meilleure solution de reglement du probleme, autant l’exil n’en est pas aussi une.
    En pareille situation, seule la solidarite doit prevaloir, et je pense qu’aujourd’hui, meme dans nos contres les plus reculees, nul n’ignore l’existence de la pandemie du siecle.

    • Le 2 février 2009 à 11:09, par jeje321 En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      Il faut ajouter qu’il y a de fortes chances pour que quelqu’un d’autre soit désigné en lieu et place de Abel pour "reprendre" la veuve. Son bannissement est vraiment loin de résoudre le problème et pire il s’agit d’une fuite égoïste qui mettra quelqu’un d’autre dans de beaux draps.
      Si l’on souhaite, une évolution de la situation, il y a lieu de soumettre la veuve et les éventuels enfants à un test de dépistage afin de les prendre en charge médicalement dans les meilleurs délais le cas échéant. Ensuite on pourrait requérir l’humble avis de la veuve sur la situation. S’il se trouve elle souhaite son indépendance ! Sinon enfin, comme l’a proposé le commentateur précédant, que la solidarité familiale s’organise dans l’unique but de pourvoir matériellement au besoin de la veuve et ses éventuels enfants.

      Au delà de la situation ci-dessus exposée, il faut que le système républicain réfléchisse à une forme de règlement de telles situations. Répondre en somme par une Loi s’il le faut, voire à la mise en place d’institutions judiciaires spécialisées, à l’épineuse question de la conciliation des traditions et réalités (et non plus modernité.

    • Le 2 février 2009 à 12:53, par dugu lamini sadjan En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      Je crois qu’il faut bien poser le problème.
      Premièrement, il y a le respect des coutumes. Dans ce cas, il s’agit de dogmes, donc pas de raisonnement. On obéit un point c’est tout. Dans ce cas de figure, le jeune a choisit le chemin contraire comme cela se voit dans toutes les civilisations.
      Deuxièmement, il se croit être exposé à des risques. Dans cette partie, il faut raison gardé. Il ne suffit pas d’affirmer que la veuve a la maladie dont il est question, il suffit de le démontrer en lui demandant de fournir un teste de santé. S’il a les preuves médicales, la famille n’est tout de même pas folle. Et si toutefois il est en mesure de fournir les preuves, on va sur le terrain du droit car la loi prévoit des sanctions pour toutes personnes qui expose autrui au danger du Sida.
      Je crois que l’on peut participer à l’évolution de sa société mieux que par la fuite. C’est n’est pas une solution honorable car une autre personne pourra être exposée après lui.
      Tien-bon mon frère et accroche-toi

    • Le 2 février 2009 à 16:34, par fafarare En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      je suis d’accord avecla réaction de Béranger sur l’ecrit car cela est une fuite en avant et crée une cassure familliale et sociale.Est ce que tous les tests ont été faits et revèlent que la femme est séropositive ?s’assurer de tout cela et non aller a de conclusions hatives ?Gérer une femme n’est pas forcement coucher avec elle.En plus de cela j’ajoute que cela peut etre aussi est une consequence de l’exil.
      si cela s’est deroulée au Faso,il est necessaire d’accentuer plus la sensibilisation sur le Sida dans la zone concernée.De contacter l’action sociale et le sp/cnls pour que des dispositions soient prisent avec cette famille car je crains qu’après lui d’autres personnes ne soient victimes.

    • Le 2 février 2009 à 18:26, par Mapetite idée En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      Je crois que prendre la voie du de la loi n’est pas une solution pour ces genres de probleme. Ces genres de probleme si il sont mal gerés produisent des consequences nefaste à court et à long terme. Que mon ami essaie de leur faire comprendre que c’est dangereux. demander de faire le depistage du sida( si cela est seulement sa crainte !) s’il ne veut pas de la femme,la solution est de se deplacer et de revenir. La famille reviendra sur sa decision.

    • Le 4 février 2009 à 00:41 En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      belle intervention de ce monsieur qui doit etre surement un anthropologue sur de son fait.

  • Le 2 février 2009 à 11:15, par Salfo En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

    Un fait divers qui soulève l’épineuse question sur nos pratique coutumieres en Afrque.Mais personnellement je crois cet ecrit prévalait à une époque peut etre reccente mais pas du tout aujourdh’ui car il n’y a pas ce village qui ne soit pas sensibilise au mal du siécle,raison pour laquelle beaucoup de malades qui y resident sont les plus stigmatisés car le malheur a tellement sevis que tous le monde en a pris conscience meme les plus refractaires.
    Meme si de tel cas se presente toujours pourquoi vouloir immigrer si ce n’est qu’un alibi pour fuir ses proches.
    Nous sommes quand meme en Afrique,ou la famille ne se limite pas seulement à la cellule familiale,par consequent on peut quitter ses parents proches pour rester avec un parent lointain qui peut parfois intervient comme mediateur.
    Si ce fait divers n’est pas purement et simplement une fabrique pour arracher les visions des internautes sur les conflits des générations avec pour corollaire le depart pour l’aventure,Abel n’a pas su faire de choix.

  • Le 2 février 2009 à 17:05, par la plus belle En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

    ce fait nous démontre clairement que la sensibilisation des populations face aux ravages du SIDA n’a pas encore fait son effet, ou...bien, a totalement échouée !!
    il conveint de changer de méthodes et de stratégies. je ne suis pas d’accord lorsque l’on dit qu’il s’agit là d’un dilemme coutume-SIDA. la coutume en elle même pourrait évoluée : il faut une approche adaptée. comme quelqu’un avant moi, il faut oeuvrer à faire accepter "un répondant" de la veuve au lieu d’un autre époux. certes cela demande peut-être un changement, mais ce ne sera qu’un changement dans la manière de faire. au début c’est dur à accepter mais aujourd’hui tout homme préfère la vie à la mort face à la réalité du virus du SIDA.
    Au lieu, d’accepter le bannissement et prendre la fuite Abel aurait dû accepter la femme "sans consommer" bien sûre le mariage, puis oeuvrer à convaincre les parents en leur démontrant à travers l’avis des médecins qu’une telle "consommation" est dangereuse et pour lui et pour la veuve qui peut se retrouver veuve une seconde fois, et pour eux

  • Le 2 février 2009 à 18:36, par Issaka Zoungrana En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

    Un problème très épineux !!! Autant nous avons intéret à ce que l’identité africaine ne s’effrite,autant un récadrage approprié de nos pratiques est nécessaire selon le contexte actuel.
    Comme quelqu’un l’a dit plus haut,Abel avait mieux à faire que de s’exiler qui n’est en fait qu’une démission non justifiée vis-à-vis de la coutume.Accepter le lévirat comme le veut la coutume ne signifie pas forcément remplir à cent pour cent son devoir conjugal qui s’avererait,dans le cas de la maladie, périlleux pour lui.Abel a-t-il de ce coté-là,tiré les choses au clair avec la famille ? Je ne crois pas qu’elle le lui aurait imposé au mépris de sa vie.Le fait qu’il n’est qu’un débrouillard ne justifie pas non plus sa fuite car,personne ne connait mieux sa situation que sa famille et celle-ci aurait pu faire preuve de sollidarité envers-lui,non pas forcément pour lui,mais pour la femme et en mémoire de celui dont elle fut l’épouse,en cas de besoin.
    Nous devons faire attention à ce que le cas et le comportement d’Abel ne servent de prétexte aux importateurs de culture d’autrui pour mieux s’illustrer,nous n’en sortirions que plus perdants ! Si nos grands parents et certains de nos parents qui y croient encore ne nous ont pas expliqué le pourquoi de telle ou telle pratique,nous sommes assez intelligents pour nous les fournir et,pourquoi pas,prendre la relève avec plus de force,sans bafouer la liberté et le droit de l’individu qui est mis en cause.L’article,dans un passage,parle de "dérive coutumière malheureusement encore en pratique en Afrique",avec tout le respect et la gratitude que je dois à l’auteur qui a donné l’occasion d’un tel débat,je ne suis pas d’accord avec le mot "malheureusement",surtout dans le cas du levirat:tout dépend de comment on voit les choses,tout est défense de soit-meme et de phylosophie:la pratique du lévirat n’est malheureuse que si on la voit du coté "chosification,avilisation" de la femme.Par contre,on défendrait la pratique du lévirat,si on la voyait comme expression de gratitude,de remerciement vis-à-vis de la femme pour avoir choisi cette famille à laquelle elle a consacrée sa jeunesse et dont elle a contribué à l’agrandissement.Le lévirat,à mon sens,s’avère d’une importance encore plus grande si le mariage de la femme a été forcé avec le défunt.Dans ce cas,il doit etre pratiqué dans un esprit du genre "dans la force elle a été donnée,dans la force elle a été recue et,ce n’est pas parceque celui à qui elle a été mariée n’est plus,qu’elle doit etre laissée a elle-meme,d’où le fait de lui trouver un répondant." Nous savons tous que dans notre contexte,le titre de madame un tel est important dans la vie d’une femme,et on peut interpreter la pratique du lévirat comme garanti à cet effet. Mais le lévirat ne connaitra son véritable éclat que quand il est proposé plutot qu’imposé.Que la femme accepte d’etre sous la tutelle d’une personne précise mais sans plus,de lui appartenir comme femme ou de s’en aller ( c’est à elle de voir selon son age ),l’essentiel est que la famille propose de se porter garante quelque part de sa personne.Et ce n’est pas cette malheureuse qui va refuser quelqu’un qui soit là à tout moment pour la soutenir.La renvoyer à sa famille ou de lui dire "Ton mari n’est plus là,tu es libre !" eut été fuir ses responsabilités.
    Je ne crois pas que nos ancetres aient fait les choses par méchanceté ou par ignorance forcément.Nous trouvons ces choses négatives parcequ’on nous a fourré dans la tete qu’elles sont négatives. Pourtant ailleurs,des choses plus absurdes que ca sont acceptées et meme interdites de discrédit sous peine de poursuite judiciaire.disséquons-les et comparons-les à certaines pratiques africaines que nous diabolisons,on verra ce qui ne devrait pas passer par rapport à l’autre.

    • Le 3 février 2009 à 13:40, par Dakoure En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

      Tres enchanter de participer en cette requette de reponses.

      Pour ma part, la fuite d’Abel n’a plus sa place aujourd’hui car tout ce que nous avons a faire c’est de tenter de trouver une solution a son probleme. Est ce vrai que le sujet est reel ? ou est ce vrai que Abel a ete bel et bien bani de sa famille ?

      Essayons de rentrer en contacte avec ladite famille et menons notre petite enquete et savoir si ledit sujet est reel ou pas, avant de tirer toute conclusion en sa defaveur.

      Vous savez, dans la vie, seule la discussion pourrait nous situer sur telle et telle situation mais rester a distance ne pourra en aucun moment nous aider a resoudre le probleme, car dans beuacoup de famille africaines, il y en a celles qui refusent les avis des plus jeunes tout en se disant que jamais ils peuvent leur montrer ce que c’est que la vie alors que les temps ne sont plus les memes de nos jours.

      Combien de jeunes, de parents ou d’amis directs ont connus ses memes problemes que vis aujourd’hui notre ami Abel ?
      Je suis sure que ce sujet est reel et demande a tous ceux qui me lirons et qui peuvent faire quelque chose de le faire car nos parenmts au village ou en ville sont victimes de beaucoup de problemes.

      Vous qui etes des milliers a donner vos points de vues, j’aimerai vous exorter a vous mettre dans la place d’Abel et essayer de trouver une solution au probleme au lieu de tirer des conclusions hatives en sa defaveur car dans nulle n’est infaillible.

      Je vous remercie. Dakoure depuis l’Italy

  • Le 2 février 2009 à 20:10 En réponse à : Fait divers : Le Sida ou l’exil

    je crois que c’est bien fait. Il n’a pas besoin de test pour savoir si elle est positive ou pas. Il peut lui aussi se chercher la femme de sa vie. C’est une t honte. certains de nos pratiques meritent vraiment d’etre abandonnees.

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